La reine Elizabeth II interdit les thérapies de conversion

Chaque année, le « Discours de la reine », permet l’ouverture officielle du Parlement britannique. Malgré la pandémie de Covid-19 et son récent deuil, Elizabeth II n’a pas dérogé à cette importante journée protocolaire. Ce 11 mai, pour sa première apparition publique depuis le décès de son époux, le Prince Philip, le 9 avril dernier, elle était accompagnée de son fils, le Prince Charles.

Point phare de son discours de politique générale, toujours très attendu : l’annonce de l’interdiction prochaine des thérapies de conversion en Angleterre et au pays de Galles.

Une consultation publique prévue avant la promulgation de la loi

« Des mesures seront proposées pour remédier aux disparités raciales et ethniques et interdire la thérapie de conversion », a ainsi assuré la reine, devant son audience réduite et espacée en raison de la pandémie du Covid-19.

Ces pratiques dites de thérapie de conversion ou de réorientation sexuelle prétendent non seulement que l’homosexualité ou la transidentité seraient anormales, mais également qu’il est possible de modifier son orientation sexuelle ou son identité de genre. Elles sont souvent infligées par des organisations religieuses ou conservatrices, sous la contrainte, ce qui peut causer de graves traumatismes psychiques, mais aussi physiques, chez les personnes qui en sont victimes.

Dans cette optique, une consultation publique est prévue afin de s’assurer que les professionnels de santé puissent continuer d’aider les gens dans l’exploration de leur identité de genre, leur orientation sexuelle, sans prétendre pouvoir ou devoir la changer. Le rôle des professionnels, comme les thérapeutes, mais aussi la liberté religieuse et le soutien pastoral seront examinés avant la promulgation de la loi.

Un siège unique pour la reine

Ce discours est le premier engagement de la reine depuis la mort de son époux le prince Philip, avec qui elle était mariée depuis 73 ans. Aussi, le trône du prince consort disparu n’a, pour la première fois depuis des décennies, pas été installé.

La reine s’est donc assise, seule, sur l’unique trône destiné au souverain, souligne HelloMagazine.

À cette occasion, c’est son fils et héritier de la couronne, le prince Charles, qui a accompagné la reine. Le prince Charles et la duchesse de Cornouailles se voient attribuer des Chairs of State. C’est la quatrième fois que le prince de Galles accompagne sa mère, la reine, pour l’ouverture du Parlement. La première fois était en 2017, alors que le prince Philip était soigné pour une infection.

La France à la traîne sur le sujet

Les thérapies de conversion ont déjà été interdites pour les mineurs en Allemagne et dans 20 états aux États-Unis. Le Brésil est le premier à les avoir rendues illégales en 1999.

La France, quant à elle, s’enfonce dans un vide juridique sur le sujet, laissant les communautés victimes sans recours, ni défense, ni prévention.

Il existe pourtant un projet de loi porté par la députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon, qui propose que soient « punis de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 euros d’amende » les « pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale ». Mais à ce jour, aucune date de débat n’est encore prévue à l’Assemblée.

Récemment, plusieurs personnalités comme les artistes Eddy de Pretto et Hoshi, ont interpellé Christophe Castaner, pour que ce dernier, président du groupe LReM à l’Assemblée nationale, bouscule le calendrier et intègre à l’ordre du jour l’examen de la loi sur l’interdiction des thérapies de conversion, sur son bureau depuis juin 2020.

Mardi 11 mai, Elisabeth Moreno, ministre en charge de l’Égalité, interpellée sur le sujet à l’Assemblée, a annoncé que le ministère de la Justice devrait publier prochainement une circulaire visant à « rappeler le droit existant », dans l’attente « que ce projet de loi aboutisse ». D’après la ministre, « ces pratiques sont (déjà, ndlr) strictement interdites dans notre pays », relaye Têtu. Une annonce très loin de satisfaire les militants de la cause.

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