Labels alimentaires : nos conseils pour faire les bons choix

Labels et mentions de qualité se multiplient dans les rayons. Mais quelles sont les garanties associées ? Petit tour d’horizon des labels les plus sérieux.

Restez informée

Il y a les labels officiels, ceux qui sont garants de la provenance, d’autres de la qualité, de la tradition, les labels du commerce équitable, les labels environnementaux, les appellations privées, les logos et autres mentions… Les professionnels de l’alimentation l’ont bien compris : ça nous rassure… et ça fait vendre! La crise de confiance entre fabricants et consommateurs est telle que nous avons besoin de garanties, de contrôles, de labels. « D’après les études d’opinion, tout le monde connaît Label rouge, AB, AOC, Élu produit de l’année, Saveur de l’année, Pêche durable, Commerce équitable, et j’en passe, mais ce sont AB et Label Rouge, puis AOC qui, donnant confiance, incitent le plus à l’achat« , détaille Frédéric Dehnez dans son livre Acheter bio? A qui faire confiance (ed. Albin Michel).

Sauf que ces labels ont un coût qui se répercute sur le prix final. De combien exactement ? Difficile à dire, car ils sont tellement nombreux justement et les conditions de production trop différentes. Quelques tentatives de comparatifs apportent cependant des ordres de grandeur intéressants. Un panier moyen de courses classique coûte 86€ contre 155€ pour l’équivalent en bio (Que Choisir, septembre 2019). Une autre étude réalisée par WWF France et Eco2 Initiative a comparé deux paniers hebdomadaires, l’un standard et l’autre « flexitarien », pour une famille de 4 personnes. Le second était composé de 50% de produits labellisés, de moins de viande et de poisson et surtout de moins de produits transformés. Résultat : l’étude conclut à un coût équivalent pour des produits de qualité, plus variés et meilleurs pour la santé.

Dans le détail, tous les labels, logos et mentions ne se valent pas. Si certains sont une véritable garantie pour le consommateur avec un cahier des charges strictes à respecter, d’autres ne sont rien de plus que des allégations marketing. « Par exemple, beaucoup mentionnent « sans conservateurs« , alors que c’est juste une obligation légale, non de le signaler, mais de ne pas en mettre« , détaille Frederic Dehnez. Idem pour toutes les mentions « paysan », « fermier », « tradition », « de nos terroirs », « à l’ancienne », « au chaudron », etc. qui n’ont aucune valeur sur la qualité du produit ou ses conditions de production. Vigilance aussi sur les labels marketing « Elu produit de l’année » et « Reconnu saveur de l’année » qui ne garantissent en rien la qualité d’un produit. Les marques paient pour pouvoir figurer dans la sélection et les produits sont « élus » par des panels de consommateurs qui votent la plupart du temps à distance.

1/ Les labels officiels

AB (Agriculture Biologique) et Eurofeuille (Bio Européen)

• Depuis 2010, le label bio français repose sur les mêmes exigences que le label bio européen.

• Ces labels garantissent que les cultures se font sans pesticides chimiques ni traitements chimiques avant et après récolte. Les animaux sont nourris d’une alimentation sans pesticides.

• Dans les élevages, les traitements hormonaux sont interdits et le recours aux antibiotiques est limité : les poules pondeuses ne peuvent recevoir que 3 traitements antibiotiques par an par exemple.

Label Rouge

• Il atteste qu’un produit possède un niveau de qualité supérieur à celui d’un produit courant similaire. Chaque catégorie de produit doit respecter un cahier des charges stricte (il en existe plus de 400).

• Le Label Rouge n’est pas fondé sur des critères environnementaux, mais intègre pour certains produits des critères de modes de production qui sont plus vertueux pour la planète. C’est le cas notamment pour les poules et les œufs. Les poules doivent obligatoirement avoir accès à l’air libre quand elles le souhaitent.

Appellation d’Origine Protégée (AOP)

• C’est l’équivalent européen du label Appellation d’Origine Contrôlée (AOC). Il permet de protéger les produits de terroir des imitations et contrefaçons : camembert de Normandie, pommes du Limousin, piment d’Espelette, etc.

• Attention, il ne garantit en rien que le produit soit meilleur d’un point de vue nutritionnel.

2/ Les mentions Bio

Demeter

• Plus exigeant que le label bio européen, il s’inspire de l’agriculture biodynamique, qui considère qu’il faut prendre soin des sols pour obtenir des aliments de qualité.

• L’utilisation de produits chimiques est bannie.

• La taille des exploitations est limitée, et le respect du bien-être animal est central.

Nature et Progrès

• Label historique depuis 1971, il va également plus loin que le label bio européen.

• Aucune trace d’OGM n’est tolérée, l’utilisation de l’huile de palme est interdite, les fermes doivent être 100% bio et ne peuvent donc pas mixer des cultures bio et non-bio (comme c’est le cas avec le label européen), la taille des fermes est limitée.

3/ Les labels équitables et environnementaux privés

Pêche Durable MSC

• Il interdit les techniques de pêche destructives.

• Les pêcheries certifiées doivent assurer la pérennité des stocks de poisson dans leurs zones de pêche et réduire l’impact de leurs activités sur le milieu marin.

Fairtrade Max Havelaar

• Il garantit une meilleure rémunération pour les producteurs et travailleurs, des conditions de travail décentes et l’absence de produits chimiques dangereux et d’OGM.

• On le retrouve sur les bananes, le café, le thé, le chocolat, le sucre, le riz ou encore le miel.

• Seuls bémols, les produits ne sont pas forcément bio et le label s’est ouvert à des marques de la grande distribution qui sont moins exigeantes que des marques spécialisées comme AlterEco ou Ethiquable.

Cet article est extrait du tout dernier hors-série Femme Actuelle « Dépenser moins, consommer mieux », disponible en kiosque au prix de 6,90€.

A lire aussi :

⋙ Labels alimentaires : à qui faire confiance ?
⋙ Manger sain : peut-on éviter les polluants dans notre alimentation ?
⋙ Flexitarien, végétarien, vegan… Connaissez-vous la différence ?

Source: Lire L’Article Complet