Italie : le gouvernement demande à Milan de ne plus enregistrer les naissances d'enfants issus de familles homoparentales

Un arrêt homophobe. Le 15 mars 2023, le réseau de médias européens Euractiv relate que le gouvernement du ministère de l’Intérieur italien a envoyé une lettre au maire de Milan, en Italie, deux jours auparavant. Dans ce courrier, il lui demande de ne plus enregistrer les naissances des enfants issus d’un couple LGBTQIA+.

Le maire milanais, Giuseppe Sala (du parti écologiste italien Europe verte-Les Verts), recense tous les actes de naissance depuis juillet 2022, mais devra peut-être annuler ceux des enfants issus d’un couple LGBTQIA+ enregistrés depuis janvier 2023, précise Le petit journal, qui s’adresse aux expatriés français et francophones. 

Une législation floue sur l’adoption

L’élu a déclaré qu’il allait respecter l’arrêté préfectoral, tout en continuant « à se battre sur le plan politique pour garantir la reconnaissance des droits des parents de même sexe et de leurs enfants », cite Euractiv.

Si les mariages homosexuels et lesbiens sont autorisés depuis 2016, l’Italie n’a jamais autorisé clairement le droit à l’adoption. Mais comme l’indique Euractiv, « l’absence d’une législation claire sur la question » de l’adoption a permis à plusieurs maires d’Italie d’enregistrer des naissances nées de familles homoparentales à l’état civil.

La GPA (Gestation pour autrui), ainsi que la PMA (Procréation médicalement assistée) sont formellement interdites.

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Le sénat italien refuse le certificat européen de filiation

Le 14 mars dernier, la commission des affaires européennes du Sénat italien s’est réunie et a rejeté la proposition de règlement de l’Union Européenne, qui, grâce à un certificat européen de filiation, aurait permis à tous les enfants italiens, « quels que soient leurs parents, de pouvoir jouir des libertés constitutives de l’Union : celle de circuler librement, et donc de vivre et de travailler, dans les 27 États membres », selon le sénateur Ivan Scalfarotto (Italia Viva, un parti centriste).

D’après ses propos rapportés par Euractiv, il estime que « dans un pays civilisé, les choses ne devraient pas se passer de la sorte ».

Si cette annonce a été décriée par la communauté LGBTQIA+, elle n’est pas pour autant surprenante.

Giorgia Meloni, la Présidente du Conseil des ministres d’Italie élue fin octobre 2022, mène une politique très conservatrice. La cheffe du parti Frères d’Italie a notamment déclaré lors de sa campagne en juin dernier : « Oui à la famille naturelle, non au lobby LGBT ! Oui à l’identité sexuelle, non à l’idéologie du genre ! ».

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Fabrizio Marrazzo demande aux maires de désobéir

Sur Instagram, Fabrizio Marrazzo, porte-parole du parti Gay italien a demandé lundi 14 mars aux maires de « s’engager dans la désobéissance civile » et de s’opposer donc à cette interdiction.

« Lorsqu’une norme est injuste et discriminatoire, les hommes politiques doivent avoir le courage de désobéir », écrit-il. Tout en fustigeant dans une autre publication l’action du gouvernement : « Il ne se montre européiste que par intérêt alternatif. »

https://www.instagram.com/p/CpxTp5xIWuB/

En signe de contestation, une manifestation est organisée notamment par le Parti Démocrate samedi 18 mars, à Milan.

En France, le mariage pour tous·tes a été adopté en 2013, ouvrant la possibilité des couples queer à adopter. C’est avec la loi du 21 février 2022 que l’adoption est ouverte à tous les couples, peu importe leur statut (mariés, pacsés ou aucun des deux). La PMA a, elle, été autorisée pour les couples de femmes et les femmes célibataires le 3 août 2021.

Depuis, 21 bébés sont nés selon les chiffres de l’Agence de biomédecine publiés le 8 mars 2023. Les hommes transgenres sont exclus de la loi bioéthique.

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