Le stress influerait négativement sur les performances sportives, même chez les athlètes de haut niveau
Chez les sportifs « on peut parler de stress positif (le bon stress) qui est un véritable moteur, également appelé zone optimale de performance, et de stress négatif (« mauvais stress ») qui correspond à une diminution des performances engendrée aussi bien par le trop de stimulation que le manque de stimulation« , résumait le Dr. Patrick Bacquaert pour l’Institut de recherche du bien-être, de la médecine et du sport santé.
Et cette angoisse influerait aussi négativement sur les performances des athlètes de haut niveau, pourtant régulièrement soumis à la pression des compétitions. C’est en tout cas ce qu’argue une nouvelle étude, publiée le 6 janvier 2023 dans la revue Psychological Science. Les scientifiques y ont analysé « l’influence de la pression psychologique des champion.nes sur leurs résultats ».
Un lien découvert entre stress et baisse des performances chez les athlètes olympiques
Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont étudié 122 athlètes spécialistes du tir à l’arc lors des Jeux-Olympiques de Tokyo (2020). Pour analyser les niveaux de stress des sportif.ves, les scientifiques ont mesuré une donnée représentative de cette émotion : leur fréquence cardiaque.
Les scientifiques ont alors découvert qu’“une fréquence cardiaque plus élevée – qui indique une augmentation du stress – est associée à des scores plus faibles”, a dévoilé l’étude. Une baisse des performances induite par “l’effet néfaste du stress dans un contexte concurrentiel à enjeux élevés”, ont ajouté les recherches.
Ainsi, le stress nuirait grandement aux réalisations des sportif.ves, même chez les athlètes habitués des compétitions : « même les meilleurs athlètes professionnels sont influencés négativement par le stress, même s’ils sont généralement bien entraînés pour faire face à la pression”, ont expliqué les chercheurs.
Un stress différent selon la nature de la compétition
D’après le communiqué de presse “un certain nombre de facteurs liés à la nature de la compétition” nourrissent le stress et influent négativement sur les performances des sportif.ves.
Ainsi, l’augmentation des battements du cœur réduisait particulièrement “la performance des archers de rang inférieur et de tous les archers qui tiraient en deuxième position ou qui avaient un score inférieur à celui de leur adversaire”, explique le communiqué.
Mais ce n’est pas tout : le stress perturbait les réalisations des athlètes professionnels davantage vers la fin du match, “ce qui pourrait être dû à l’augmentation de la pression au fur et à mesure que les athlètes progressent dans la compétition”, interprètent les chercheurs à l’origine de l’étude.
Le stress favorise les risques de blessures
Un article, publié en octobre 2017 dans le Journal of Sports Medicine s’était également penché sur les conséquences du stress sur les performances sportives. Il avait mis en lumière comment l’anxiété des champion.nes pouvait venir perturber leurs réalisations physiques mais aussi accentuer leurs risques de blessures.
En effet, « l’anxiété liée au sport peut 1) avoir un impact négatif sur la performance sportive pendant la pratique et les compétitions, 2) entraîner un risque accru de blessures, 3) retarder et entraver la réadaptation des blessures et le processus de retour au sport, et 4) augmenter le risque de récidive des blessures pendant la pratique et les compétitions post-réadaptation », pouvait-on y lire.
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