Épilepsie : 8 choses à savoir sur cette maladie
Ce lundi 8 février marque la Journée Internationale de l’épilepsie. A cette occasion, les associations de patients et les professionnels de santé se mobilisent pour sensibiliser à cette maladie neurologique chronique. Découvrez 8 choses à savoir sur cette affection du cerveau.
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L’épilepsie touche 1% des Français
Selon une enquête de la Fondation Française pour la recherche sur l’épilepsie, 90 % des sondés sous-estiment le nombre d’épileptiques en France. Or, Ce trouble neurologique cérébral touche environ 1% de la population Française, dont la moitié à moins de 20 ans. Et 50 millions de personnes dans le monde sont concernées par l’épilepsie.
Il existe différents types de crises épileptiques
Il n’y a pas un type de crise épileptique, mais plusieurs types de crises :
- Des crises dites « généralisées ». La crise « tonico-clonique généralisée » peut être spectaculaire mais est la moins fréquente. Elle se traduit par des cris, une chute, une perte de connaissance, des secousses des membres…Il existe aussi des « absences épileptiques », que l’on classe également dans la catégorie des crises généralisées : elles se traduisent par de brèves périodes de non réceptivité.
- Des crises partielles, dont les personnes épileptiques peuvent se souvenir ou non. Elles sont généralement associées à des symptômes visibles : troubles de la vision, de l’audition, du langage, spasmes, picotements, engourdissements des membres…
On peut souffrir d’épilepsie à tout âge
Même si les épilepsies n’ont rien à voir d’un âge à un autre, cette maladie peut aussi bien toucher les nourrissons que les personnes âgées.
Cependant, certains types de crises ne s’observent que chez l’enfant, comme par exemple les spasmes infantiles. Ces spasmes ne durent que quelques secondes, et peuvent disparaître en grandissant.
L’évolution de la maladie varie d’une personne à l’autre
Si certaines épilepsies bénignes peuvent disparaître, et permettre ainsi l’arrêt du traitement médicamenteux, d’autres épilepsies sont plus difficiles à traiter. Un suivi, et un traitement pendant des années (voire à vie), sont necessaires dans certains cas. Aussi, des formes d’épilepsie plus sévères, peuvent être « résistantes » aux traitements.
On a parfois de mauvais réflexes en présence d’une personne qui fait une crise
L’association Epilepsie France rappelle qu’il y a certaines choses à ne pas faire pour aider une personne qui fait une crise d’épilepsie. Des réflexes, que l’on aurait tendance à avoir, mais qu’il ne faudrait pas faire.
- Ne pas transporter la personne pendant la crise, sauf si elle se trouve en danger immédiat (à proximité d’une route, en haut d’un escalier, près d’un plan d’eau, très près d’un feu ou d’un radiateur brûlant…)
- Ne pas entraver ses mouvements et ne pas essayer de l’asseoir. Avant d’intervenir, laisser la personne récupérer et attendre que la période pendant laquelle elle est confuse soit passée.
- Ne rien mettre dans sa bouche (surtout pas vos doigts !)
- Ne pas tenter de lui donner de médicament avant la fin de la crise, ne pas lui donner à boire non plus
Bon à savoir : il n’est généralement pas nécessaire d’appeler un médecin, le SAMU ou les pompiers, quand il s’agit d’une personne connue pour être épileptique, et que cette crise « suit son cours habituel ».
Epilepsie et sport ne sont pas incompatibles (au contraire !)
Contrairement à ce que l’on pense souvent, le sport est un plus pour les personnes qui souffrent d’épilepsie. Ce serait un intégrateur social efficace, qui permettrait à la fois de se détacher de la maladie et de vivre des moments forts pour retrouver confiance en soi et en l’avenir. Pratiquer une activité sportive permet donc d’améliorer la santé et l’équilibre émotionnel des patients, c’est une solution thérapeutique complémentaire aux traitements.
« Les patients souffrant d’épilepsie peuvent pratiquer presque tous les sports. L’attitude surprotectrice des patients vis-à-vis d’eux-mêmes, de leur proche ou de leur médecin n’est donc plus de mise en restreignant l’accès au sport. La communauté médicale est d’ailleurs totalement favorable à la pratique du sport chez les personnes souffrant d’épilepsie » affirmait le Docteur Gilles Huberfeld du département de Neurophysiologie Clinique du CHU Pitié Salpêtrière – Epilepsie de l’Enfant et Plasticité Cérébrale.
Il faut bien choisir son sport, en fonction de son « profil épileptique » et de ses envies. La notion de passion est d’autant plus importante, l’essentiel est de suivre ses envies, et de réaliser ses rêves : lorsque l’on est concentré sur quelque chose qui nous plaît, notre cerveau se détache de la maladie. C’est une sorte d’échappatoire pour le patient.
L’épilepsie peut être difficile à traiter
Les connaissances scientifiques sur cette affection sont limitées, l’épilepsie est donc encore difficile à traiter. On sait cependant que son origine est cérébrale et qu’elle est liée à des décharges au sein des réseaux de neurones.
Des chercheurs français, du CNRS, de l’Inserm, de l’Université d’Aix-Marseille et de l’AP-HM, ont développé un nouveau cerveau « virtuel », que l’on peut personnaliser en fonction des différents profils de patients qui existent. Cette avancée est prometteuse, puisque l’on sait que pour bon nombre de patients, certaines anomalies sont invisibles à l’IRM. Ce « cerveau » pourrait ainsi permettre notamment de tester de nouveaux traitements.
Une chirurgie de l’épilepsie est envisageable, dans certains cas
Les traitements antiépileptiques sont destinés à supprimer les crises. Parfois, plusieurs essais de traitements médicamenteux sont nécessaires avant de trouver celui qui correspond le mieux à la personne épileptique.
De manière générale, l’épilepsie nécessite un traitement de longue durée dont les effets secondaires ne sont pas négligeables, et peuvent ou non disparaître au fil du temps. Les patients doivent apprendre à vivre avec cette maladie au quotidien.
Outre les traitements médicamenteux, il existe la chirurgie pour traiter l’épilepsie. Mais ce traitement chirurgical reste limité : seule une partie des patients atteints d’épilepsie peut être concernée. Cette intervention, appelée cortectomie, consiste à traiter le foyer épileptogène dans une zone précise du cerveau.
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