Gardiennage : une maison, des vacances “payées”… et un chien !

Vous avez la nostalgie de votre dernier caniche, voilà une chance pour vous d’en garder un tout en profitant d’un logement sans bourse délier.

Louis Le Cam est un retraité de 72 ans très occupé parce qu’il est souvent en vacances. En août, il sera dans l’Aveyron et, début septembre, à Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme. À chaque fois, il ne débourse pas un centime pour son logement. Mieux il a toute une maison pour lui, un jardin et parfois une piscine. Quel est son truc ? Le gardiennage via Dom’sitting avec pour tâches principales : arroser les plantes, relever le courrier, tenir l’habitation propre et, surtout, s’occuper du chat, du chien ou du perroquet des propriétaires.

Si vous aimez les animaux, avez envie de visiter le pays à moindre coût, et faire de nouvelles rencontres, vous avez deux options : la plateforme internet ou l’agence. Dans le premier cas, le site publie des petites annonces, dans le second, les gardiens, tout comme les propriétaires, sont l’objet d’une sélection.

Les home-sitters, seuls ou en couple et en général retraités, sont bénévoles. En revanche le service est payant pour les propriétaires. Goldenday leur facture ainsi 99 euros la semaine (195 euros à l’année), contre 173 euros chez Maison Bleu Citron. Dom’sitting soumet ses futurs gardiens à un questionnaire détaillé et un entretien. « La première condition, c’est d’aimer les animaux, être ouvert, honnête, responsable », énumère la fondatrice, Véronique Morel.

Certains comportements sont rédhibitoires et excluent les postulants. « Si leur but, c’est de trouver une belle propriété avec piscine, c’est qu’ils n’ont pas compris le concept », assure Laurence Bouyssou, présidente de Homesitting. D’autant que les maisons de stars sont rares. « La plupart du temps, on se retrouve chez M. et Mme Tout-le-monde », admet Mariannig Ferrari, fondatrice d’Ilidor. Sur la plateforme seniorsavotreservice.com, « chacun peut laisser un avis sur le séjour, et au moindre doute, je supprime le compte », précise Valérie Gruau, la fondatrice.

La saviez-vous ? 65 % des Français demandent à un proche ou à un membre de leur famille de veiller sur leur animal durant leur absence. (Enquête animaux-relax.com juin 2022)

Une activité encadrée

Les propriétaires se soumettent aussi à un examen de passage. Leur logement doit être propre, confortable et disposer d’une chambre pour le home-sitter. « Pas question que les gardiens s’occupent de la belle-mère ou d’un ado, même pour quelques jours », ajoute Véronique Morel. Exclus aussi les mini-zoos. « J’ai refusé un séjour dans une petite maison avec quinze chats et six chiens », se rappelle Vincent Poizat, responsable d’Ani-Seniors. Les home-sitters ne sont pas obligés d’être disponibles 24 heures sur 24, ils peuvent profiter de la région. Comme le résume Laurence Bouyssou (Homesitting), il faut qu’ils soient accueillis comme des amis. Il n’est pas rare que propriétaires et gardiens gardent le contact. « Nous sommes devenus très proches de certains pet-sitters* et nous nous recevons les uns les autres », constate Catherine Texier, qui habite près de Vannes et confie son chien Tatache via Goldenday.

Si vous êtes tenté par ces vacances d’un autre type, pour une première fois, évitez les séjours trop longs ou trop loin, avec plusieurs animaux, histoire de tester sans trop de risques l’aventure.

* Le nom des gardiens chez Goldenday.

Et aussi…

Témoignages

Corinne Despierres : quarante-trois gardiennages en six ans !

« En ce moment, nous sommes en Suisse et nous nous occupons d’un chien akita inu, Naoki, très sympa. Avec mon mari, Marc, nous en sommes à notre 43e gardiennage depuis 2017. Auparavant, nous avions des chats, des chiens et des poissons rouges, puis ils nous ont quittés et nous n’en avons pas repris parce que nous ne voulions plus revivre la douleur de les perdre. Quand nous choisissons un séjour chez Goldenday, notre premier critère, c’est l’animal, et en second, la région. Notre préférence va aux setters anglais, qui adorent randonner comme nous. Devenir gardiens nous a aussi obligés à solliciter nos neurones pour nous adapter à l’univers des autres. Il faut faire preuve de tolérance. Nous ne sommes pas en terrain conquis, nous sommes chez eux. En contrepartie, nous n’avons jamais été traités comme des domestiques. »

Guy Tholliez, propriétaire à Mallemort (13) : lien canin

« Il fallait que Malko ne perde pas son foyer. C’est notre chien, un springer de 7 ans, dont nous hésitions à nous séparer pendant les vacances. Seulement, il supporte mal les voyages, et nous refusions qu’il soit enfermé dans un chenil. Nous nous sommes inscrits à Dom’sitting et Malko peut rester dans son univers en notre absence. Quand les gardiens arrivent, la veille de notre départ, je les emmène promener le chien, pour leur montrer qu’il est bien dressé. Souvent, ils m’envoient des photos de Malko et ils continuent de demander de ses nouvelles par la suite. C’est lui qui crée le lien et qui le maintient. »

Béatrix GRÉGOIRE

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