Le virus Marburg, responsable d'une épidémie mortelle en Tanzanie

  • Faut-il craindre une flambée épidémique ?
  • Comment se transmet le virus ?
  • Quelles sont les symptômes de la maladie à virus de Marburg ?

Apparu pour la première fois en Allemagne en 1967, le virus Marburg circule actuellement dans la région de Kagera au nord-ouest de la Tanzanie, où il a déjà causé la mort de cinq personnes.

« Trois patients sont actuellement hospitalisés et 161 cas contact sont suivis par les autorités », rapporte égalementLe Monde. L’Ouganda, pays frontalier de la Tanzanie, assure de son côté être en état d’alerte.

Ce cousin du virus Ebola (famille des filovirus) provoque une fièvre hémorragique virale sévère – potentiellement mortelle – contre laquelle il n’existe aucun traitement homologué. 

Faut-il craindre une flambée épidémique ?

Les autorités tanzaniennes se veulent rassurantes et assurent maîtriser le virus Marburg après l’avoir rapidement identifié grâce à des tests en laboratoire. « Nous sommes déterminés à mettre fin à l’épidémie dans les plus brefs délais », assure sur Twitter Ummy Mwalimu, la ministre de la Santé tanzanienne.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) travaille en étroite collaboration avec les autorités sanitaires nationales. Dans un communiqué publié le 21 mars, le Dr Matshidiso Moeti, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, estime que « les efforts déployés par les autorités sanitaires tanzaniennes pour établir la cause de la maladie sont une indication claire de la détermination à répondre efficacement à l’épidémie. » Et d’ajouter : « Nous travaillons avec le gouvernement pour intensifier rapidement les mesures de contrôle afin de stopper la propagation du virus et de mettre fin à l’épidémie dès que possible ».

Selon le Dr Moeti, « les leçons apprises et les progrès réalisés lors d’autres épidémies récentes devraient être très utiles au pays alors qu’il affronte ce dernier défi ». 

Comment se transmet le virus ?

Une chauve-souris (plus précisément la roussette) est l’hôte naturel du virus Marburg, mais des singes verts d’Afrique -sur lesquels des expérimentations ont été menées en laboratoire- sont à l’origine des premières transmissions à l’Homme.

La transmission interhumaine « résulte de contacts directs (via une éraflure ou à travers les muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou avec des surfaces et des matériaux (par ex. draps ou vêtements) contaminés par ces liquides« , précise l’OMS. 

Aussi, « les personnes infectées restent contagieuses tant que le virus est présent dans leur sang ». Il peut en effet persister chez des patiente.e.s guéri.e.s en logeant dans certains organes comme les testicules et l’intérieur de l’œil. « Chez les femmes qui ont été infectées pendant leur grossesse, le virus persiste dans le placenta, le liquide amniotique et le fœtus, précise l’OMS. Chez celles qui ont été infectées pendant qu’elles allaitaient, il est possible que le virus persiste dans le lait maternel. »

Quelles sont les symptômes de la maladie à virus de Marburg ?

La période d’incubation est de 2 à 21 jours. La maladie à virus de Marburg provoque une forte fièvre, des maux de tête et un malaise grave. Les personnes atteintes souffrent également de douleurs musculaires, de crampes abdominales, de nausées et de vomissements. Une diarrhée liquide profuse peut apparaître rapidement et persister plusieurs jours. Des états confusionnels, de l’irritabilité et de l’agressivité font également partie des symptômes signalés.

« De nombreux patients développent des manifestations hémorragiques sévères entre le cinquième et le septième jour et les cas mortels présentent en général des hémorragies sous une forme ou une autre, avec le plus souvent de multiples localisations, décrit l’OMS. L’observation de sang frais dans les vomissures ou les selles s’accompagne souvent de saignements du nez, des gencives et du vagin. »

Pour les cas les plus graves, « le décès intervient 8 à 9 jours après l’apparition des symptômes et il est en général précédé d’une grave hémorragie« .

Pour l’heure, il n’existe aucun vaccin ou traitement antirétroviral approuvé contre la maladie à virus Marburg. Toutefois, « des traitements expérimentaux, dont des dérivés sanguins, des immunothérapies et des thérapies médicamenteuses, sont en cours d’évaluation », précise Le Monde.

  • Un champignon représentant "une grave menace pour la santé mondiale", inquiète les médecins
  • Une bactérie mortelle résistante aux antibiotiques inquiète les médecins du monde entier

Source: Lire L’Article Complet