Et s’il y avait plusieurs maladies d’Alzheimer ?

Une nouvelle étude montre que la propagation de la protéine tau, responsable de la maladie neurodégénérative dans le cerveau, ne serait pas homogène. Elle atteindrait des zones différentes selon les individus, entraînant des symptômes distincts.

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Avec plus de 220 000 nouveaux cas chaque année, Alzheimer est la plus fréquente des maladies neurodégénératives. Aucune thérapie probante n’a encore vu le jour contre cette pathologie complexe et multifactorielle. La composante génétique est importante, on le sait. De précédentes études ont déjà relevé de nombreuses variations génétiques chez les malades, suggérant qu’il n’existerait donc pas une mais plusieurs formes de la maladie d’Alzheimer.

Une nouvelle étude, publiée dans Nature Medicine, montre, elle, que la maladie ne se propage pas de la même façon dans le cerveau des malades et met en évidence quatre sous-types d’Alzheimer. Les chercheurs de l’université McGill (Canada) – avec la collaboration d’autres universités dans le monde – ont analysé la propagation de la protéine tau, responsable de la maladie, dans le cortex cérébral de près de 1 200 patients (atteints à divers stades de la maladie ou pas) grâce à une technique d’imagerie, la tomographie par émission de positons. Ils ont montré que l’accumulation de plaques amyloïdes et de cette fameuse protéine était hétérogène et variable selon les individus. Ils ont ainsi distingué quatre zones qui pouvaient être atteintes :

– dans un tiers des cas, la protéine tau affectait le lobe temporal, siège de nombreuses fonctions cognitives, comme la mémoire, le langage ou encore l’audition.

– dans un autre tiers, la protéine s’accumulait dans le cortex visuel. Une zone engagée dans l’orientation, la distance…

– Chez 18 % des malades, la protéine se propageait dans le reste du cortex cérébral, et diminuait les facultés sensorielles et motrices (mouvement, raisonnement…)

– Dans les cas restant (19 %), sa diffusion se faisait de façon asymétrique dans l’hémisphère gauche du cerveau.

« Parce que différentes régions du cerveau sont affectées différemment dans les quatre sous-types de la maladie d’Alzheimer, les patients développent des symptômes et des pronostics différents. Ces connaissances sont importantes pour les médecins qui évaluent les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et nous amènent également à nous demander si les quatre sous-types pourraient répondre différemment à différents traitements », explique le Pr Hansson, qui a supervisé l’étude.

De quoi ouvrir de nouvelles perspectives aux chercheurs et peut-être demain, qui sait, des traitements plus individualisés aux malades.

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