Et si on fêtait Noël dans la famille… Poufsouffle

  • On ne choisit pas sa famille, et surtout pas à Noël où il est de bon ton de consacrer quelques jours à papa, maman et les autres.
  • Mais la Pop Culture offre des refuges émotionnels pour celles et ceux qui ne peuvent ou veulent pas passer Noël en famille. Des proches d’adoption imaginaire, et néanmoins très réconfortants.
  • Toute la semaine, des journalistes du service Médias de 20 Minutes racontent leur Noël de rêve dans leur famille Pop Culture de rêve. Aujourd’hui, Pauline rêve de passer les fêtes à Poudlard, non loin des cuisines

J’ai grandi au début des années 2000, au rythme des films et des livres Harry Potter. Chaque année, entre les pages ou dans les grandes salles de cinéma, je rêvais d’obtenir ma lettre pour Poudlard, d’arpenter les couloirs sombres dans ma plus belle cape noire voire de passer des heures enfermées dans la bibliothèque aux vieux livres poussiéreux. L’univers d’Harry Potter, même plus de 20 ans après sa sortie en salles, continue à me fasciner. La saga, intemporelle, est définitivement de celle qu’on regarde à Noël, emmitouflé sous un plaid avec un bol de chocolat chaud. Au-delà des aventures de Harry, Hermione et Ron, il y a quelque chose de réconfortant à retrouver des personnages avec lesquels on a grandi, et qui apprennent à devenir adulte.

Alors, pour moi, un Noël de rêve se passerait dans ce vieux château, sous de grandes arcades gothiques et des bougies volantes. De grandes tablées remplies de victuailles, un sapin qui clignote au loin, des fantômes qui traversent les murs et beaucoup de rires : ça ressemble à un programme idéal, avant de retrouver son lit et de se plonger dans un bon bouquin. Sauf que si vous connaissez l’univers du petit sorcier à lunettes, vous savez aussi que la période des fêtes de fin d’année n’est pas la plus tranquille pour nos héros, qui passent généralement plus de temps à combattre les forces du mal qu’à ouvrir des cadeaux enchantés. Alors, les batailles, très peu pour moi, j’ai toujours très peu apprécié faire partie des héros et des martyrs. Quitte à fêter Noël à Poudlard, autant le fêter du côté des Poufsouffle.

Les Poufsouffles, grands oubliés de la saga

Si vous vous êtes déjà aventurés à faire un test en ligne pour déterminer à quelle maison vous appartenez dans l’univers d’Harry Potter, il y a de fortes chances que vous soyez un peu déçus si on vous attribue aux Poufsouffle. La maison en jaune et noir a pour mascotte un blaireau (sérieusement ?) et pour fantôme le Moine Gras : on a connu plus sexy. Les Poufsouffle ont toujours été considérés comme les bonnes pâtes, les gentils un peu ennuyeux, parfois un peu ridicules. Niveau personnages, à part Cédric Diggory et sa mort pathétique à la fin de la Coupe de Feu, on a du mal à trouver à qui s’identifier. Plus récemment, dans la saga des Animaux Fantastiques, on retrouve Norbert Dragonneau, certes ; ou alors, si comme moi vous défendez Poufsouffle bec et ongles, le personnage de Nymphadora Tonks, Auror et membre de l’Ordre du Phoenix. Ça n’empêche pas le petit rictus que vous trouverez sur le visage des gens qui se pensent Serdaigle ou Gryffondor.

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Être Poufsouffle, c’est néanmoins appartenir à la maison la plus chill de Poudlard : aucun mage noir, pas une once de méchanceté, et plus globalement, un désintérêt pour les sensations fortes. Car oui, faire partie de la maison du blaireau, c’est être loyal, patient, gentil, sincère, modeste, acharné dans son travail, avoir le sens de la justice et l’amour de la nature. En bref, les Poufsouffle c’est un peu les hippies de Poudlard, la magie en plus et les dreadlocks en moins. Une maison tolérante, inclusive, où on ne se tire pas dans les pattes pour avancer. Un peu de sérénité dans ce monde, surtout avec des experts en botanique, capables d’ambiancer les meilleures soirées.

Ambiance plaid et bougie le soir de Noël

Passer Noël à Poudlard, dans mon cas, ça signifierait profiter de tous les avantages du château, sans ses inconvénients : une grande tablée de copains et de copines, un gigantesque buffet avec des plats de tous les continents, une ambiance cosy et réconfortante avec pleins de bougies… Les problèmes en moins. Parce que bon, côté Gryffondor et Serpentard, chaque Noël rime avec bastons, secrets, complots, magie noire, ennemis à ensorceler. Un peu la flemme. Alors que du côté Poufsouffle, que du réconfort et la vraie magie de Noël, ambiance plaid et bougies.

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Une fois le repas fini, pour un peu de calme, direction la salle commune de Poufsouffle, qui se trouve au sous-sol du château, non loin des cuisines (pratique pour un encas nocturne). Dans les canapés en cuivre, près de la cheminée, entourée par les multitudes de plante, une petite tisane accompagnée d’un bon livre marquera la fin d’un bon réveillon.

L’importance de la famille choisie

Choisir de passer Noël à Poudlard, c’est aussi ne pas passer Noël en famille, auprès de ceux et celles avec qui le lien du sang n’est parfois pas si fort. Pour toute une génération, rêver d’entrer à l’école des sorciers signifie aussi trouver un lieu neutre, à soi, hors des liens familiaux parfois chaotiques que la vie réserve. C’est se constituer une nouvelle famille, choisie : cette notion est particulièrement vraie pour les personnes issues de la communauté LGBTQ +, dont je fais partie, qui ont su recréer des réseaux de soutien émotionnel et matériel dans leurs amitiés et leurs amours. Et pour qui la période des fêtes de fin d’année peut être complexe, rappeler de mauvais souvenirs ou être synonyme de souffrance et de solitude.

Dans son recueil Peau, l’autrice Dorothy Allison écrit ainsi : « Ma famille d’ami.e.s m’a maintenue en vie pendant que mes amours me quittaient, que ce que j’avais entrepris échouait et que tant d’autres histoires n’aboutissaient pas non plus. Cette famille a en partie refait le monde pour moi ». Alors même si beaucoup de ceux et celles qui ont grandi avec Harry Potter rejetent, et à raison, l’autrice J.K Rowling pour ses sorties transphobes, les fans queer se sont réapproprié cet univers. Des fans qui y ont trouvé, à un moment dans leur vie, un réconfort, un attachement parfois plus fort que leur famille d’origine. Et qui rêvent eux aussi d’un Noël calme, au coin du feu.

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