Le fait d'avoir le nez rivé sur nos téléphones abîme nos relations avec nos proches
- Phubbing : nos proches en première ligne
- Des conséquences néfastes sur nos relations
- Comment se défaire ou se défendre de ce snobbing ?
Toutes les semaines, l’application qui s’occupe de tracker votre temps d’écran vous envoie une notification vous informant que vous avez passé plusieurs heures par jour sur votre smartphone ? C’est un fait, pour la plupart d’entre nous, nous passons trop de temps les yeux rivés sur nos écrans portatifs.
La preuve, le rapport State of Mobile 2022 initié par la société spécialisée App Annie indiquait que « les humains ont passé 3,8 trillions d’heures sur leurs smartphones en 2021 ». Cette même année, App Annie dévoilait également que les Français.es passaient en moyenne 3h30 par jour sur leur téléphone, comme le relayait alors 20 Minutes. Un moyenne qui équivaut à « approximativement 50 jours par an », selon Stylist UK.
Mais si nous connaissons les méfaits de cette sur-utilisation sur notre santé physique et mentale (sensibilité à la lumière bleue, perte d’estime de soi….), il semblerait qu’elle ait aussi un impact sur notre vie sociale. Désormais, on parle de « phubbing » pour décrire cette tendance à préférer son écran aux personnes avec qui on passe un moment.
Phubbing : nos proches en première ligne
Selon le Cambrigde Dictionnary, le terme – également déclinable en « phone snobbing » ou « télésnober » en français – décrit « le fait d’ignorer quelqu’un avec qui vous êtes et de prêter attention à votre téléphone portable à la place ».
« Comme le suggèrent de nouvelles recherches, le simple acte n’est pas seulement grossier et irritant pour la personne qui le reçoit : il peut avoir des conséquences désastreuses », alerte Stylist UK.
En effet, dans son livre, The psychology of phubbing (Springer), le Pr Yeslam Al-Saggaf explique que « nous sommes en fait plus susceptibles de phub les personnes les plus proches de nous« .
Selon les résultats de ses travaux, nous avons tendance à plus ignorer nos partenaires, famille et amis, en présence de notre téléphone, alors que « les clients, patrons et personnes que nous ne connaissons pas sont ignorées dans une moindre mesure ».
« Ce sont des relations plus solides et on pense que l’autre personne peut pardonner ou tolérer ce comportement », a explicité le chercheur lors de sa participation au challenge ICS 2022-2023 de l’université de Navarra (Espagne).
Des conséquences néfastes sur nos relations
Pourtant, l’étude du Pr Al-Saggaf démontre bien que cette interprétation est mauvaise.
« Lorsque les parents phub leurs enfants, cela envoie le message que leurs parents ne s’intéressent pas à eux. Le manque d’acceptation ressenti par les enfants les a fait se sentir rejetés et socialement déconnectés, ce qui était associé à une satisfaction de vie inférieure et favorise l’anxiété et la dépression », reprend Stylist UK.
« Mes recherches ont montré que ces enfants se sentent abandonnés, rejetés, insatisfaits de leur relation avec leurs parents et peuvent être impliqués dans l’intimidation ou devenir accros au téléphone », précise l’article publié par l’université de Navarra.
Dans les relations amoureuses et amicales, même son de cloche. Le phubbing alimente les conflits et installe une jalousie dans la relation. Puis, au travail, un patron adepte du phubbing – envers ses employé.es, donc – peut endommager la confiance de ses salarié.es en son sérieux, ce qui entraine une baisse de motivation et des performances moins bonnes.
Comment se défaire ou se défendre de ce snobbing ?
Si le professeur suggère de reprendre la personne en face de vous, quand vous êtes confronté.e au phubbing, « cela ne fonctionne qu’une fois », nuance-t-il dans son ouvrage.
Et dans le cas où la personne continue, il se peut qu’un comportement addictif soit sous-jacent. « Vérifier votre téléphone encore et encore peut devenir une impulsion que vous ne pouvez pas contrôler. Si vous avez du mal à arrêter le cycle, vous voudrez peut-être parler à un thérapeute ou à un psychologue. Ils peuvent vous aider à apprendre à rediriger votre énergie », rappelle Healthline.
Dans la situation inverse, « si vous êtes avec quelqu’un et que vous devez absolument le phub, faites-le avec autant de considération que possible. Vous pourriez dire ‘Désolé, je dois rapidement vérifier ceci/envoyer ce texto’. Essayez de faire court. Des petits actes peuvent grandement contribuer à réduire l’effet du phubbing« , écrit Pr Al-Saggaf, comme le reprend le média britannique.
Enfin, pour tenter de vous en défaire, Healthline propose trois exercices à mettre en place – afin de distinguer mauvaise habitude et addiction – « Faites des repas une zone sans téléphone, laissez votre téléphone chez vous quand vous sortez entre amis et mettez-vous au défi de rester le plus longtemps possible sans l’utiliser ».
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