Féminicide à Hayange : le suspect mis en examen et une enquête du gouvernement

« Avec Éric Dupond-Moretti et Marlène Schiappa, nous avons décidé de saisir l’inspection générale de l’administration et l’inspection générale de la justice afin qu’une mission d’inspection de fonctionnement soit diligentée pour faire tout la lumière suite au terrible féminicide d’Hayange », a annoncé le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter, ce mercredi 6 mai.

Stéphanie Di Vincenzo avait 22 ans. Dimanche 23 mai au soir, dans une rue de Hayange, en Moselle, au pied de son immeuble, elle aurait été poignardée à plusieurs reprises par son compagnon, qui lui a également infligé des coups de pied au visage. Selon des témoins de la violente scène cités dans Le Parisien, l’auteur des faits présumé, âgé de 23 ans, aurait lâché « tu aimes ça salope », en la frappant. Stéphanie est décédée dans la nuit.

Outre la gravité du drame, le gouvernement veut déterminer s’il y a eu des dysfonctionnements dans l’affaire. Comment le suspect, connu pour des faits de violence, a-t-il pu effectué sa détention à domicile sous surveillance électronique auprès de sa compagne ?

La victime avait déjà porté plainte pour violences conjugales

Quelques heures après les coups mortels, son compagnon, un réfugié politique serbe, a été interpellé par les services de police, qui le connaissaient, puisqu’il effectuait actuellement une détention à domicile pour d’autres faits. Son casier judiciaire comptait jusqu’alors neuf condamnations : du délit routier au refus d’obtempérer. 

La nuit du féminicide, l’homme était parvenu à retirer son bracelet électronique pour retrouver sa compagne et lui asséner des coups de couteau fatals. « Une histoire d’infidélité » lorsqu’il était en prison, aurait déclenché ce soir-là une dispute, selon l’homme arrêté, explique le procureur. Le mis en cause aurait aussi affirmé qu’ils avaient bu « plusieurs verres d’alcool fort ». 

D’autant que le 14 janvier dernier, Stéphanie Di Vincenzo avait déposé une main courante à l’encontre de son compagnon. Plus tôt, le 26 novembre 2020, elle avait même porté plainte pour violences verbales, harcèlement et menaces de mort.

Deux signalements qui n’auraient pas été portés à la connaissance de la justice, le parquet n’ayant pas été averti par la police, se défend le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri. Si le jeune homme avait bien été identifié comme un « mari violent », il « n’aurait pas reçu un aménagement de peine au domicile conjugal », soutenait-t-il lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 25 mai, tentant ainsi d’écarter toute suspicion de dysfonctionnement de l’appareil judiciaire. « La victime avait donné son accord pour héberger son conjoint », ajoute le procureur repris par Le Monde.

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Une marche blanche en hommage à Stéphanie

Ce mercredi 26 mai, au soir, l’homme a été mis en examen pour « homicide volontaire par conjoint » avant d’être placé en détention, selon le parquet de Metz, relayé par France Info. Une autre suspect dans l’affaire, une quarantenaire chez qui le meurtrier présumé a été interpellé lundi lors de sa fuite, a été mise en examen pour « soustraction d’un criminel à l’arrestation ou au recherches », puis placée sous contrôle judiciaire.

Ce même mercredi, en fin d’après-midi, plusieurs centaines de personnes ont participé à une marche blanche à Hayange. Un dernier hommage à Stéphanie.

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