Kyste articulaire : il y a des solutions

Une grosseur sur le poignet, le genou… qui ne disparaît pas d’elle-même risque de devenir gênante. Et mérite donc un traitement.

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C’est une accumulation de liquide dans la poche synoviale qui entoure une articulation, le plus souvent le poignet et le genou. Il peut aussi se développer directement dans l’articulation, par exemple au niveau des doigts. Il peut survenir en raison de traumatismes répétés sur l’articulation, qui font augmenter la production de liquide. Après 50 ans, il peut aussi être lié au vieillissement et à un épanchement chronique du liquide articulaire, notamment quand on souffre d’arthrose ou d’un rhumatisme inflammatoire. Le kyste s’installe alors la plupart du temps au niveau du creux derrière le genou (kyste poplité, rarement opéré) tandis que le kyste au poignet touche davantage les jeunes entre 25 et 35 ans. Très souvent asymptomatique, la grosseur disparaît toute seule en quelques mois mais peut causer une douleur (parfois par poussées) et gêner les mouvements quand elle grossit, en compressant l’articulation ou les tendons et les ligaments autour.

Une ponction pour le vider

C’est quoi ? On retire le liquide qui constitue le kyste et on effectue fréquemment en parallèle une infiltration de corticoïdes anti-inflammatoires pour l’assécher et freiner la production de substance qui le conduirait à se reformer.

Pourquoi ça marche ? Ce prélèvement apporte un soulagement des douleurs car le kyste « vidé » ne fait plus pression sur l’articulation. Malheureusement, l’amélioration ne dure souvent pas longtemps, surtout dans le cas du kyste au poignet. Dans presque 100 % des cas, la récidive survient quelques mois ou années plus tard, car la poche synoviale demeure et peut se remplir de nouveau. Pour l’empêcher, il faut également traiter la cause (traumatisme, arthrose…). Les résultats de la ponction donnent de meilleurs résultats pour les kystes poplités, situés dans le creux du genou.

Comment ça se passe ? Après une anesthésie locale, généralement dans un cabinet de radiologie (sous contrôle échographique), le médecin insère une aiguille directement dans le kyste et aspire le contenu à l’aide d’une grosse seringue. La matière étant assez épaisse, il faut procéder lentement et c’est assez douloureux (d’où l’intérêt d’une anesthésie). L’injection de corticoïdes a généralement lieu dans la foulée.

La chirurgie pour éviter la récidive

C’est quoi ? Quand le kyste réapparaît après une ponction ou devient très douloureux et gênant (un kyste au niveau du ménisque du genou peut, par exemple, gêner la marche), on préfère l’enlever complètement.

Pourquoi ça marche ? Comme le chirurgien retire à la fois le liquide et l’enveloppe de tissu qui entoure le kyste, les récidives diminuent considérablement. Mais elles restent possibles (environ de 10 à 15 % des cas).

Comment ça se passe ? L’intervention se pratique généralement en ambulatoire (on rentre chez soi le jour même) sous anesthésie locorégionale, par le biais d’une petite incision ou par arthroscopie. Les instruments et une minuscule caméra, qui aide le chirurgien à visualiser ses gestes, sont insérés via de petits trous. Le chirurgien retire la lésion et nettoie la zone autour, cela prend environ quinze minutes. On garde ensuite un pansement pendant quelques jours et on doit porter une orthèse pendant deux semaines afin d’immobiliser l’articulation. Il faut aussi éviter de soulever des charges lourdes, les gestes de force… s’il s’agit du poignet. En principe, on peut reprendre ses activités normalement, au bout de quatre à cinq semaines.

Merci au Dr Philippe Loriaut, chirurgien orthopédiste à Paris.

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