L'ambre est-il en train de redevenir en vogue ?

Longtemps ignoré et relégué au domaine de la fantaisie, l’ambre et ses reflets miel s’offrent cette saison un come-back remarqué chez un joaillier qui revient lui aussi sur le devant de la scène, Fawaz Gruosi.

Les préjugés ont la vie dure. Des croyances entachent parfois la réputation de certaines pierres (comme l’opale accusée de porter malheur), quand d’autres croulent encore sous le poids de tendances passées. C’est le cas de l’ambre, victime des années 1990 et de son engouement pour les bagues en argent, parfois noirci serti d’un éclat bon marché, qui ont inondé alors les vitrines.

Et c’est là qu’intervient l’œil aguerri de Fawaz Gruosi. Car le joaillier a toujours eu l’instinct et le don de regarder ces mal-aimés sous un autre jour pour en exploiter tout le potentiel. Il suffit de se souvenir de la faible valeur accordée en 1993 aux diamants noirs, immédiatement écartés d’un revers de main par les joaillers de l’époque, pour sentir son talent. Patiemment, il leur aura redonné leurs lettres de noblesse chez De Grisogono en les mettant en lumière sur des parures haute joaillerie que l’on retrouvait bien souvent sur le tapis rouge du Festival de Cannes. Alors l’ambre peut-il connaître la même success-story ?

Matière première

Bague Ambre en or rose, 197 saphirs roses, 17 cabochons d’onyx et un cabochon d’ambre (313 carats), Fawaz Gruosi.

À en juger par les morceaux de taille choisis par le joaillier pour cette collection, l’ambre apparaît déjà sous un autre jour. Ses nuances ne se limitent plus à ce jaune clair connu alors, pour se parer de marbrures plus denses, évoquant presque les reflets de l’écaille de tortue. Une nouvelle vision que Fawaz Gruosi choisit, comme toujours, de mettre en lumière sur des pièces volumineuses et twistées par un choc des cultures. L’ambre se retrouve ici mêlé aux diamants blancs, aux cabochons d’onyx ou à la chaleur des saphirs roses.

On le sait, le marché de la haute joaillerie essaye plus que jamais de diversifier sa dépendance aux pierres habituelles (émeraudes, saphirs et rubis en tête) pour flirter du côté des pierres de couleur plus atypiques. Alors que la maison Boucheron s’offre, pour la première fois, l’aquaprase sur sa ligne Serpent Bohème, il ne reste plus qu’à parier que l’ambre, déjà utilisée il y a plusieurs années par la créatrice Lydia Courteille, va se tailler une place en vue dans les collections de la Place Vendôme.

Fawaz Gruosi.

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