"Être vulnérable, ce n’est pas grave" : la chanteuse Kimberose se libère en solo
Cet album s’est construit sur une séparation, c’est le point de départ. Ça rend plus fort de mettre des mots sur les maux ?
Oui je crois. Déjà, ça permet de les identifier, peut-être de les extérioriser aussi. Cela les guérit. Pour moi, la musique c’est vraiment un médicament, c’est vraiment thérapeutique.
La musique est innée chez vous. Vous n’avez pris aucun cours de musique, aucun cours de solfège. D’où vient cette voix ?
Je ne sais pas. Toute petite, j’ai vraiment des souvenirs de chanter des heures dans ma chambre, de danser aussi beaucoup. La musique me permettait de rêver, de m’extirper d’un quotidien qui, parfois, était un peu morose, un peu ennuyeux aussi parce qu’on vivait en banlieue parisienne et puis, ce n’était pas toujours facile au quotidien. Ma mère n’avait pas beaucoup de moyens, elle galérait, les relations entre mon père et ma mère étaient très compliquées. Je ne dirais pas que j’ai eu une mauvaise enfance, loin de là, mais la musique me sortait de ça.
La musique c’est vraiment un médicament, c’est vraiment thérapeutique.
à franceinfo
Cet album est vraiment extraordinaire, entre Billie Holiday, Shirley Bassey, Nina Simone. Il n’y a aucune fioriture. Il y a un titre qui ne peut pas laisser indifférent. C’est Sober (Sobre). Vous racontez une relation avec une bouteille finalement.
Cette chanson a été écrite par une Américaine, Joy Oladokun, et, à la première écoute, elle m’a presque fait peur tellement j’avais l’impression que ça parlait de moi à un moment de ma vie. Je pense que je n’aurais peut-être pas su écrire moi-même cette relation avec l’alcool et que chanter cette chanson de cette merveilleuse artiste m’a permis aussi d’extérioriser des choses. L’alcool est parfois un refuge. Parfois, les difficultés de la vie font que j’ai pu me réfugier dans cette relation-là avec l’alcool.
La plus belle chanson pour moi c’est Weak and ok.
C’est une chanson que j’ai adoré écrire. Il y a quelques années, j’ai eu une période où psychologiquement ça n’allait vraiment pas, j’ai fait une dépression. Écrire cette chanson, assumer encore une fois cette vulnérabilité, je pense que c’est important de porter haut et fort ce message qu’être vulnérable, ce n’est pas grave.
Heureuse d’être devenue cette artiste solo ?
Oui, je crois. Être solo fait peur mais en même temps, c’est tellement gratifiant de se dire qu’on fait les choix, qu’on les assume, qu’on va où on veut aller, avec qui on veut aller. Je suis très superstitieuse et je crois beaucoup au destin. Et pour moi, c’était écrit, c’était comme ça.
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