Jeûne hydrique : tout ce qu'il faut savoir avant de se lancer
Consommer uniquement de l’eau pendant quelques jours, tel est le principe du jeûne hydrique, une méthode qui permet de détoxifier son organisme. Mais comment la pratiquer ? Quels sont les différents bienfaits de cette diète ? Quels sont ses effets secondaires ? Qui peut l’adopter ? La naturopathe Émilie Kapps nous éclaire.
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Ces dernières années, nombreux sont ceux qui expérimentent le jeûne. La méthode qui a particulièrement le vent en poupe ces derniers temps est le jeûne intermittent, aussi appelé fasting. Ce mode d’alimentation consiste à alterner des phases courtes de prise alimentaire et des périodes de jeûne. Il séduit les personnes soucieuses de stimuler leur métabolisme ou de mincir car il permet de perdre du poids efficacement et de nettoyer son organisme. Une autre pratique pourrait également avoir des effets similaires : le jeûne hydrique.
Qu’est-ce que le jeûne hydrique ?
Le jeûne hydrique est une démarche qui consiste à arrêter volontairement de manger pendant un temps donné. Durant cette période prédéfinie, on retire tous les aliments solides de notre alimentation et on ne consomme que de l’eau. Selon la naturopathe Émilie Kapps, cette diète peut être réalisée durant une journée ou pendant deux à trois jours consécutifs. Certains adeptes l’appliquent dans le cadre d’une cure : lors de cette retraite, ces pratiquants qui ont besoin d’une dynamique de groupe pour tenir moralement et physiquement, sont accompagnés et effectuent des activités pour détourner leur attention de la sensation de faim.
Jeûne hydrique : quelles boissons peut-on consommer ?
Durant la période du jeûne hydrique, il est primordial de boire régulièrement. L’initié doit le faire continuellement car cela permet d’hydrater le corps, d’éviter les malaises, de réduire la sensation faim mais également d’éliminer les toxines et les déchets présents dans les intestins et les reins. Il peut boire jusqu’à 3 litres d’eau maximum par jour. Mais attention, toutes les boissons ne sont pas autorisées dans le cadre de cette diète. Émilie Kapps recommande de boire de l’eau, du thé et des infusions diurétiques. « Ces boissons doivent être ingérées sans sucre », précise-t-elle.
La naturopathe indique que des bouillons de légumes peuvent également être consommés par les pratiquants s’ils ne sentent pas bien durant la journée de jeûne. Les individus qui appliquent cette méthode sur plusieurs jours peuvent aussi déguster des bouillons de légumes pour tenir durant toute la période du jeûne hydrique. Émilie Kapps spécifie qu’ils ne doivent pas être assaisonnés : il convient de les ingérer sans huile, sans sel et sans épices.
Quels sont les bienfaits du jeûne hydrique ?
Le jeûne hydrique aurait de nombreuses vertus, selon la naturopathe.« Cette diète permet de mettre le système digestif au repos, ce qui peut aider le corps à drainer et à éliminer les toxines« , déclare-t-elle. Autre bienfait : « le jeûne hydrique peut entraîner un regain d’énergie« . En cause ? Le système digestif serait moins sollicité et la digestion consommerait ainsi moins d’énergie. Cette énergie, qui est en général focalisée sur la transformation et l’assimilation des aliments, serait utilisée autrement.
« Le jeûne hydrique permettrait aussi à la flore et à la muqueuse intestinale de se réparer. On le sait : l’intestin représente 80 % du système immunitaire. Cette diète faciliterait ainsi la régénération des défenses immunitaires et le renouvellement des cellules intestinales. En clair, elle nous permettrait de nous protéger des virus et des microbes », explique Émilie Kapps.
La naturopathe indique également que cette pratique aurait un réel impact positif sur la santé mentale. « Cette méthode améliorerait l’humeur et favoriserait le bien-être de l’initié. Elle nous permettrait de prendre un nouveau départ et d’adopter de nouvelles habitudes », ajoute-t-elle. Cette diète faciliterait également la perte de poids car elle extrairait le carburant du corps. Durant sa réalisation, l’organisme puiserait dans les réserves de sucre puis brûlerait les graisses stockées.
Quels sont les risques du jeûne hydrique et qui peut le pratiquer ?
« Cette pratique est violente pour l’organisme. Si on souhaite la réaliser plus d’une journée, il convient de consulter son médecin. Le praticien doit valider cette démarche, avant que l’on se lance et entame le jeûne hydrique pendant plusieurs jours », souligne la naturopathe. Pour pratiquer le jeûne hydrique, il convient d’être motivé, en pleine forme et en possession de tous ses moyens.
Cette méthode est déconseillée pour les femmes enceintes et allaitantes. Elle est contre-indiquée pour les patients atteints de diabète de type 1. « Le jeûne hydrique n’est pas recommandé pour les personnes souffrant de maladies chroniques et de pathologies saisonnières, telles que la grippe, le rhume, la bronchite ou la gastro-entérite », signale Émilie Kapps.
Il est également déconseillé de se lancer dans cette diète si l’on est fatigué ou si on compte réaliser un effort physique intense durant sa pratique. La raison est simple : on est en déficit calorique pendant la réalisation du jeûne hydrique. Les individus atteints de carences alimentaires ne peuvent pas non plus pratiquer cette méthode car elle peut les accentuer.
Quid des effets secondaires du jeûne hydrique ? Émilie Kapps déclare que la sensation de faim peut survenir, au début de la réalisation du jeûne hydrique, mais celle-ci disparaît progressivement. Cette méthode peut également causer des insomnies et des malaises. « Il est aussi possible de ressentir un mal-être, car durant le jeûne, on peut avoir l’impression que l’on s’inflige une punition », développe-t-elle.
Jeûne hydrique : comment se lancer ?
Contrairement au jeûne intermittent, le jeûne hydrique nécessite une préparation. Cette diète est composée de trois étapes. La première correspond à la phase de préparation. Cette dernière doit être réalisée si l’on souhaite jeûner pendant plusieurs jours. Il convient de préparer le corps un ou deux jours avant la privation de nourriture afin de bénéficier des nombreux bienfaits de cette méthode. « On nettoie ses émonctoires. Pour cela, on stimule son intestin et ses reins à l’aide de tisanes diurétiques. On peut miser sur des queues de cerise, de la menthe, de la verveine et de la reine-des-prés », détaille Émilie Kapps.
Après cette étape, on peut entamer le jeûne hydrique. Il est possible de le commencer aussi bien le matin que le soir, cela dépend du pratiquant. Si on a du mal à supporter cette diète, il est conseillé d’augmenter la quantité d’eau consommée et d’intégrer des bouillons de légumes à son alimentation.
La dernière phase correspond au retour à l’alimentation normale. Si l’initié jeûne uniquement pendant une journée, il peut manger normalement le lendemain, c’est-à-dire ingérer des féculents, des protéines et des lipides, mais en quantité limitée. En revanche, s’il pratique le jeûne hydrique pendant plusieurs jours, il doit reprendre une alimentation équilibrée et variée progressivement car l’organisme n’a assimilé aucune famille d’aliments durant un certain temps. « Si on mange plusieurs aliments d’un coup, on va augmenter l’index glycémique. Résultat : la sécrétion d’insuline grimpe. Cela est contre-productif. De plus, le système digestif va être sur-sollicité », précise naturopathe.
Émilie Kapps conseille ainsi d’absorber petit à petit des nutriments et de manger des fruits de saison le premier jour qui suit le jeûne hydrique. Elle recommande de consommer du pain complet, des crudités et de réintégrer l’huile d’olive à son alimentation le deuxième jour. Lors du troisième jour, le pratiquant peut de nouveau ingérer du poisson, des huiles végétales et des avocats. Le quatrième jour, le système digestif est suffisamment réveillé, le pratiquant peut donc manger normalement.
Merci à Émilie Kapps, naturopathe
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