En Italie, une prime de 250 euros mensuelle par enfant pour relancer la natalité
L’Italie connaîtra-t-elle un baby-boom ? C’est ce qu’espère le Sénat italien qui a voté ce mardi 30 mars 2021 une loi destinée à pallier la baisse de natalité dans le pays, accentuée par la crise de la Covid-19. Cette loi dispose qu’à compter du 1er juillet prochain, une allocation mensuelle de 250 euros sera versée pour chaque naissance, du 7e mois de grossesse aux 21 ans de l’enfant.
Ce nouveau dispositif remplacera en partie certaines aides déjà en vigueur (déductions fiscales, primes à la natalité ou à la maternité), qui “n’avaient pas prouvé leur efficacité”, rapporte Ouest-France, et “s’adressera à un éventail plus large de bénéficiaires”. Par ailleurs, elle pourra être réévaluée à la baisse en fonction du revenu des parents.
Une « moment historique » pour l’Italie
Avec deux cent vingt sept votes “pour”, quatre “contre” et deux abstentions, c’est une mesure qui a presque fait l’unanimité au Sénat italien, détaille Le Monde, et témoigne d’un effort national et inédit dont la somme s’élèverait à 20 milliards de dollars, selon les informations du quotidien.
La nouvelle présidente du groupe du Parti démocrate (PD, centre gauche) au Sénat, Simona Malpezzi, a salué à la tribune cette nouvelle mesure, qu’elle considère comme un “premier pas significatif pour le soutien aux familles”, relate Le Monde. “Il est important que ces normes aient été approuvées alors que l’Istat [l’Institut national de statistique italien] a enregistré une nouvelle accélération de la baisse de la natalité dans notre pays”, a-t-elle ensuite ajouté.
Un résultat vivement salué par la ministre de la famille et de l’égalité des chances, Elena Bonetti, qui y voit “un moment historique” pour l’Italie. “C’est le signe d’une politique qui sait s’unir pour le bien commun”, a-t-elle commenté sur Twitter le mardi 30 mars, à l’issue du vote.
Lutter contre un « hiver démographique », conséquence de la pandémie
Cette initiative du Sénat italien intervient après les résultats publiés par l’Institut italien de statistiques (Istat) qui rapporte une baisse de la natalité historique enregistrée après les décès engendrés par la pandémie. Selon les statistiques fournies par l’étude, publiée le 26 mars, le pays aurait perdu pas moins de 384 000 habitants.
“C’est comme si une ville comme Florence avait disparu”, explicite l’étude dans son introduction. En effet, l’Italie a comptabilisé 746 146 décès au cours de l’année 2020, “un maximum historique” qui n’avait pas été atteint depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, alerte l’étude. Les naissances, quant à elles, sont enregistrées au nombre de 404 104 durant l’année 2020 (une baisse de 3,8 %), “un nouveau record négatif”.
Si la crise du Covid-19 a amplifié ces chiffres, cette baisse de la natalité est effective depuis 2015, souligne encore l’étude. Et creuse encore l’écart entre la population active et les retraités. En effet, selon un constat dressé par la Confédération générale de l’artisanat italien (CGIA) publié le 16 juillet 2020, « le nombre de pensions versées en Italie est plus élevé que le nombre de travailleurs actifs dans les secteurs public, privé et indépendant », rapporte l’Express.
L’Italie n’est pas le seul pays à être frappé de plein fouet par cette baisse significative de la natalité. Sur le territoire français, le taux des naissances a lui aussi fortement diminué depuis un an. Le 25 février, l’Insee a publié un état des lieux sur “une forte baisse des naissances”. En décembre 2020, “il y a eu 7% de nouveaux nés en moins qu’en décembre 2019”, établit l’étude. En outre, avec 740.000 naissances en 2020 – du fait notamment de la situation sanitaire – selon les la natalité française a atteint un plus bas depuis 1945.
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