L’allergie à l’encre de tatouage, un risque infectieux rare mais pas impossible
- Avec le tatouage, le risque zéro n’existe pas
- Quelles précautions adopter pour éviter une allergie à l’encre de tatouage ?
- Attention au henné noir
« Les réactions à un tatouage sont toujours imprévisibles », affirme le Dr Nicolas Kluger, membre de la Société Française de Dermatologie et responsable de la consultation « Tatouage et maquillages permanents » à l’Hôpital Bichat, à Paris.
L’allergie aux encres est sans conteste la complication la plus fréquente, mais on ne sait pas très bien en réalité à quoi sont dues ces réactions. « Elles peuvent être provoquées par certains conservateurs et autres additifs présents dans les encres, et non à la présence d’allergènes dans les pigments, ou bien à des produits de dégradation apparus après des expositions au soleil par exemple », ajoute l’expert.
Pour minimiser les risques, mieux vaut adopter quelques règles de prudence.
Avec le tatouage, le risque zéro n’existe pas
Tatouer consiste à réaliser une effraction de la barrière cutanée – et une rupture de quelques petits vaisseaux sanguins – pour y immiscer des encres, c’est-à-dire des corps étrangers. Chez les personnes à la peau sensible, la zone de peau traitée peut rougir, démanger et gonfler. Ces réactions locales restent généralement bénignes. Elles s’estompent spontanément ou avec l’application de crèmes corticoïdes, prescrites par le médecin.
Mais dans les cas les plus sévères, le retrait du tatouage s’avère indispensable. « Ces réactions peuvent survenir quelques semaines après la réalisation du tatouage ou plus de 40 ans plus tard », explique le Dr Nicolas Kluger.
« Faire un test prédictif, en introduisant un peu d’encre dans une zone de peau cachée, ne sert donc à rien, poursuit le spécialiste, d’autant qu’on ne sait jamais à l’avance quelle quantité d’encre est susceptible de déclencher des symptômes allergiques« . En outre, ce test peut sensibiliser inutilement l’organisme et accroître le risque d’allergie.
Quelles précautions adopter pour éviter une allergie à l’encre de tatouage ?
« Les encres rouges ne contiennent plus de mercure aujourd’hui, signale le Dr Kluger, mais ce sont elles qui génèrent encore le plus d’allergies ». On voit aussi parfois des réactions à l’orange, au rose et au violet. « Bien que sur la sellette au niveau européen, les couleurs froides – bleu et vert – suscitent quand à elles beaucoup moins de réactions. »
Si vous avez déjà eu des soucis avec une teinte, mieux vaut la bannir pour un tatouage ultérieur, même s’il s’agit d’une autre marque de pigments. Et en cas de peau atopique, mieux vaut bien s’hydrater avec une crème apaisante et relipidante (Cicaplast Baume B5 de La Roche-Posay, TriXera d’Avène ou Xémose d’Uriage) plusieurs jours auparavant.
Si vous savez que vous faites des allergies de contact à certains produits, n’hésitez pas à le dire au préalable à votre tatoueur. Aussi, ne choisissez pas votre tatoueur au hasard. Pour limiter les risques, il faut opter pour un véritable professionnel qui a pignon sur rue, et non pour un tatoueur qui recrute ses clients sur Internet et travaille exclusivement dans sa cuisine ou son garage. Enfin, le temps que la peau se cicatrise, piscine, bain de mer et exposition au soleil sont bien sûr interdit.
« Les personnes atteintes de psoriasis, de lichen plan, de lupus cutané ou de sarcoïdose doivent redoubler de prudence, insiste le Dr Kuger. Ils doivent bien réfléchir avant de se faire tatouer et surtout ne pas réaliser de séance lorsque leur maladie est active », c’est-à-dire pas en période de poussée.
Attention au henné noir
Les tatouages temporaires, particulièrement prisés en été, ne sont pas sans risque non plus.
Ceux au henné naturel (de couleur orangée) ne posent guère de souci. Mais la plupart des tatoueurs à la sauvette proposent des dessins au henné noir. Ces derniers sèchent plus vite et persistent un peu plus longtemps (plus de 4 semaines) car ils contiennent du paraphénylènediamine (PPD), un composé allergène « qui peut générer des allergies sévères – nécessitant parfois une hospitalisation – chez les personnes déjà sensibilisées », alerte l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSM).
Nombre de personnes le sont sans le savoir car les bottes en caoutchouc, les jeans, les teintures capillaires ou encore certains cirages recèlent aussi de la PPD.
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