En Antarctique, des scientifiques découvrent un incroyable lac perdu sous la banquise

C’est un véritable « monde perdu », un royaume aquatique dissimulé aux yeux du monde sous plus d’un kilomètres de glace… Des scientifiques sont pourtant parvenus à pénétrer ce domaine vierge de toute exploration : le lac Mercer, une étendue d’eau subglaciaire d’environ 160 kilomètres carrés de surface.

La prouesse technique des chercheurs s’est concrétisée le 26 décembre 2019. Mais c’est pas moins de trois jours auparavant, que l’équipe du projet SALSA – pour Subglacial Antarctic Lakes Scientific Access – avait débuté les opérations de forage qui lui ont permis d’explorer ces entrailles subglaciaires de l’Antarctique.

D’infinies précautions

Pour y parvenir, les chercheurs ont mis en œuvre une technique de forage particulièrement pointue. Pas par son principe – un jet de vapeur émis par une buse perçant progressivement l’épaisse couche de glace – mais plutôt par l’ensemble des précautions adoptées pour garantir la préservation de la pureté des eaux du lac Mercer.

Près de 500 tonnes de matériel ont en effet été apportées sur les lieux du forage. D’une part pour construire un abris destiné aux scientifiques et aux techniciens de la mission ; mais aussi d’autre part – et avant tout – pour permettre une désinfection quasi-parfaite du dispositif de forage.

L’ensemble de l’équipement a ainsi été décontaminé à l’aide d’eau oxygénée, autrement appelée peroxyde d’hydrogène. L’objectif : éviter toute pollution biologique du milieu très isolé que constitue le lac Mercer. Autre précaution prise pour s’en assurer : l’eau issue de la fonte de la glace a été stockée sur place, stérilisée à l’aide d’ultraviolets, puis filtrée pour en retirer 99,9 % des impuretés, avant qu’elle ne soit injectée dans le système.

Au travers du conduit à peine plus large que la paume d’une main qu’ils ont patiemment foré, les scientifiques ont donc fini par atteindre, précisément 1.084 mètres sous leurs pieds, la surface du lac Mercer.

La promesse de découvertes inédites

Toute récente, cette réussite technico-scientifique n’a pour l’instant aboutit qu’à la remontée de quelques éléments en provenance du lac subglaciaire : des images d’une part, mais aussi d’autre part des données chiffrées telles que sa profondeur, sa température, ou encore la conductivité de son eau.

Prochaine étape : forer cette fois le fond du lac, afin d’en analyser le sédiment. Les scientifiques prévoient ainsi de remonter à la surface une carotte de six mètres de long, qui devrait leur permettre de mieux cerner les processus érosifs, hydrodynamiques et biologiques qui pourraient se produire dans cette abîme a priori insondable. Le lac Mercer, un véritable monde perdu qui pourrait bientôt livrer une partie de ses secrets, pourtant si bien gardés.

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