Le "syndrome de la cabane", un phénomène troublant qui se répand avec le déconfinement
Stress, solitude, anxiété, isolement, déprime, sautes d’humeur inhabituelles… En un peu plus d’un an de crise sanitaire et de confinements successifs, la santé mentale des Français (et plus largement de l’ensemble de la population mondiale) a été mise à rude épreuve. Il n’est donc pas surprenant que cette période d’incertitude ait laissé chez certains de sérieuses traces psychologiques, d’autant plus perceptibles à l’heure du déconfinement et du retour à une vie sociale « normale ».
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Le Figaro
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Le Figaro
Conséquence, voilà plusieurs mois que les médecins alertent sur un phénomène appelé « syndrome de la cabane », et qui pourrait bien continuer de se développer dans les mois à venir.
Le « syndrome de la cabane », qu’est-ce que c’est ?
Aussi appelé « syndrome de l’escargot », et plus rarement « syndrome du prisonnier », le syndrome de la cabane s’est largement développé en marge de la crise sanitaire. Dès le mois de mai 2020, lors du premier déconfinement, Courrier International consacrait un article à ce mal dont se faisait alors l’écho le quotidien ibérique El País, pour évoquer ces espagnols qui refusaient de ressortir malgré la levée des mesures de restriction.
Pour autant, le syndrome de la cabane n’est pas un concept nouveau, comme l’explique Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris, interrogée par Le Journal des Femmes. « Il a été théorisé au début du XXe siècle après la Ruée vers l’or qui a débuté en 1948 aux Etats-Unis en Californie », explique-t-elle.
À cette époque, les chercheurs d’or pouvaient passer plusieurs mois à arpenter les vallées rocheuses à la recherche de pépites ou de poussière d’or, se contentant généralement de petites cabanes de fortune pour seul habitat durant ces longues périodes de solitude. Et à leur retour, que l’or abonde ou pas dans leurs poches, ils éprouvaient généralement de la méfiance envers la civilisation. « Une peur de la vie sociale ainsi qu’une nostalgie de leur vie recluse », souligne la psychologue.
Vous l’aurez donc compris, le syndrome de l’escargot se traduit principalement par une angoisse de sortir d’un lieu d’enfermement côtoyé d’un peu trop près, et/ou pendant une période trop longue, et de se confronter au monde extérieur. Ce terme n’est toutefois pas « reconnu » et utilisé dans le domaine de la psychiatrie.
Comment s’en débarrasser ?
Face à ces nouvelles craintes, auxquelles s’ajoutent notamment les possibilités de contaminations dans les lieux publics, comment réagir ? Le psychologue Antoine Späth conseille auprès de Santé Magazine une approche active. « Dès les premiers signes d’angoisse, nous pouvons modifier cette appréhension en mettant des mots sur ce que l’on vit », explique-t-il. « Le plus difficile, c’est de ne pas réussir à relater le vécu intérieur ».
Rester bien ancré dans son quotidien et sa routine sont aussi des solutions selon Johanna Rozenblum :
« De la même manière qu’au début du confinement, je conseille de garder un rythme au cours de la journée (se lever et se coucher à heures fixes, s’habiller…) et d’inclure dans son programme des temps de sortie. D’abord, dans sa rue, à quelques mètres de son domicile. Puis progressivement, il faut essayer de se donner des buts à atteindre : par exemple, chercher un colis, se rendre dans une boutique, discuter avec un commerçant, faire une promenade ou une balade à vélo. »
La psychologue explique que dans ce cadre, les jours et semaines passant aideront à reprendre possession de son quotidien : « petit à petit, on va essayer de se conditionner, de relativiser et on va s’apercevoir que l’anxiété va diminuer à mesure que le sentiment de danger imminent va décroître ».
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