Le combat de Joana Balavoine contre l'addiction
La fille du célèbre chanteur se confie sur sa lutte pour sortir de la drogue après quatorze ans d’addiction à la cocaïne.
- Joana Balavoine
« Dès le matin, je me réveillais et c’était un joint, une ligne de cocaïne, un café. Et en fait, rien qu’à partir de là, la journée, elle est foutue. »
Pendant 14 ans, Joana Balavoine a été dépendante à la cocaïne. Elle raconte son combat pour s’en sortir dans la bande dessinée Les Lions endormis.
L’addiction progressive
Alors qu’elle n’a que 16 ans, durant un petit boulot estival, on lui propose de la cocaïne et de l’ecstasy. Joana raconte cette première fois : « Je n’ai ni été attirée ni voulu. Je crois que je me suis laissé prendre avec insouciance et inconscience comme finalement beaucoup de gens. » Elle suit le mouvement. Puis recommence : elle est jeune et aime faire la fête. Sans vraiment s’en rendre compte, la fille de Daniel Balavoine tombe progressivement dans l’addiction : « Il n’y a pas eu tout de suite une énorme consommation.«
C’est autour de ses 25 ans, un âge qu’elle décrit comme celui où l’on commence à être un peu plus construit, à savoir ce qu’on veut, que Joana commence vraiment à glisser tout en donnant l’impression de gérer. « C’est vrai que dans ma vie, j’ai eu un groupe, j’avais quand même quelques petites accroches« , retrace-t-elle. Difficile de raconter une journée type. La jeune musicienne prend des cours de musique, mais ne s’investi pas réellement. « Je faisais tout en dilettante, et je me retrouvais finalement à être très seule. Très très seule.« , dépeint aujourd’hui Joana.
Au fond du trou
À ce moment-là, elle commence à se créer un personnage et s’enferme dans l’illusion que tout va bien. Néanmoins, la jeune femme est consciente d’être malheureuse au fond d’elle-même : « Je commençais à voir que tout ce que j’entreprenais ne fonctionnait pas. » N’ayant plus complètement conscience de la vérité, Joana se met à mentir et se perd dans ses mensonges.
Même dans ses relations amoureuses, la drogue occupe une place majeure : « Quand on se drogue à deux, c’est très compliqué. » Son addiction fait des ravages dans son entourage. Une phrase de son professeur de chant se révèle être un déclic pour elle : « Tu sais que je t’aime, mais je ne vais plus pouvoir t’enseigner. J’arrive à mes limites. »
S’en sortir
Cette annonce, faite avec amour et amitié, redonne à Joana une lueur d’espoir : « On se dit : peut-être que j’en vaux la peine. » Pour l’ancienne addict, un petit geste peut faire beaucoup : « Je recommande de tendre la main. » Néanmoins, Joana insiste sur la nécessité de faire appel à des professionnels pour sortir une personne de la drogue. Car même après une cure de désintoxication, le chemin est long : « Le plus difficile arrive à la fin de la cure. Quand on n’a plus cette dépendance pour s’accrocher et on voit la vie complètement différemment sauf qu’on n’a plus la béquille. Il faut réapprendre à marcher« , expose-t-elle.
Aujourd’hui, la jeune femme, qui est débarrassée de ses problèmes d’addiction, veut témoigner et invite surtout à apprendre à pardonner… à se pardonner.
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