Faut-il se méfier des produits allégés ?
Un verre de coca light affiche moins d’une calorie alors qu’un verre de coca standard en apporte plus de 100. Et un yaourt aux fruits 0% compte 55 calories, contre 100 pour sa version traditionnelle. Ces comparaisons ont de quoi séduire les adeptes de la minceur. Mais il ne faut pas s’en gaver pour autant car les produits allégés ne font pas maigrir, bien au contraire.
Plusieurs études scientifiques ont même prouvé qu’ils pouvaient altérer le capital santé.
Un marketing minceur bien ficelé
Pour décrocher la dénomination « light », un aliment doit contenir 30% de calories en moins que le produit d’origine. Mais diminuer la teneur en sucre ou en matière grasse sans changer la composition ni faire de compromis sur le goût est mission impossible.
Pour se rapprocher gustativement du produit de référence, les fabricants usent donc de subterfuges. Ils ont notamment recours à beaucoup d’additifs de synthèse qui permettent de rehausser la saveur et de rectifier la texture. Pour réduire le taux de sucre d’un produit et générer autant de plaisir en bouche, des édulcorants – le plus souvent chimiques – sont par exemple utilisés (aspartame, sucralose, saccharine…).
Bien qu’ils apportent moins de calories, les produits édulcorés n’aident pas à maigrir
Et pour alléger un produit en matières grasses, des agents de saveur et de texture (émulsifiants, épaississants…) sont souvent ajoutés, ainsi que… du sucre !
Résultat : sous leur image diététique, les produits light sont en réalité moins naturels que leurs équivalents non light. Ils peuvent aussi inciter à manger davantage et pousser à faire de mauvais choix. En effet, une crème dessert allégée au chocolat fournit plus de calories qu’un yaourt ordinaire aux fruits. De même un fromage à pâte dure allégée est plus calorique qu’un fromage frais non allégé.
De faux alliés minceur
« Bien qu’ils apportent moins de calories, les produits édulcorés n’aident pas à maigrir, explique le Dr Martine Cotinat, médecin nutritionniste auteure de Maigrir de plaisir en charmant ses bactéries (éd. Thierry Souccar). Ils maintiennent l’attirance pour le goût sucré et perturbent le métabolisme des glucides car les édulcorants sont considérés par la langue et les récepteurs de l’intestin comme de vrais sucres « .
Le corps se prépare alors à recevoir beaucoup de glucose, de fructose et de saccharose. En conséquence, il absorbe davantage le peu de sucre présent dans le produit allégé et celui contenu dans les autres aliments. La consommation régulière de agents sucrants serait aussi susceptible d’accroître le risque de diabète de type 2 : + 67% selon une étude de l’Institut National de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publiée en 2017. « Il est donc préférable de se déshabituer du goût sucré ou bien de se tourner vers des sucres complets comme le rapadura ou du sucre de coco », recommande le Dr Cotinat.
Des méfaits pour la santé
Les produits allégés en matières grasses présentent un autre désavantage : ils sont moins riches en nutriments dans la mesure où la suppression d’une partie de leurs graisses leur font perdre quantité de vitamines liposolubles : les vitamines A, D, E et K.
Leur qualité nutritionnelle est donc légèrement tronquée. « Les fromages à 5% de matière grasse type camembert restent par ailleurs une source majeure de sel, souligne la diététicienne-nutritionniste Angélique Houlbert. Mieux vaut se faire plaisir avec une portion de fromage de chèvre (30 g) que d’avaler le double de camembert à 5% sous prétexte qu’il est moins gras ».
Les produits allégés en sucre sont quant à eux suspectés d’altérer le microbiote intestinal dès lors qu’ils renferment des édulcorants de synthèse. Des chercheurs israéliens de l’université Ben-Gourion suggèrent en effet que ces additifs amenuisent la diversité de la flore digestive, ce qui peut émousser à terme la vigueur du système immunitaire et perturber la digestion de certains aliments.
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