Elon Musk, un présentateur de « Saturday Night Live » qui divise

Dave Chappelle, Chris Rock, Timothée Chalamet, Maya Rudolph et… Elon Musk. Pas besoin de chercher l’intrus dans cette liste de maître (sse) s de cérémonie de Saturday Night Live cette saison. Samedi soir, le patron de Tesla, qui va officier en direct dans la célèbre émission de divertissement de NBC, rejoint une courte liste de présentateurs ne venant pas du monde du spectacle. Et ça ne plaît pas à tout le monde.

Pas un artiste

Il faut un minimum de fibre artistique pour présenter SNL. L’émission recrute en général la personne chargée du monologue d’ouverture puis de passer les plats dans trois catégories principales : acteurs, comiques et chanteurs. Même si Elon Musk est capable de faire le show quand il présente un véhicule et a quelques cameos à la télévision et au cinéma à son actif (Iron Man 2, The Big Bang Theory, Ricky and Morty), ce n’est pas Will Ferrell ou Alec Baldwin. Bowen Yang, scénariste de SNL depuis 2018 et acteur depuis 2019, a répondu par un emoji dubitatif à un tweet d’Elon Musk se demandant « Voyons-voir à quel point Saturday Night Live est vraiment live ». Musk, qui avait terrorisé le board de Tesla en fumant un joint en direct pendant une discussion avec Joe Rogan, a depuis promis de bien se comporter.

Ce n’est pas la première fois que SNL fait un coup médiatique en recrutant hors du sérail. En 1997, le maire de New York Rudy Giuliani avait officié, et c’était assez drôle, avec beaucoup d’autodérision. Et en novembre 2015, NBC avait offert la tribune à Donald Trump juste avant le début de la primaire républicaine. Mike Schur, scénariste de l’émission à la fin des années 90, estimait récemment que la chaîne avait fait « grave erreur » en contribuant à « normaliser » le candidat.

Auto-promo du 3e homme le plus riche du monde

Une autre membre de la troupe a manifesté sa désapprobation sur les réseaux sociaux. Dans une story Instagram qu’elle a depuis effacée, Aidy Bryant, qui a notamment incarné dans l’émission l’ex-porte-parole de la Maison Blanche Sarah Huckabee Sanders, a publié une capture d’écran de cet ancien tweet de Bernie Sanders : « Les 50 personnes les plus riches d’Amérique possèdent plus de richesses que la moitié des Américains combinés. C’est une obscénité morale. » Un tacle assumé alors qu’Elon Musk est le troisième homme le plus riche du monde, avec une fortune estimée par Forbes à 166 milliards de dollars.

SNL aura d’ailleurs une audience inhabituelle, samedi : les marchés financiers. Les actionnaires de Tesla espèrent un impact sur les ventes et le cours de Bourse. Et Elon Musk a laissé entendre qu’il pourrait mentionner le dogecoin, cette cryptomonnaie de l’absurde dont le cours a été multiplié par 200 en un an, dans un sketch. Sur Twitter, le dogecoin faisait partie des sujets les plus discutés vendredi, avec une hausse de 100 % en une semaine.

Coup de gueule d’un ancien salarié de Tesla

Elon Musk a déclaré la guerre aux syndicats, minimisé l’impact du Covid-19 et mis la pression aux employés californiens de Tesla pendant la pandémie. Alors que les autorités californiennes avaient ordonné, en mars 2020, la fermeture de l’usine de Fremont, jugée non-essentielle, le CEO avait assuré aux salariés qu’ils n’étaient « pas obligés de venir travailler » tout en insistant qu’il « irait personnellement au travail ».

« Elon Musk va peut-être présenter SNL, mais les ouvriers de Tesla ne rigolent pas », écrit dans un édito publié par Fortune Richard Ortiz, un ancien employé qui affirme avoir été limogé en 2017 en représailles à ses efforts pour créer un syndicat à l’usine de Fremont. Il accuse son ancien patron de « traiter les ouvriers comme des coûts qui doivent être minimisés ». La polémique en vaudra-t-elle la peine pour Saturday Night Live ? Réponse dimanche avec les audiences.

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