Le roller, un sport fun pour se muscler en s’amusant
Elle saute, virevolte et enchaîne les figures de danse sur ses patins à roulettes. Elle, c’est Luna Valente, l’héroïne de la série télévisée argentine Soy Luna co-produite par Disney Channel. Destinée aux jeunes filles de 6 à 16 ans, cette teen telenovela a débarqué sur les écrans français en avril 2016.
“Dès la diffusion des premiers épisodes, il y a eu une explosion des inscriptions chez les adolescentes”, raconte Marianne Feignier, directrice du club Gossip Skate basé dans le 12e arrondissement de Paris.
De son côté, Boris Darlet, président de la Fédération Française de Roller et Skateboard, fait le même constat : “Cette série a remis la roller dance sur le devant de la scène. Les réseaux sociaux se sont aussi emparés du phénomène, à tel point qu’il existe aujourd’hui des millions de vidéos sous le hashtag #RollerDance”.
Parmi les influenceuses qui roulent, citons la danseuse Oumi Janta. Suivie par des centaines de milliers de personnes à travers le monde, elle s’illustre régulièrement sur Instagram et Tik Tok avec des chorégraphies virales que ses followers s’empressent de reproduire. Perchée sur ses patins à quatre roues (des “rollers quad” dans le jargon), la berlinoise a même enflammé la piste du célèbre défilé Etam en septembre 2020, érigeant ainsi le roller au summum de la cool attitude.
Le roller ou la liberté retrouvée
Mais avant de pouvoir imiter les stars de la roller dance en multipliant les prouesses acrobatiques, il faut d’abord réussir à tenir l’équilibre et à se sentir à l’aise sur des roulettes : “Généralement, quand les gens viennent prendre des cours, la première chose qu’ils souhaitent c’est apprendre à se déplacer dans la rue pour pouvoir se balader ou aller au travail en roller, explique Marianne Feignier. Ils veulent surtout s’entraîner à freiner et à gagner en confiance pour pouvoir s’élancer dans la ville sans appréhension”.
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Au même titre que le vélo, la trottinette ou encore la gyroroue, le roller est une bonne alternative aux transports en commun bondés et aux bouchons interminables. “Les utilisateur.rice.s de rollers sont assimilé.e.s à des piétons, informe Marianne Feignier. Ils sont donc autorisés à pratiquer à allure modérée sur les trottoirs, ce qui peut être plus rassurant lorsque l’on débute” (Chaque commune peut toutefois interdire l’usage des engins à roulettes sur tout ou partie de son territoire. Renseignez-vous auprès de votre mairie pour connaître les règles en vigueur, ndlr)
Avec la crise sanitaire, enfiler des patins pour les petits trajets du quotidien ou pour les loisirs du weekend est d’autant plus tentant. “Alors que tous les centres de sport sont fermés et que les activités extérieures sont limitées, le roller est l’activité parfaite pour retrouver du plaisir dehors en respectant facilement les règles de distanciation sociale, souligne Boris Darlet. Il y a aussi un côté retour dans les années 70 et 80 qui amuse et fait du bien au moral”.
Prudence toutefois : les cascades inattendues peuvent vite arriver ! Il est important de bien s’équiper avant de prendre la route avec un casque, des genouillères, des coudières, des protège-mains, et une paire de roller choisie en magasin spécialisé.
Un sport féminin, aussi glamour que badass
Aujourd’hui, le roller compte plus de pratiquantes que de pratiquants. Au sein de la Fédération Française de Roller et Skateboard, 54% des licenciés sont des femmes. Ce qui les attire ? Le côté fun de la discipline, ainsi que les nombreux bénéfices physiques qui en découlent.
En effet, le roller est le sport idéal pour sculpter efficacement sa silhouette et améliorer son équilibre.
“Les fessiers travaillent énormément car on se propulse en permanence vers l’avant, explique Emily Unsworth, coach sportif et rédactrice santé WW. Les cuisses sont également engagées puisqu’il faut garder les genoux bien fléchis, comme des sortes d’amortisseur. Enfin, le travail d’équilibre renforce la sangle abdominale et permet d’améliorer sa proprioception”.
Selon les disciplines et sous-disciplines, les bénéfices varient. Le roller freestyle, où il faut prendre appuie sur les barres et rampes du mobilier urbain, permet par exemple de travailler un peu plus les bras. De son côté, le roller randonnée renforce notamment l’endurance tandis que le roller course est un très bon exercice pour booster son cardio.
D’après les chiffres de la Fédération Française de Roller et Skateboard, les variantes qui séduisent surtout les femmes sont le roller artistique – dont s’inspire la roller dance – mais aussi le roller derby, une activité qui ne fait pas vraiment dans la dentelle. Sur le terrain, deux équipes s’affrontent. Une attaquante a pour mission de compléter le plus de tours complets de l’ovale de la piste, tandis que quatre bloqueuses adverses doivent l’empêcher d’atteindre son objectif. Pour cela, elles ont le droit d’entrer en contact et de se pousser en utilisant leurs épaules, leurs hanches et leurs fesses. Popularisée par Bliss, le film de Drew Barrymore sorti en 2009, cette discipline badass revendique des valeurs fortes de solidarité, de tolérance et d’inclusion, qui résonnent bien au-delà de la sphère sportive.
Le roller, un vecteur d’inclusion sociale
L’inclusion, c’est aussi le combat de CIB, un collectif international né en Nouvelle-Zélande qui possède aujourd’hui des centaines de “chapitres” (comprenez des antennes) aux quatre coins du monde. En France, les bénévoles de CIB Paris se mobilisent au quotidien pour ouvrir la pratique du roller à tous les publics.
“À l’origine, le mouvement s’appelait Chicks in Bowls, raconte Cissy, membre de CIB Paris. Il venait de l’univers du roller derby et visait principalement les femmes. L’idée était de les encourager à partager leur passion du roller et à se retrouver plus régulièrement dans les skateparks, des lieux qui étaient encore majoritairement fréquentés par des hommes.”
Avec le temps, Chicks in Bowls est devenu CIB pour être pleinement inclusif. “Il ne s’agit plus seulement de s’adresser aux femmes, mais à toutes les populations sans distinction de genre, d’orientation sexuelle, de nationalité, d’âge, de milieu socio-professionnel ou de niveau”, ajoute Cissy.
Un mouvement inspirant, pour faire du roller le sport de toutes les libertés !
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