Gérard Lanvin : un album avec son fils Manu, qui l’a "réveillé"

La transmission est là puisque votre première guitare, Manu, c’est celle de Marche à l’ombre. Il vous dit clairement : « Je veux bien que tu apprennes, mais tu fermes les portes« .

Manu Lanvin : J’ai vite compris qu’on pouvait faire quand même beaucoup de bruit avec une guitare ! D’ailleurs, on a fait une captation et des répétitions pour préparer le spectacle parce qu’on va emmener « le daron » sur la route avec ma première guitare. Et c’est vrai que je ne sais pas si c’est un hasard, mais c’est avec elle que je joue pratiquement pendant tout le set.

C’est vrai que ma première guitare est celle de ‘Marche à l’ombre’. C’est un truc de dingue !

à franceinfo

À quel âge commence la musique pour vous, Gérard Lanvin ?

Gérard Lanvin : Tôt parce que chez moi, mes parents écoutaient déjà des chanteurs à textes : Reggiani, Brel, Brassens, Aznavour, Gilbert Bécaud. J’ai été voir Aznavour sur scène, je devais avoir dix ans, à l’Olympia avec mon père. Le fait est que j’ai été très sensibilisé aux mots et aux textes dès le départ.

Votre père ne voyait pas forcément d’un bon œil le fait que vous ne fassiez pas du commerce.

Gérard Lanvin : Oui. Mes parents étaient dans une exigence différente. Quand Manu m’a dit qu’il voulait faire de la musique, je n’ai pas pu lui dire d’attendre et que ça allait être compliqué… À un moment, vous allez dans leur sens et vous les suivez parce qu’élever un enfant, c’est faire en sorte qu’il devienne ce qu’il veut être et non pas ce qu’on voudrait qu’il soit. Mais mon père quand il m’a vu débouler les cheveux teints au henné rouge avec une Harley, des santiags et un jean serré, il n’était pas rassuré.

Vous avez toujours été attiré par effectivement ces rencontres humaines. Il y a eu Martin Lamotte, Coluche, ils vous ont beaucoup donné aussi dans l’improvisation, dans le café-théâtre.

Gérard Lanvin : La première rencontre que j’ai fait des deux, c’est Coluche aux puces de Saint-Ouen, puisque j’étais fripier. C’est lui qui m’a présenté Martin, qui m’a donné la possibilité de jouer la comédie.

Il y a un film qui résonne finalement dans cet album, je pense au film Tir groupé de Jean-Claude Missiaen (1982). Gérard Lanvin, vous y jouez une personne qui va venger la personne qu’elle aime. La chanson « Appel à l’aide » est une caisse de résonance par rapport à ce sujet. Je voudrais qu’on évoque cette chanson qui dénonce les féminicides, les violences conjugales, les violences faites aux femmes.

Gérard Lanvin : J’étais amie avec Marie Trintignant, je la connaissais bien. La nouvelle atroce de sa mort… Pour moi, elle a été exécutée et j’ai trouvé cela assez insupportable. Et puis, tout d’un coup, on me rappelle aujourd’hui que dans pas mal de couples, il se passe des choses abjectes de ce genre-là et donc ça m’a percuté et j’ai eu envie d’écrire cette chanson.

Manu, elle vous a aussi touché.

Manu Lanvin : Bien sûr ! Il est important pour moi de l’associer à des gens dans l’action. Très vite, j’ai fait le lien avec l’Union Nationale des Familles de Féminicide, qui aide les enfants qui se retrouvent sans leur mère. On oublie aussi qu’il n’y a pas de support psychologique derrière tout ça.

On en fait quoi des enfants après ? L’argent généré par la chanson « Appel à l’aide » va aller à l’Union Nationale des Familles de Féminicide. C’est important, à un moment donné, d’agir.

à franceinfo

Quand on parle de musique avec vous, Gérard Lanvin, on est obligé de parler de Renaud, qui vous a un peu caricaturé. Il s’est fait plaisir avec Les aventures de Gérard Lambert et par la suite avec Le retour de Gérard Lambert.

Gérard Lanvin : Renaud est quelqu’un que j’aime profondément parce que d’abord, on s’est connus tout jeunes. Ensuite, on a forcément un lien assez particulier puisqu’il s’est marié avec ma femme. Je m’étais marié très jeune avec Dominique et j’allais dans cette aventure de café-théâtre et il se trouve que j’avais besoin de liberté. Et puis, tout d’un coup, ils sont tombés très amoureux. Pourquoi aller à l’encontre de cette histoire qui était très belle entre eux deux ?

Etes-vous heureux aujourd’hui avec ce projet, Gérard Lanvin ?

Gérard Lanvin : Ah oui ! Ça m’a réveillé ! Ça m’a réveillé parce qu’on a tendance à s’endormir quand même un peu. Là, d’avoir à nouveau le trac, ça réveille.

On vous retrouve aussi à l’affiche du film Envole-moi de Christophe Barratier avec Victor Belmondo. Vous allez être partout.

Gérard Lanvin : Il se trouve que tout est cumulé en même temps, voilà, c’est tout. J’espère ne pas lasser, ça fait longtemps que je ne suis pas venu, j’espère qu’ils m’attendent un peu.

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