Le wombat ou le mystère des cacas cubiques

ÉTRANGES CRÉATURES. Chaque semaine, GEO vous propose de partir à la découverte d’une espèce aux capacités étranges, insolites ou extraordinaires. Pour ce cinquième épisode, focus sur le wombat, une adorable boule de pois herbivore qui a la particularité de produire des crottes… cubiques.

Nom : Wombat (famille Vombatidae)

Localisation : Australie, y compris Tasmanie

Signe particulier : Produit des crottes cubiques dont les scientifiques ont du mal à expliquer la forme

Le kangourou et le koala figurent incontestablement parmi les animaux les plus emblématiques d’Australie. Mais le pays abrite bien d’autres marsupiaux étonnants. C’est le cas du quokka – sans doute l’animal le plus photogénique de la planète – et aussi du wombat, un mammifère quadrupède dont trois espèces sont aujourd’hui répertoriées.

Wombat, un animal plus à l’aise au sol que dans les arbres

Court sur pattes et assez trapu, le wombat a des allures de petit ours brun doté de petits yeux, de petites oreilles et d’une grosse truffe. Mesurant environ un mètre de long, il peut monter jusqu’à 40 kilogrammes. Avec un physique aussi imposant, difficile de grimper aux arbres contrairement à d’autres marsupiaux comme le koala ou l’opossum.

Peu importe car c’est au sol que le wombat est le mieux. C’est en effet dans le sol qu’il creuse son terrier en usant de ses dents et ses griffes robustes. Un refuge dont le mammifère nocturne ne sort généralement qu’à la tombée de la nuit pour aller se nourrir. Herbivore, il se repaît surtout d’herbes, de plantes, d’écorce et de racines.

Des crottes carrées

C’est ici que la biologie du wombat commence à prendre une tournure insolite. L’animal possède en effet un métabolisme lent, très lent. Son organisme peut mettre jusqu’à 14 jours pour digérer entièrement un repas. Plus curieux encore est la forme de ses excréments. Le marsupial est la seule créature au monde à produire organiquement des crottes cubiques.

L’histoire pourrait s’arrêter là. Si les scientifiques ne se grattaient pas la tête depuis des années pour tenter de comprendre pourquoi. Après plusieurs recherches, la réponse semble enfin avoir été trouvée. La forme des excréments est directement liée aux intestins de la boule de poils. Et non à son orifice anal comme certains l’avaient supposé.

Une affaire de muscles intestinaux

Des résultats préliminaires avaient déjà été présentés en 2018. Une étude récemment publiée dans la revue Soft Matter est venue les confirmer et les préciser. Conclusion : les fèces du wombat ne se solidifient que tardivement dans ses intestins (de près de 10 m de long). Jusque là, la mixture est encore sous forme liquide.

Et ce n’est que dans les derniers 17% du tractus que les cubes d’environ 2 cm de coté apparaissent. Comment ? Sous l’action des muscles intestinaux. Sauf que tous ne sont pas équivalents. Les examens ont révélé que l’organe présente, dans sa partie terminale, deux zones rigides et deux zones plus flexibles.

En se contractant rapidement, les premières produiraient les arêtes des cubes tandis que les secondes, où le mouvement est plus lent, donneraient naissance aux côtés. Et paf, ça fait des cacas cubiques. Oui mais l’humidité jouerait aussi un rôle. Chez les wombats, les intestins sont très efficaces pour extraire l’eau des aliments en digestion.

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Forcément, les excréments apparaissent alors comme un excellent moyen de communication. Et les wombats ne lésinent pas sur la chose puisqu’ils peuvent produire jusqu’à 100 crottes par jour et construire de vraies piles avec. Pour marquer leur territoire, attirer leurs congénères ou engager la conversation.

Ce qui nous ramène à l’affaire des cubes. Pour qu’elles soient visibles, les piles sont souvent construites en hauteur, sur un rocher ou un tronc. Grâce à leurs côtés plats, les cacas cubiques sont alors bien moins susceptibles de rouler et tomber de leur perchoir. C’est du moins ce qu’avancent les scientifiques. Mais là encore il faudra sûrement quelques expériences pour le prouver.

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