Émue aux larmes, Christiane Taubira se remémore son combat pour le mariage pour tous, il y a dix ans

C’était il y a dix ans. Le 23 avril 2013, l’Assemblée nationale votait définitivement en faveur de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels. Une loi portée par Christiane Taubira, qui a accordé à l’occasion de cet anniversaire une interview à l’INA (Institut national de l’audiovisuel). 

Dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube INA Politique ce 22 avril 2023, celle qui fut Ministre de la Justice de 2012 à 2016 visionne des archives de l’époque sur une tablette, puis les commente. À plusieurs moments avec vive émotion. Devant la vidéo du résultat du vote – 331 députés pour, 225 contre – elle lance, dans un sourire fier : « Waw ! Massif ! »

Souvenirs d’une violence

L’interviewée se souvient aussi de moments bien moins joyeux : « les insultes contre les enfants », « les paroles extrêmement agressives et violentes de parlementaires contre les couples, les parents homosexuels, les ‘enfant Playmobil' ». « Je savais que ce serait rude. Je savais qu’à l’Assemblée ça le serait. Je savais que dans les rues, ça le serait », confie-t-elle.

Si c’était à refaire, je le refais dix fois.

La femme politique dénonce alors les « paroles incontestablement homophobes », « l’étroitesse d’esprit », « la culture extrêmement exigüe » et « l’ignorance » de ceux qui, à la tribune de l’Hémicycle comme dans les cortèges de manifestations, affirmaient que des parents, pour un enfant, ce ne pouvait être rien d’autre qu’un père et une mère.

Les larmes de Christiane Taubira

« Si c’était à refaire, je le refais dix fois », assure celle qui considère que se battre pour de belles idées « est un privilège ». « C’est magnifique, poursuit-elle. Les parlementaires de gauche ont été… » Impossible pour l’ancienne ministre gagnée par l’émotion de terminer cette phrase. À sa surprise, les larmes sont là.

L’INA lui montre aussi son discours à l’Assemblée nationale après cette victoire, adressé aux adolescents homosexuels, les rassurant quant à leurs nouveaux droits et les implorant de ne pas sombrer face aux attaques homophobes. « Un cri d’amour, une supplique » commente-t-elle , encore très émue. « C’est mon angoisse à ce moment-là, alors que c’est une victoire massive, que j’aurais dû m’en réjouir… (…) Que les ados tiennent bons et qu’ils restent avec nous ».

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