Julien Clerc, plus de 50 ans de carrière et toujours "un chanteur actuel"

℗ Licence exclusive Play Two, ℗ 2021 Si On Chantait

Revenons sur cette chanson L’amour des gens. Comment vivez-vous cette relation ?

J’ai eu beaucoup de chance. Au début, je ne vendais pas tellement de disques mais j’ai eu dès le début un carré de fanatiques qui aimait mon travail. Et alors, je vais vous dire que toute ma vie j’ai travaillé, j’ai essayé déjà de me surprendre, de me faire plaisir quand j’étais derrière un piano, c’est la moindre des choses, et ensuite j’ai travaillé pour eux, ceux qui connaissent le mieux mon travail parce qu’ils m’ont vu tellement de fois. Me connaissant très bien, je me suis toujours dit : « C’est d’abord à ceux-là qu’il faut penser« .

Il y a beaucoup de femmes. Les autrices : Jeanne Cherhal, Clara Luciani, Carla Bruni, Marie Bastide. Carla Bruni devenant finalement la plus âgée de toutes !

Oui, puisque notre chanson Si j’étais a 20 ans.

Ce qu’on remarque aussi dans cet album, c’est votre côté féministe. Je pense notamment à la chanson La jeune fille en feu.

C’est un album qui à cet égard rejoint ma vie un petit peu, tout ça n’est pas innocent. Je ne pense pas que Jeanne Cherhal aurait écrit La jeune fille en feu si Jean-Loup Dabadie ne m’avait pas donné un jour Femmes je vous aime. Je pense que tout est lié. Ça rejoint un peu ma vie parce que j’ai eu la chance dans ma vie de rencontrer des femmes qui étaient des femmes puissantes, qui savaient ce qu’elles voulaient. Par exemple avec Miou-Miou nous étions très proches de Gisèle Halimi. J’ai eu de la chance de vivre ça, de vivre cette période, c’est là que vraiment tout a démarré, la période des grands procès du viol que plaidait Gisèle Halimi où elle a vraiment faire avancer les choses. Donc oui, il y a une certaine logique à ce que Jeanne Cherhal me donne un texte comme ça à mettre en musique, un beau texte qui est à la fois pudique et fort.

℗ Licence exclusive Play Two, ℗ 2021 Si On Chantait

On a l’impression d’être avec cet album, toujours positionnés dans ce café de vos débuts, L’Ecritoire.

Bien sûr ! Je pense qu’on peut tout traiter dans une chanson mais il faut d’abord que ce soit une bonne chanson. On n’est pas des hommes politiques, on n’écrit pas des manifestes, on écrit des chansons populaires. Maintenant si on arrive à trouver le bon angle pour traiter le bon sujet et que ce soit une chanson populaire, mille fois bravo! J’attendais qu’on m’en propose, c’est venu cette fois-ci, tant mieux ! C’est la période qui veut ça, ça prouve aussi que je reste un chanteur actuel puisque on a envie de me faire chanter des choses actuelles.

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