Laurence des Cars, première femme à la tête du Louvre, le plus grand musée du monde
Elle a été la première femme à diriger le musée d’Orsay. Laurence des Cars vient d’être choisie pour remplacer Jean-Luc Martinez à la tête du Louvre. Elle prendra ses fonctions le 1er septembre.
Il dirigeait le Louvre depuis 2013. Jean-Luc Martinez s’apprête à céder la direction du plus grand musée du monde à Laurence des Cars, le 1er septembre. Elle deviendra ainsi la première femme à prendre la tête de l’établissement culturel, après avoir été la première à diriger le musée d’Orsay. Fille du journaliste et écrivain Jean des Cars, petite-fille du romancier Guy des Cars, cette spécialiste de l’art du XIXe et du début du XXe siècle entend se mobiliser pour un accès plus large des jeunes au musée, pour les restitutions d’œuvre spoliées par les nazis ou encore pour des expositions en lien avec des débats d’actualité.
Les musées d’Orsay et de l’Orangerie
Cette femme brune de 54 ans a notamment initié l’expo-évènement «Le modèle noir» en 2019 au musée d’Orsay, qu’elle préside depuis quatre ans et qui connaît un succès tel qu’elle a décidé d’en élargir les espaces. Après des études d’histoire de l’art à l’université Paris IV-Sorbonne et à l’École du Louvre, elle intègre l’École nationale du patrimoine et prend son premier poste de conservateur au musée d’Orsay en 1994, où elle demeure jusqu’en 2007.
C’est durant cette période qu’elle est commissaire de plusieurs expositions en collaboration avec des musées internationaux, comme le Metropolitan Museum of Art, la Royal Academy of Art de Londres ou le musée Thyssen à Madrid. Elle est nommée directrice scientifique de l’agence France-Muséums en juillet 2007, opérateur français chargé du développement du Louvre Abu Dhabi puis promue dans le corps des conservateurs généraux du patrimoine en 2011. Son parcours prend un nouveau tournant lorsqu’elle est nommée en 2014 directrice musée de l’Orangerie puis en 2017 du Musée d’Orsay.
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« Regarder l’Histoire en face »
Sous son mandat, le nombre de visiteurs d’Orsay, l’un des plus grands musées d’Europe pour la période allant de 1848 à 1914, n’a cessé de croître : jusqu’à 3.700.000 visiteurs en 2019, avec un niveau d’auto-financement atteignant 64%. En pleine pandémie, la directrice se lance dans «Orsay grand ouvert», un projet qui va élargir le musée, grâce notamment à un don de 20 millions d’euros d’un mécène américain resté anonyme. Objectif : plus d’espaces d’expositions, un centre éducatif de 650 m2 et un centre de recherches ouvert à l’international qui sera inauguré en 2024, une dimension chère à l’historienne.
Elle pratique de nombreux prêts en région. «En 2019, plus de 600 œuvres que nous conservons ont été vues, d’Ornans à Giverny», affirmait-elle en 2020 au Figaro. Lors d’un entretien avec l’AFP en avril, elle soulignait sa vision d’un musée dont la programmation serait ancrée «au sein des grands enjeux de société, en attirant ainsi les nouvelles générations». «Dans un monde qui peut chahuter, rejeter le musée», elle veut s’adresser aux «visiteurs de tous les âges et de toutes les origines socio-culturelles».
Sous son impulsion, le ministère de la Culture lance la procédure de restitution du tableau de Gustav Klimt, «Rosiers sous les arbres», conservé au musée d’Orsay, aux ayants droit de Nora Stiasny qui en a été spoliée à Vienne en août 1938 par les Nazis. «Un grand musée se doit de regarder en face l’Histoire, y compris en se retournant sur l’histoire même de nos institutions», avait-elle expliqué à l’AFP.
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