L’ail des ours, une plante sauvage de caractère aux vertus dépuratives
Quelle est cette odeur qui embaume les sous-bois ? L’ail des ours, aussi appelé ail sauvage, se devine de loin. Et si on a longtemps fustigé cette plante pour son fort parfum, tout comme son cousin l’ail commun, on a tendance à oublier que l’ail des ours est un aliment aux qualités culinaires et médicinales reconnues, notamment pour ses vertus dépuratives.
Cet herbacé, composé d’un bulbe, de feuilles longues et larges et couronné de petites fleurs blanches se reconnaît à son odeur caractéristique d’ail lorsque l’on froisse ses feuilles (chose à faire notamment pour éviter de le confondre avec le muguet ou la colchique, des plantes en apparence semblables mais dont la consommation est toxique, voire mortelle.
Les usages multiples de l’ail des ours
Le nom de l’ail des ours découle d’ailleurs d’un phénomène observé dans la nature : l’ours, à la sortie de son hibernation, se nourrit de cette plante pour se purger de sa très longue sieste et reprendre des forces. Par ailleurs, l’ail des ours, consommé dès l’Antiquité, a un grand héritage folklorique : utilisé tantôt pour éloigner les fées par les Irlandais ou considéré par les Celtes et les Germains comme une plante aux pouvoirs magiques qui prodiguait une force surhumaine.
En réalité, ce n’est pas la magie, mais bien ses propriétés antibactériennes et antibiotiques qui font de l’ail des ours une plante si vertueuse. Elle contient en effet des vitamines A et C, des minéraux comme le calcium, le fer, le phosphore, le sodium et le cuivre. À cela s’ajoutent l’ajoène et l’adénosine, des constituants bons pour le cœur, présents en grande quantité dans cette plante.
Une plante détox et antibactérienne
En Europe, l’ail des ours a souvent été utilisé comme tonique à l’arrivée du printemps pour ses propriétés purificatrices du sang, dues à ses effets diaphorétiques (c’est-à-dire qui provoque la transpiration), diurétique (qui aide à éliminer l’eau et le sel en augmentant la production d’urine) et expectorantes (en fluidifiant les muqueuses des bronches, il améliore la respiration).
Résultat ? C’est un remède idéal pour contrer les complications rénales et, grâce à la présence de vitamines C, il procure un regain d’énergie à la sortie de l’hiver !
De surcroît, l’ail des ours, en plus d’avoir un nom plus original que l’ail commun, possède aussi de plus grandes quantités d’ajoène et d’adénosine. L’ajoène est un principe actif qui permet de lutter efficacement contre les bactéries et de protéger les poumons contre d’éventuelles infections.
L’ail des ours, un antiseptique naturel
Vous craignez pour l’état de votre flore intestinale ? Mangez de l’ail ! C’est aussi un des bénéfices de cette plante. Ses acides phénoliques, un composé organique aux propriétés antioxydantes, agissent comme un antiseptique, empêcheront la fermentation et auront un effet vermifuge sur l’estomac.
En usage externe, l’ail des ours est aussi efficace en cataplasme pour les maladies de peau comme les furoncles ou l’eczéma.
Les bienfaits de l’ail des ours pour le coeur
Les ajoènes et les adénosines, cités plus haut, contribuent aussi à abaisser la pression artérielle, à réduire le cholestérol sanguin et amoindrir les risques d’accidents vasculaire cérébral et de maladies cardiaques.
Autre résultat donc ? Des bienfaits significatifs, lors d’une prise régulière (sans en abuser, évidemment), en ce qui concerne la circulation sanguine. L’ail des ours protège aussi l’ensemble du système cardio-vasculaire et est conseillé en cas d’hypertension.
L’ail des ours, en alimentation comme en médecine
Les utilisations de l’ail des ours sont multiples. Dans le domaine culinaire, l’ail des ours est utilisé en tant que condiment, mais on peut aussi en faire du pesto, en l’utilisant à la place du basilic. C’est d’ailleurs sa forme la plus prisée. L’ail des ours fait partie de la grande famille des fleurs comestibles : tout y mangeable, du bulbe aux fleurs, en passant par les feuilles, qui se consomment d’ailleurs en salade à la sortie de l’hiver.
Pour sa consommation, il est toujours conseillé de privilégier des feuilles fraîches, produites naturellement, loin des pesticides et autres produits chimiques. Si vous partez à la cueillette (ce n’est pas une plante si difficile à dégoter, les feuilles apparaissent entre février et mars et les fleurs un mois plus tard), veillez bien à ne pas la confondre avec d’autres plantes (muguet, colchique) qui pourraient s’avérer mortelles. En cas de doute, mieux vaut s’abstenir ou demander l’aide d’un(e) herboriste qualifié(e).
Du côté thérapeutique, à l’arrivée du printemps, il est conseillé de consommer l’ail des ours en infusion, ou en tisane, pour profiter au maximum de ses propriétés expectorantes et lutter contre le rhume des foins. Par ailleurs, il est possible de l’associer avec du pissenlit pour faire des cures dépuratives. L’ail des ours est aussi très prisé en phytothérapie.
Quelques contre indications cependant : il n’est pas recommandé aux personnes qui consomment déjà des médicaments anticoagulants ou qui risquent d’être atteintes d’une maladie liée à la fluidification du sang. Par ailleurs, elle est également contre-indiqué en cas d’irritation urinaires et gastriques. A éviter, évidemment, si vous avez une allergie à la famille des oignons. Enfin, une surconsommation peut causer des crampes d’estomac.
En cas de doutes, demandez l’avis d’un professionnel de santé avant d’en consommer, notamment si vous souffrez d’une des maladies suscitées.
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