Fertilité : non, tomber enceinte après 35 ans ne serait pas plus compliqué

De nombreuses idées reçues circulent sur la fertilité. L’une des plus répandue est que celle-ci diminue chez chez les femmes à partir de 35 ans. Mais d’après une récente étude, il faudrait en finir avec ce mythe, car avoir un enfant après 35 ans ne serait en réalité pas plus compliqué.

Restez informée

Dans l’imaginaire collectif, les femmes auraient plus de mal à avoir un enfant après 35 ans car la fertilité commencerait à diminuer à compter de cet âge, et si elles tombent enceinte après avoir franchi ce cap, elles risqueraient d’être confrontées à des complications durant la grossesse.

« À partir de 35 ans, la communauté médicale parle d’âge maternel avancé. En jargon diagnostique, ces patientes sont ‘âgées’, voire, dans certaines parties du monde, ‘gériatriques’. Outre qu’ils sont offensants pour la plupart d’entre elles, ces termes – tellement discordants avec ce que l’on considère ordinairement comme un jeune âge – instillent l’idée que l’identité dominante de quelqu’un est essentiellement négative à partir de 35 ans », explique sur Slate le docteur W. Spencer McClelland, gynécologue-obstétricien.

Sur Twitter, Marie-Hélène Lahaye, militante féministe et auteure du livre Accouchement : les femmes méritent mieux, a expliqué que « ce fameux âge pivot de 35 ans pour les femmes, âge auquel leur fertilité est censé s’effondrer, aurait été calculé sur base de la population des années 1700. »

Fertilité : il ne serait pas plus compliqué d’avoir un enfant après 35 ans

Le docteur W. Spencer McClelland signale qu’il faut se débarrasser de ce mythe car « ce couperet vient d’un mode de raisonnement clinique très spécifique et en grande partie périmé ». Une étude publiée le 6 avril dernier dans le Journal of the American Medical Association a également montré qu’il fallait en finir avec cette idée reçue, qui peut provoquer du « stress et une stigmatisation inutile. »

Pour les besoins des travaux, les chercheurs ont examiné les tendances sur 60 ans de la durée de vie reproductive aux États-Unis. « La ménopause marque la fin du cycle reproductif de la femme. Des tendances à l’augmentation de l’âge de la ménopause ont été signalées dans le monde entier », peut-on lire dans les recherches.

Les auteurs de l’étude ont constaté que la durée de vie reproductive des femmes américaines était passée de 35 à 37,1 ans. En clair, elles ont tout autant de chances d’avoir des enfants après cet âge présenté comme « charnière ». Ces résultats prouvent que ce seuil d’âge, qui est aussi « adopté par les médecins » selon le DR W. Spencer McClelland, est à oublier.

Fertilité : qu’en est-il des hommes ?

À cause de cet âge fixé dans les années 1700, les femmes ont souvent la sensation d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Pourtant, les hommes sont aussi concernés par une baisse de fertilité. Selon l’Association Française d’Urologie, « la dégradation de la fertilité masculine avec l’âge s’associe également à une augmentation des risques génétiques chez l’enfant. On retrouve notamment une augmentation du risque d’aberrations chromosomiques et des mutations autosomiques dominantes à l’origine de différentes malformations ou perturbations fonctionnelles et de celui de certaines mutations récessives liées au sexe. »

Source: Lire L’Article Complet