Festivals debout autorisés : "Une excellente nouvelle" mais il faut "préciser le protocole", réagit le Syndicat des musiques actuelles
« Bien sûr, c’est une excellente nouvelle », réagit sur franceinfo Aurélie Hannedouche, déléguée générale du Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) après la déclaration de la ministre de la Culture. Roselyne Bachelot a confirmé jeudi que les festivals debout pourront avoir lieu dès le 1er juillet. Mais l’annonce préalablement faite la semaine dernière par le chef de l’État, « demande pas mal de précisions pour que nous puissions vraiment nous remettre au travail et qu’on sache exactement dans quelles conditions on va pouvoir jouer cet été « , nuance Aurélie Hannedouche.
Ce sont les jauges qui vous inquiètent ? La ministre de Culture parle de 4 mètres carrés par festivalier. Qu’en pensez-vous ?
Aurélie Hannedouche : Ce point n’a pas du tout été travaillé dans la concertation avec la ministre. On ne nous a pas du tout parlé de la reprise du debout. Bien sûr, c’est une excellente nouvelle parce que cela fait partie de l’essence de nos musiques et l’essence de nos projets, c’est ce qu’on défend. Rappelons qu’on n’a pas pu jouer debout depuis le 13 mars 2020. Donc, ça fait très, très longtemps. En revanche, il faut absolument qu’on se fasse préciser les protocoles sur le debout avec un festivalier pour 4 mètres carrés. Ça fait partie des petites astérisques qui ont été déroulées dans les annonces du président de la République. Il nous reste à nous faire préciser beaucoup, beaucoup d’éléments pour que ça puisse être possible.
Concrètement, vous ne savez pas si deux personnes, même si elles sont venues ensemble, devront être espacées de deux mètres ou si les festivaliers qui sont venus en groupe pourront rester ensemble sans être à distance les un des autres ?
Exactement. Est-ce que chaque festivalier doit rester sur une petite croix par terre, sans avoir le droit de bouger de son carré ? Aujourd’hui, on n’en a pas la moindre idée alors que tous les adhérents qui ont prévu de maintenir leur édition cet été et qui se sont organisés sur des festivals assis, savent à quoi s’en tenir puisque ça a été travaillé dans le cadre de la concertation.
« On sait qu’il n’y aura pas de distanciation à partir du 1er juillet. Bouleverser tous nos plans à ce stade, alors qu’en plus il faut l’approbation des préfets, c’est extrêmement risqué. »
à franceinfo
On ne sait pas quand les préfets vont donner leur accord. Et il va falloir qu’on mette en vente nos billetteries. Il est plus que temps.
Une jauge de 4 mètres carrés par festivalier, ça représente un manque à gagner ? Est-ce que c’est viable pour les festivals ?
Bien sûr que c’est un manque à gagner. Il faut rappeler que d’habitude, la norme est de 3 personnes par mètre carré. Donc là, on passerait à une personne pour 4, c’est diviser les jauges de nos événements par 12. Donc, ça nécessitera évidemment une compensation billetterie comme le gouvernement a pu une place à partir du 1er septembre 2020 mais aujourd’hui, il n’en est pas encore question. Effectivement, on a très envie de reprendre le debout.
« Si cette norme d’une personne pour 4 mètres carrés demeure, il va falloir des mesures financières parce que, sinon, économiquement, ça ne tient absolument pas. »
à franceinfo
Un festival, c’est de la musique, une ambiance. Le problème ne va-t-il pas être de ne pas déshumaniser ces grands évènements, d’arriver à gérer les gens qui veulent aller acheter, à boire, à manger et qui veulent même aller aux toilettes se rendre tout cela est extrêmement compliqué et sans âme ?
Nous organisons ces évènements parce qu’on a envie de promouvoir bien sûr un propos artistique, mais aussi des évènements conviviaux. Il ne faut surtout pas qu’on nous enlève la convivialité. Et justement, les festivals qui ont décidé de maintenir cet été avec des formats adaptés travaillent à cela depuis le mois de février. Certains ont développé des applications pour que tout cela puisse être rendu possible, qu’il y ait quand même des espaces de bar, de restauration. Donc, changer à nouveau nos plans, le 7 mai, nous autoriser à repasser en debout tout en faisant en sorte que ça reste convivial, ça nous semble quand même extrêmement compliqué. Cette annonce arrive beaucoup trop tard par rapport au calendrier.
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