Interview de Jacques-Charles Fombonne (président de la SPA) : “Un animal n'est pas un cadeau !”
En cette fin d’année, l’association a affronté les inondations et rappelle qu’une adoption doit être mûrement réfléchie.
16 498 : c’est le nombre d’animaux qui ont été recueillis par la SPA cet été.
France Dimanche : L’actualité, c’est d’abord ces inondations dans le nord de la France qui vous ont poussé à évacuer le refuge de Saint-Omer. Comment cela s’est-il passé ?
Jacques-Charles Fombonne : Le refuge s’est retrouvé entouré d’eau. Il a fallu mobiliser tout le monde, week-end compris, de façon à évacuer la soixantaine de chiens et la centaine de chats vers les refuges les plus proches du nord et de l’est de la région parisienne. Quand les chiens sont nerveux et que les chats ont tendance à griffer, cela complique d’autant plus la mise en box et le transport. De mémoire, c’est la première fois qu’on mène une opération d’une telle envergure dans l’urgence. Si les bâtiments ne sont pas touchés, la durée de fermeture se compte en semaines.
Comment se porte la SPA ?
En 2022, nous sommes passés à la 2e place du classement des associations préférées des Français, alors qu’il y a peu, nous étions au-delà de la 45e. On n’a jamais eu autant d’adhérents. L’année dernière, le record d’adoptions a été battu, mais pour 2023, elles sont en baisse de 5 %, ce qui a posé pas mal de soucis cet été où l’on était à capacité complète. Le problème, c’est toujours les abandons…
Y a-t-il un élan d’adoptions à Noël ?
La prudence nous incite à tenter de freiner un peu ce côté « achat de Noël ». Toute l’année, on répète que l’animal n’est pas un objet, que ce n’est pas un cadeau et qu’il ne faut pas l’acheter en animalerie ou chez un éleveur. Si on ne parlait pas d’adopter il y a 15 jours, mieux vaut peut-être attendre. Mais si la démarche s’inscrit dans le cadre d’un projet mûrement réfléchi, alors là, oui, pourquoi pas.
Et aussi…
Faites parler vos animaux
L’humoriste Élie Semoun a lancé cette campagne orchestrée par la SPA en prêtant sa voix à un carlin, devenu égérie de l’opération participative. L’objectif ? Mettre un coup de projecteur sur les 7 000 animaux qui passeront l’hiver dans les refuges et récolter des fonds, car le coût de la prise en charge d’un animal est monté de 692 € en 2019 à 942 €. Depuis, les internautes, connus ou non, créent des mises en scène et des dialogues avec leur chat ou leur chien qui font le buzz sur Instagram sous le mot-clé #FautQuonCause. Prêt à participer ?
Julie BOUCHER
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