Intolérance alimentaire : quels sont les symptômes qui permettent de la repérer chez un enfant ?
Une agitation, un refus du biberon, des nausées… Une intoloréance alimentaire peut provoquer différents symptômes chez un jeune enfant. Ces signes ne sont cependant pas toujours évident à repérer. On fait le point avec le Docteur Faïza Bossy, médecin généraliste.
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Une intolérance alimentaire se caractérise par une réaction du système digestif lorsqu’une personne consomme un aliment particulier. L’ingestion du produit alimentaire peut provoquer une réaction des intestins, de l’estomac, de l’œsophage ou encore du côlon. Les nourrissons ou les jeunes enfants peuvent notamment être touchés par une intolérance au lactose, aux œufs ou aux fruits à coque.
« En cas d’intolérance alimentaire, le corps ne produit pas l’enzyme qui permet de métaboliser le produit ou l’additif chimique contenu dans l’aliment. Une intolérance au lactose chez un enfant est due au fait qu’il ne fabrique pas assez de lactase. Le lactose ne se décompose pas normalement et il devient intolérant », explique le Docteur Faïza Bossy, médecin généraliste. L’intolérance alimentaire peut cependant être réversible. En grandissant, le déficit enzymatique chez un enfant peut se résorber.
À la différence d’une allergie alimentaire, la réaction de l’organisme n’est pas immédiate après une intolérance alimentaire. En cas d’allergie, le système immunitaire réagit directement après la consommation de l’allergène. La personne peut devenir rouge, gonflée et des petits boutons peuvent apparaître sur son visage ainsi que son corps.
Quels sont les symptômes d’une intolérance alimentaire ?
L’intolérance alimentaire est parfois difficile à repérer, surtout chez un jeune enfant. Plusieurs signes permettent cependant d’alerter les parents. « L’enfant n’est généralement pas très bien quelques heures après la consommation de l’aliment », détaille le Docteur Faïza Bossy. L’enfant peut être agité, refuser le biberon, se tordre le ventre ou être agressif. Il peut également souffrir de troubles digestifs tels que des coliques, des reflux gastriques ou encore des nausées.
« Ces symptômes ne sont pas francs. L’intolérance alimentaire est donc difficile à identifier. Il est nécessaire que les parents soient attentifs aux types d’aliments qu’ils donnent à leur enfant. Quand on suspecte une intolérance alimentaire, on leur demande de toujours lui donner le même aliment afin de savoir s’il provoque une réaction« , précise la professionnelle de santé.
Comment est posé le diagnostic d’une intolérance alimentaire ?
Dans le cas d’une allergie, « il n’est pas toujours évident d’avoir le bon test pour le bon allergène même si les batteries de tests se sont agrandies. Il est possible que l’on n’arrive pas à déterminer l’allergène qui cause l’allergie« , souligne Faïza Bossy. Les examens se déroulent généralement dans une structure hospitalière avec la présence d’un allergologue. Des patchs allergènes sont placés sur différentes régions du corps du patient et le professionnel de santé observe si une réaction cutanée survient ou non.
Concernant l’intolérance alimentaire, il existe peu de tests qui permettent d’identifier l’élément provoquant la réaction du système digestif. « Les patchs déclenchent le système immunitaire avec un potentiel allergène. Les sessions sont généralement espacées, car elles sont très fatigantes. Ces tests se déroulent en milieu hospitalier, car le patient peut développer un œdème. Mieux vaut donc être en structure hospitalière, mais le suivi peut ensuite se dérouler en ville« , indique la praticienne. Avant d’ajouter : « Pour l’intolérance alimentaire, tous les tests peuvent être négatifs, car le système immunitaire n’est pas stimulé. »
Le diagnostic de l’intolérance alimentaire repose alors sur des tests thérapeutiques. Il est demandé aux parents de retirer un aliment du régime alimentaire lorsqu’ils ont le sentiment qu’il entraîne une réaction chez l’enfant. « Cela repose sur de l’observation. On voit si la situation s’améliore ou pas une fois que l’aliment est évincé« , clarifie Faïza Bossy.
Intolérances alimentaires : quelles sont les précautions à prendre chez un enfant ?
Selon le Docteur Faïza Bossy, il est nécessaire d’évincer le produit alimentaire causant l’intolérance. « Vers les trois ans, on peut tenter à petites doses de le réintroduire à nouveau dans le régime alimentaire. Cette intolérance peut être due à une immaturité de l’organisme. On va donc laisser l’enfant grandir et retenter plus tard. Mais il est possible qu’il existe un véritable déficit enzymatique. Dans ce cas, l’enfant ne doit plus consommer cet aliment », complète la praticienne.
Merci au Docteur Faïza Bossy, médecin généraliste
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