Est-on obligé de fêter la Saint-Valentin quand on vient juste de se rencontrer ?
La question de notre internaute : « Dois-je fêter la Saint-Valentin ? Je sors avec une fille depuis quelques semaines seulement et nous allons probablement nous voir le soir de la Saint-Valentin. Je n’aime pas la Saint-Valentin en général, mais je n’ai jamais été contre l’idée de faire des trucs romantiques dans le passé. Pas de chance, on dirait que cette année, elle arrive beaucoup trop tôt. Parce qu’on vient tout juste de commencer à sortir ensemble, peut-on faire comme si la Saint-Valentin n’existait pas cette année ? »
Il va falloir vous adapter. Une occasion arbitraire qui exige que l’on soit dans une vraie romance (la définition même de la Saint-Valentin en réalité) n’a pas de sens au début d’une relation. Mais on ne va pas supprimer la Saint-Valentin pour autant. Malgré des années de résistance, la Saint-Valentin est plus puissante que votre apathie et la mienne réunies. Inventée par le Dieu de l’industrie de l’affection, Hallmark, elle est comme toutes les ombres néfastes de la vie : son influence ne laisse aucune trace mais elle est omniprésente. Il y aura des banderoles roses dans les vitrines des magasins et beaucoup de publicités pour du chocolat et des colliers en forme de cœur. (À noter que le cœur humain n’est pas façonné de cette façon, il a la forme d’un poing, mais bon ce n’est qu’un détail…) Mais le monde reste, invariablement, indifférent à la vérité et les représentations de l’amour sont bien souvent sans fondement.
La Saint-Valentin, tout comme la météo et les compagnies de câble, ne se soucie pas des complexités de votre situation personnelle. C’est un fait. Ne serait-ce pas super cool que la Saint-Valentin soit une sorte de break post-lune de miel au moment où la passion décroît ? Une sorte de nouveau départ à la carte qui vous permettrait de redémarrer à fond les ballons, et dans les meilleures conditions possibles ? Si, bien sûr, mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Dommage. Je ne suis pas complètement anti-Hallmark. Je souhaite bonne chance aux boutiques de cartes de vœux.
J’ai passé une bonne partie de ma vie à parcourir leurs allées. Pourquoi ? Parce qu’étant de nature à arriver en retard, j’arrive parfois volontairement très tôt à la gare. Dans ces cas-là, il faut bien que je trouve de quoi m’occuper. J’ai donc lu des centaines de cartes de Saint-Valentin au moins et je crois pouvoir dire que je m’y connais en punchlines spéciales “j’ai de l’affection pour toi”. Ce que j’ai appris grâce à Hallmark, c’est qu’il y a toutes sortes d’amour. Et que la Saint-Valentin s’adapte à bien des étapes d’une relation, du “I Like You Berry Much” crié par une fraise animée (berry en anglais) au “Olive You” d’un verre de Martini. La Saint-Valentin peut être ce que tu veux qu’elle soit, que tu aimes la confiture ou les pizzas.
On dirait que vous n’avez pas envie de faire la Saint-Valentin cette année. Vous n’êtes pas obligé. J’ai réussi à gérer une situation semblable en 2015 – nous nous sommes même complimenté plus tard pour nous être si bien débrouillés. Je pense que c’est parce que j’avais prévu une soirée avec des amis ce soir-là. C’est mieux que d’être dans l’état d’esprit “NON, JE PRÉFÈRE ÊTRE SEUL LORS DE CETTE NUIT POUR LES GENS QUI S’AIMENT”. Attention, ce n’est pas parce que vous vous êtes trouvé une occupation pour le jour J que vous devait totalement ignorer votre nouveaux partenaire. Ce n’est pas parce que vous êtes cynique que vous ne pouvez pas être gentil.
Par Maggie Lange, via GQ US.
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