États-Unis, Chili : comment expliquer la reprise de l’épidémie de Covid-19 dans ces pays où la population est majoritairement vaccinée ?
Les États-Unis et le Chili font partie des pays qui vaccinent massivement leur population. Une recrudescence des nouveaux cas de coronavirus a pourtant été constatée sur ces deux territoires. Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer cette hausse des contaminations. On fait le point.
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Lundi 12 avril, le vaccin Janssen du laboratoire Johnson & Johnson a intégré la campagne de vaccination contre la Covid-19 en France. Trois autres vaccins sont déjà disponibles dans l’Hexagone : le Pfizer/BioNTech, le Moderna et l’AstraZeneca. Près de 16% de la population française a reçu au moins une dose d’un des sérums selon la plateforme Covid Tracker.
De leur côté, certains pays ont opté pour des campagnes de vaccination plus massives et rapides. C’est notamment le cas des États-Unis. D’après le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américain, 36,8% des Américains ont reçu une dose d’un des vaccins contre la Covid-19 et 22,3% ont reçu les deux doses nécessaires.
États-Unis : le variant britannique est-il responsable de la hausse des contaminations ?
Malgré cette importante campagne de vaccination, les autorités sanitaires américaines observent une hausse des contaminations depuis quelques semaines. Selon les dernières estimations, les États-Unis enregistrent en moyenne 67.000 nouveaux cas de Covid-19 par jour. Comment ce phénomène peut-il s’expliquer ?
« Il y a un variant aux États-Unis, qui est également présent en France et en Europe, c’est le B.1.1.7 originaire du Royaume-Uni, et cela rend beaucoup plus difficile le contrôle de l’épidémie, car nous savons que le virus se propage de manière plus efficace de personne en personne », a précisé Anthony Fauci, le conseiller pour la santé publique de Joe Biden, à nos confrères du Journal du Dimanche (JDD).
D’après l’immunologue américain, le gouvernement joue « une course contre la montre entre la vaccination, et ce virus très contagieux qui semble se répandre de façon encore plus efficace ». Lors de son entretien au JDD, Anthony Fauci a indiqué qu’il espérait que la vaccination de « 3 à 4 millions de personnes par jour » permettrait de « contrôler la situation dans des délais raisonnables ».
Autre facteur pouvant expliquer cette hausse de la contamination : le relâchement des gestes barrières et des mesures sanitaires. L’importante campagne de vaccination peut donner un faux sentiment de sécurité aux populations qui peuvent commencer à être moins prudentes. Le gouverneur du Texas a, par exemple, demandé le retrait du port du masque dans son État. Une requête qui n’est pas approuvée par le gouvernement américain.
Comment expliquer la flambée des nouveaux cas de coronavirus au Chili ?
Le Chili vit également une situation similaire à celle des États-Unis. La campagne de vaccination a débuté le 24 décembre 2020 pour le personnel soignant, puis s’est élargie à partir du 3 février 2012. Les personnes âgées considérées comme vulnérables ont été les premières à bénéficier de la vaccination. Pour l’heure, environ 36% de la population a reçu au moins une dose d’un des vaccins contre la Covid-19.
Le gouvernement a cependant dû instaurer un nouveau confinement pour faire face à la flambée des nouveaux cas de coronavirus et limiter la saturation des services hospitaliers. Le 9 avril, le pays a enregistré 9.151 nouvelles contaminations en l’espace de 24 heures. D’après les autorités sanitaires, près de 96% des lits en réanimation sont occupés par des patients touchés par le virus.
Le Chili utilise massivement le vaccin Sinovac du laboratoire chinois Coronovac. Selon une récente étude chilienne, il aurait une très faible efficacité après la première injection : elle serait uniquement de 3%. L’effet protecteur commencerait à apparaître seulement deux semaines après la deuxième dose. L’efficacité serait uniquement de 56% après cette seconde injection.
Comme aux États-Unis, la hausse des contaminations pourrait également s’expliquer par le relâchement des gestes barrières. Le gouvernement chilien avait notamment assoupli certaines mesures de restriction. Certains commerces avaient pu rouvrir, et les élèves avaient pu retourner dans leurs établissements scolaires. Fin mars, l’exécutif a décidé d’appliquer un confinement strict avec un couvre-feu et de fermer des frontières afin de lutter contre la recrudescence des infections.
« Bien sûr qu’on va pouvoir progressivement alléger les mesures. Mais si on les enlève complètement trop rapidement, on va se retrouver dans la situation d’un pays comme le Chili qui a vacciné une grande proportion de sa population mais qui a relâché les mesures trop tôt et qui fait face à une vague pratiquement supérieure à celles qu’il avait connues jusque-là », avait expliqué Dominique Costagliola à l’Agence France Presse (AFP) en mars dernier.
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