Jean-Louis Aubert : "Pour bien s’allier aux autres, il faut savoir être seul"
En 2010, Jean-Louis Aubert perd son père au moment où il travaille sur l’album Roc éclair, une période trouble pour lui : « J’ai été beaucoup à l’hôpital avec lui et c’était charmant. Je suis sûr qu’il m’a attendu, qu’il a attendu que je finisse de tourner pour que je passe des moments. Et on chantait dehors, il était sur sa chaise roulante. C’était des moments, curieusement, doublement joyeux parce que profond en même temps ». Il s’isole pour tenter de digérer ce moment tellement douloureux : « Je me retranchais de la vie sociale mais en fait, il y avait ma guitare ma copine, la musique et tout ça s’exprimait et j’ai tendance à penser que j’avais mon père sur mon épaule qui écrivait avec moi. Cette période-là était vraiment comme une baignoire qui déborde, comme une vanne qui s’ouvre. L’enregistrement beaucoup plus compliqué et la vie affective aussi ».
D’être confronté à la mort de mon père mais à la mort tout court, ça fait que tout d’un coup, il n’y a même pas d’hésitations sur le style ou sur ce que l’on va dire : ‘Est-ce que c’est bien ce que je dis ?’ J’avais des larmes, c’était juste ma prière, c’était le deuil.
à franceinfo
Poète et conteur, Jean-Louis Aubert n’a eu de cesse de cultiver, malgré les épreuves, sa quête du bonheur et c’est ce qui ressort dans son dernier album Refuge. « Pour bien s’allier aux autres, il faut savoir être seul parce que sinon, on se met en dépendance par exemple » dit-il, en ajoutant que l’on voit le monde à travers nos pensées et que le savoir, la bienveillance, la gentillesse vont avec la connaissance de soi, et qu’il faut éloigner ces peurs : « Si par moments, on peut s’abandonner, on va vivre des moments très heureux ».
Refuge ressort en édition limitée.
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