"Fatigue pandémique" : quel est ce symptôme lié à la Covid-19 contre lequel met en garde l’OMS ?

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a averti sur la fatigue pandémique qui se manifeste par un rejet des gestes barrières et de la distanciation sociale. Ce phénomène se caractérise également par une forme de lassitude face aux mesures sanitaires. On fait le point.

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Les restrictions sanitaires peuvent parfois devenir pesantes pour le moral. Depuis près d’un an, la crise de Covid-19 a bousculé notre quotidien et a créé de nombreuses incertitudes concernant l’avenir. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a récemment alerté sur l’augmentation des cas de « fatigue pandémique ». Pour définir ce terme, l’OMS a publié un document intitulé : « Lassitude face à la pandémie – remotiver la population pour prévenir la Covid-19. »

Les restrictions sanitaires impactent le moral des populations

La fatigue pandémique se caractérise par une détresse qui peut causer une démotivation de l’application des mesures de protection contre le coronavirus. Ce phénomène a été signalé par des pays qui ont constaté un abandon des gestes barrières tels que le port du masque, le lavage fréquent des mains ou la distanciation sociale. Selon les chercheurs, cette fatigue pandémique est une réponse naturelle et attendue face à une crise sanitaire qui dure depuis presque un an.

Chaque personne peut être touchée par la fatigue pandémique, mais les jeunes y sont particulièrement sensibles. Ces derniers vivent généralement mal l’absence de liberté, d’interactions sociales, d’activités culturelles et sportives. La fatigue pandémique atteint également les populations âgées qui sont privées de leurs proches depuis de longs mois. D’après les scientifiques, la fatigue pandémique peut provoquer des comportements moroses, de l’anxiété, une diminution de la motivation et des difficultés de concentration.

L’OMS recommande aux gouvernements d’annoncer des mesures claires et transparentes

La fatigue pandémique entraîne donc un rejet des mesures sanitaires. Les inquiétudes de ces individus sont davantage tournées sur leur avenir que sur le virus. Ils mettent donc leur santé en danger. « On a parlé au cours du deuxième semestre 2020 des ’covidiots’ pour décrire ces personnes qui refusaient d’adopter les gestes barrière. C’est un terme qui était très incriminant, méprisant et qui méconnaissait les effets psychologiques. Les gens finissent par se conformer à la terminologie dans laquelle on les enferme, sans que cela fasse évoluer les comportements », a expliqué Abdel Boudoukha, professeur en psychologie clinique et pathologique à l’Université de Nantes à France Info.

Pour les chercheurs, les deux confinements ont été mal vécus par les Français. Une enquête Coviprev réalisée par Santé Publique France a notamment constaté que le nombre d’états anxieux, dépressifs ainsi que les insomnies étaient toujours en hausse depuis le début de l’année.

Dans son document, l’Organisation Mondiale de la Santé a conseillé aux gouvernements de prendre au sérieux les cas de fatigue pandémique. L’OMS a recommandé aux dirigeants d’annoncer des mesures claires et précises pour aider leurs populations à mieux vivre la crise sanitaire. Elle a également préconisé qu’ils fassent preuve de transparence concernant les décisions prises pour lutter contre la circulation du virus.

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