Et si vous participiez au design de votre prochaine montre ?

Fédérer sa communauté de passionnés en l’impliquant dans la conception de sa prochaine montre star, c’est la bonne idée du moment lancée par certains horlogers.

C’est le rêve de tout collectionneur. Si le sur-mesure règne en maître en joaillerie, la personnalisation horlogère se limite bien souvent à quelques propositions de gravure ou à des spécimens rares détournés par des électrons libres avisés (Bamford Watch Department ou Seconde Seconde en tête). C’était sans compter la proposition alléchante de deux acteurs du secteur qui se décident à ouvrir le dialogue avec leurs passionnés.

Nouveau venu à ce jeu-là : la maison Alpina, qui s’y essaie cette saison pour la belle cause. Aux côtés de la Fondation Salomon, qui récoltera une partie des bénéfices de vente, Alpina propose à sa communauté de donner corps à trois montres uniques en fonction des univers terre, air et mer. Une campagne de crowdfunding où chacun pourra voter pour sa combinaison préférée, des aiguilles au boîtier, en passant aussi par le cadran.

Design inclusif

Un aperçu du projet participatif lancé par Alpina avec la Fondation Salomon.

Cette libre conversation entre le consommateur et la marque, c’est justement la marque de fabrique de la jeune maison française Beaubleu. Car sortir de sa zone de confort et se mettre en danger à chaque collection, c’est ce qui a plu à son fondateur, Nicolas Pham. Sa première montre à peine sold-out, il relance le débat avec ses acheteurs de la première heure et leur envoie à tous un carnet contenant une foule de croquis esquissant les contours de sa seconde collection. Le concept radical voulu par le fondateur reste en place, rythmé notamment par ce jeu d’aiguilles à la rondeur parfaite, mais chacun a pu s’exprimer et approuver la stratégie de marque. Résultat ? Une valeur perçue rehaussée et un club de passionnés qui n’hésite pas à racheter une seconde montre dès la mise en vente de ces éditions limitées abordables.

Nouveau business model ?

Nicolas Pham, fondateur de Beaubleu, devant sa toute première boutique parisienne, fraîchement ouverte au 70 rue Notre-Dame-de-Nazareth.

«Quitte à lancer une nouvelle marque de montres sur ce secteur fortement concurrentiel, je voulais leur offrir une expérience à part», ajoute Nicolas Pham. «Nous donnons autre chose à notre communauté, c’est un échange, mais aussi une série d’activité. La montre devient un pass pour accéder à des visites guidées ou à des ateliers que nous proposons». Un véritable écosystème qui aura permis à la marque de se forger une identité durable, d’ouvrir une première boutique dans le Haut-Marais parisien et de s’offrir une hausse de 400% de son chiffre d’affaires sur une année 2020 plus que difficile pour le reste du secteur. Et peut-être le début, pourquoi pas, d’un nouveau business model plus à l’écoute de ses collectionneurs.

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