"Je suis une survivante d'une agression sexuelle" : la révélation d'Alexandria Ocasio-Cortez dans une vidéo

Dans une longue vidéo postée sur Instagram, l’élue démocrate a raconté comment elle a vécu l’invasion du Capitole en janvier. L’événement a révéillé un autre trauma : une agression sexuelle dont elle a été victime dans le passé.

Lundi 1er février, lors d’un long entretien diffusé en live sur Instagram, l’élue démocrate a partagé avec les internautes son récit de l’assaut contre le Capitole le 6 janvier dernier, sa peur de mourir et les dangers auxquels l’exposent ses positions très à gauche. Autant de violences qui lui ont rappelé un ancien traumatisme dont elle n’avait jamais encore parlé.

Dans cette vidéo de plus d’une heure, Alexandria Ocasio-Cortez raconte comment elle s’est cachée dans des toilettes, convaincue que les militants pro-Trump qui tambourinaient à la porte de son bureau, allaient la tuer. Profondément choquée, elle a ensuite lié ce traumatisme à celui vécu dans le passé : une agression sexuelle, dont elle confie pour la première fois publiquement avoir été victime. «Je suis une survivante d’une agression sexuelle et je n’en ai pas parlé à grand monde dans ma vie», relate-t-elle très émue, sans donner plus de détails.

« Ils nous disent de tourner la page »

«Mon histoire n’est pas unique, ni la principale. C’est une des nombreuses histoires racontant ce que ces personnes ont fait et qui crée cet environnement. Ces gens qui nous disent de passer à autre chose, de tourner la page, utilisent les mêmes tactiques que tous les agresseurs sexuels qui vous disent de passer à autre chose», alerte l’élue du Bronx, dressant un parallèle entre les envahisseurs du Congrès et les auteurs d’agressions.

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« Une communicante incroyablement efficace »

Vue par près de 8 millions d’internautes, l’intervention de la députée a largement été saluée pour son courage et son honnêteté. «C’est une communicante incroyablement efficace», souligne Kelly Dittmar, du Centre sur les femmes en politique de l’université Rutgers. «Elle utilise Instagram pour expliquer ce qui se passe au Congrès, son travail personnel et ses émotions.» En évoquant l’agression sexuelle qu’elle a elle-même subie, «elle permet aux gens qui n’étaient pas au Capitole, surtout aux femmes, de mieux imaginer» ce qui s’est passé, estime cette analyste.

Menaces quasi quotidiennes

Mais son récit met aussi en évidence la cible qu’est devenue cette élue new-yorkaise de 31 ans. Née d’une mère portoricaine, après deux ans au Congrès elle s’y est imposée comme la figure de proue de l’aile gauche des démocrates. Pour Kelly Dittmar, la peur dont elle a témoigné lundi témoigne des «menaces quasi quotidiennes» auxquelles elle est confrontée depuis son arrivée au Congrès, avec les autres élues de la gauche démocrate que Donald Trump et les républicains ont surnommées The Squad (la bande), Ayanna Pressley, Ilhan Omar, et Rashida Tlaib.

«AOC est une cible particulièrement facile pour les conservateurs, assure l’analyste. Non seulement par ses positions proches de celles de Bernie Sanders – pour une sécurité sociale étatique, une lourde imposition des riches, un « New Deal » vert – mais aussi parce que «le racisme et le sexisme font qu’il est plus facile de présenter une femme de couleur comme dangereuse». Pour Kelly Ditmar, l’objectif des conservateurs est de «s’assurer qu’elle n’ira pas plus loin».

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