Expo : les divas orientales envoûtent Paris

Il est difficile d’imaginer le rôle qu’ont joué les divas de la chanson et du cinéma dans le monde arabe des années 20 aux années 60. Ces femmes splendides et puissantes qui ont réussi à défier la domination masculine sur la scène culturelle et ont imposé, sous un voile de la séduction, une forme de féminisme au sein de sociétés patriarcales.

Une exposition leur rend hommage à l’Institut du monde arabe, nourrie de photographies d’époque, d’extraits de films ou de concerts, d’affiches, de robes de scène, d’objets personnels, et ce n’est rien de dire que l’on ressort galvanisée d’un tel parcours au cœur de vies et de carrières menées tambour battant.

Des figures féminines cultes et marquantes

On ne présente plus les icônes que furent les Égyptiennes Oum Kalthoum, surnommée « l’Astre de l’Orient », ou Dalida, rebaptisée la « Pharaonne de la chanson française ». Mais qui connaît Leila Mourad, qui fut la chanteuse officielle de la révolution égyptienne nasserienne ?

Qui se souvient de Warda al-Jazairia, qui interprétait des chansons patriotiques en faveur de la décolonisation de l’Algérie et reversait une partie de ses recettes au FLN ? Et si l’on veut son compte de glamour, qui ne fantasmerait pas devant Sabah, la « Barbarella levantine », capable de tenir une note plus d’une minute, qui a été mariée sept fois, ou devant Tahia Carioca, figure mythique de la danse orientale aux quatorze époux.

Des figures cultes qui furent chanteuses, danseuses, actrices, mais tout autant femmes d’affaires, entrepreneuses, productrices. Et qui, hier, portaient avec un même aplomb des hymnes, des diamants et des revendications. Chapeau bas.

« Divas, d’Oum Kalthoum à Dalida », Institut du Monde Arabe, jusqu’au 25 juillet 2021, imarabe.org

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