Fellations : y-a-t-il des risques de cancer de la bouche et de la gorge ?

Les papillomavirus humains transmis durant les fellations sont-ils réellement un facteur de risque de cancers oropharyngés ? Pour en avoir le cœur net, des chercheurs américains ont mené une étude pour analyser la corrélation entre le sexe oral, le virus et les cancers qu’il cause. Découvrez leurs conclusions.

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Le tabagisme et la consommation d’alcool sont souvent associés à l’apparition de certaines maladies. C’est le cas pour les cancers des voies aérodigestives supérieures, qui atteignent les sinus, la bouche ou la gorge. Selon l’Assurance Maladie, le tabac est présent dans plus de 95% des cas diagnostiqués, à cause des nombreuses substances chimiques cancérigènes qu’il contient. Quant à l’alcool, il figure dans plus de 90 % des cas de cancers des voies aérodigestives supérieures.

Ces deux éléments ne sont pas les seuls qui contribuent à l’apparition d’un cancer ORL (otorhinolaryngologique). Des germes, telles que les papillomavirus humains (HPV), sont aussi considérés comme un facteur de risque de cette maladie lorsqu’ils sont présents de façon chronique dans la bouche ou sur le larynx. Cela peut se produire lors des relations sexuelles orales durant lesquelles le virus est transmis.

Faire une fellation augmente-t-il donc les risques de développer un cancer de la bouche ou de la gorge ? C’est la question à laquelle a répondu une équipe de chercheurs de l’université Johns Hopkins (Etats-Unis) dans une étude parue ce 11 janvier dans la revue American Cancer Society.

L’intensité et la régularité des fellations pourraient influer sur le risque de cancer de la bouche et de la gorge

Pour déterminer comment les comportements liés aux relations sexuelles orales peuvent influer sur le risque de cancers oropharyngés, les scientifiques ont demandé à 163 patients atteints de ce type de cancers causé par les papillomavirus humains et 345 personnes qui n’en souffrent pas de répondre à une enquête comportementale sur leurs activités sexuelles sur plusieurs années.

D’après les résultats de l’étude, le fait d’avoir eu plus de 10 partenaires sexuels oraux augmenterait 4 fois plus le risque d’avoir un cancer oropharyngé associé aux papillomavirus humains. L’étude a également montré que le fait d’avoir des relations sexuelles orales à un plus jeune âge et d’avoir plus de partenaires sur une période plus courte était associé à une probabilité plus élevée de développer un cancer de la bouche et de la gorge lié au virus.

Outre la régularité et l’intensité des relations sexuelles orales, les personnes qui ont eu des partenaires sexuels plus âgés lorsqu’elles étaient jeunes et celles dont les partenaires ont eu des rapports extraconjugaux étaient plus susceptibles de développer un cancer des voies aérodigestives supérieures causé par les papillomavirus humains.

« Notre étude s’appuie sur des recherches antérieures pour démontrer que ce n’est pas seulement le nombre de partenaires sexuels oraux, mais aussi d’autres facteurs non appréciés auparavant qui contribuent au risque d’exposition aux papillomavirus humains par voie orale et de cancer oropharyngé lié à ce virus », a déclaré Virginia Drake, auteure de l’étude.

« Alors que l’incidence du cancer oropharyngé lié au HPV continue d’augmenter aux États-Unis, notre étude propose une évaluation contemporaine des facteurs de risque de cette maladie. Nous avons découvert des nuances supplémentaires sur la façon dont certaines personnes peuvent développer ce cancer et sur les raisons pour lesquelles elles peuvent le développer, ce qui peut aider à identifier les personnes les plus à risque », a-t-elle développé.

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