Le Japon va rejeter l'eau contaminée de Fukushima à la mer, quels sont les risques ?

Après le tsunami dévastateur du 11 mars 2011, dont certaines vagues ont atteint les 30 mètres de hauteur, un accident nucléaire se produit à la centrale de Fukushima. Cette catastrophe a été classée niveau 7, le plus élevé sur l’échelle internationale des événements nucléaires (INES). Le système de refroidissement principal de la centrale nucléaire a été mis hors service, entrainant la fusion des cœurs de trois réacteurs. La centrale, toujours hors service, devrait être démantelée en quarante ans et pendant ce temps, les réacteurs sont refroidis chaque jour avec environ 200 mètres cubes d’eau.

L’eau jetée à la mer reste « contaminée »

Entre cela, les pluies et les nappes souterraines, plus d’un million de tonnes d’eau est ainsi stockée mais contaminée par 16 g de tritium. Que faire de toute cette eau ? Sachant que la capacité maximale de stockage pourrait être atteinte dans 18 mois, le gouvernement nippon cherche rapidement une solution depuis des années. Et ce mardi 13 avril 2021, il a été acté que les eaux pourront être rejetées à la mer.

Le Premier ministre Yoshihide Suga a ainsi affirmé ce mardi que l’eau sera rejetée « après nous être assurés qu’elle est à un niveau de substances radioactives nettement en dessous des normes de sécurité ». Malheureusement, si l’eau va être filtrée plusieurs fois pour être la plus « propre » possible, le tritium ne peut pas être retiré de l’eau avec les méthodes actuellement utilisées.

Un risque minime qui inquiète les pêcheurs

Alors oui, le tritium n’est dangereux qu’à très haute dose pour l’Homme et se désintègre seul à 50% au bout d’une dizaine d’années, mais le fait de le rejeter à la mer contient un risque minime, suffisant pour voir l’opposition s’organiser. À commencer par les pêcheurs de la région. Dans des propos relayés par l’AFP, Kanji Tachiya, responsable d’une coopérative locale de pêche à Fukushima, a fait part de sa colère.

« Il nous a dit qu’il ne rejetterait pas l’eau sans l’adhésion des pêcheurs (…) Maintenant, ils reviennent là-dessus et nous disent qu’ils vont rejeter l’eau, c’est incompréhensible (…) Nos partenaires commerciaux nous disent qu’ils vont cesser de vendre nos produits. Nos efforts pour restaurer l’industrie de la pêche durant la dernière décennie seraient anéantis. »

Les voisins du Japon s’opposent à cette pratique

Avant de faire le tour de l’opposition, il est important de rappeler que cette pratique est plutôt « courante », même dans le secteur du nucléaire. De nombreux experts, parmi lesquels ceux de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), ont appuyé cette décision. Mais cela ne semble pas satisfaire les voisins du Japon, avec qui les relations sont très tendues.

Ainsi, la Chine a fait savoir que c’était un choix « extrêmement irresponsable » qui « va gravement nuire à la santé et à la sûreté publiques dans le monde ». La Corée du Sud également a partagé ses « vifs regrets » après l’annonce de ce rejet des eaux contaminées dans la mer. L’opération, quand elle aura lieu, sera à coup sûr suivie de très près par ces pays et par le monde entier.

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