Electricité : nos conseils pour réduire sa facture

Les prix de l’électricité flambent depuis trois ans. Plusieurs solutions permettent d’effacer ces hausses, voire de réaliser des économies.

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Les hausses continues des tarifs de l’électricité (+ 1,60 % en février, + 1,54 % en août 2020 et + 7 % pour toute l’année 2019), se répercutent sur le pouvoir d’achat des ménages, sans doute à hauteur de 50 € en moyenne cette année. Quelques gestes simples permettent pourtant de compenser ce surcoût. En se plongeant dans les options tarifaires et en adaptant ses habitudes de consommation, il est possible de diminuer encore davantage le montant de ses dépenses.

Compteur, adapter la puissance

Nombre de consommateurs ne connaissent pas la puissance de leur compteur électrique qui détermine pourtant le prix de leur abonnement. De 3 à 15 kVA (kilovoltampère), cinq niveaux de puissance sont disponibles auprès des fournisseurs d’électricité. Et du plus faible au plus élevé, leur coût mensuel varie de 8,20 €. Pour choisir l’abonnement le mieux adapté à vos besoins, sachez qu’une puissance de 1 kVA peut satisfaire une consommation de 1000 kW (kilowatts). Si vous êtes équipé du compteur Linky, vous pouvez récupérer vos courbes de consommation sur votre espace client Enedis, ou auprès de votre fournisseur. A défaut, additionnez les puissances de vos appareils ménagers les plus énergivores (lave-linge, sèche-linge, radiateur d’appoint…), et ajoutez 30% pour le reste (éclairage, télévision…). En passant d’un abonnement de 9 à 6kVA, vous économiserez 24,84 € par an, plus 0,48 centimes par kWh consommé. Soit plus de 60 € en moyenne pour une famille habitant un logement de 100 m². De quoi annuler les effets de la hausse tarifaire.

A savoir. Le changement de puissance s’effectue en quelques minutes et à distance par les fournisseurs. L’opération est facturée 3,71 €.

Moduler la consommation

Si la consommation simultanée de vos appareils électroménagers est a priori trop importante pour vous permettre de changer de classe de puissance, vous pouvez néanmoins aboutir à ce résultat en étalant leur utilisation, par exemple en faisant tourner le lave-linge ou le sèche-linge dans la soirée, lorsque les appareils de cuisson, et notamment le four, ne sont plus utilisés. C’est encore plus facile avec le mode « départ différé » désormais disponible sur un grand nombre d’appareils. L’exercice demande un peu d’attention pour ne pas dépasser la consommation maximale instantanée tolérée par le compteur.

A savoir. Alors que les anciens modèles toléraient jusqu’à 1 000 watts de surplus, le compteur Linky est réputé très sensible à la surconsommation, et risque de « sauter » dès quelques centaines de watts en excès.

Jongler avec les tarifs

Au moment de vous abonner vous avez le choix entre trois de contrats. Le tarif Fixe est figé pour une durée de un à trois ans. Sécurisant, puisqu’il vous met à l’abri des hausses. Mais vous ne bénéficierez pas d’une baisse éventuelle. Le tarif Indexé varie lui en fonction des prix réglementés dont il suit la courbe, en restant légèrement inférieur. Enfin, le tarif Libre est révisé par contrat une fois par an. Ce sont les offres les plus intéressantes, à condition de les suivre chaque année pour, le cas échéant, résilier au profit d’une autre mieux placée. De quoi économiser jusqu’à 140 € par an. Pour choisir, quelques clics sur le portail du médiateur Energie-info.fr permettent de comparer toutes les offres d’électricité (et de gaz) auxquelles votre logement est éligible.

A savoir. Le comparateur calcule le coût total annuel des offres (abonnement + consommation + taxes) ainsi que l’économie potentielle par rapport à votre contrat en cours.

Débrancher les appareils en veille

Une télévision en veille consomme autant qu’une box internet en service et ces deux usages cumulés correspondent à la consommation annuelle d’un réfrigérateur-congélateur. Ajoutez les chargeurs de smartphones et tablettes laissés à demeure sur la prise murale et ce sont plusieurs dizaines d’euros qui partent en fumée chaque année. Pensez donc à vraiment éteindre tout ce qui peut l’être, par exemple en regroupant plusieurs branchements sur une prise multiple dotée d’un interrupteur général.

A savoir. Débrancher la box (alimentation secteur et ligne ADSL ou fibre) lorsque vous partez en week-end ou en vacances prolongera aussi sa durée de vie et la protègera de la foudre en cas d’orage.

Réfrigérateur, un usage raisonné

L’Agence de la transition écologique (Ademe) s’est penchée sur la consommation des réfrigérateurs et ses conclusions sont éloquentes. Premier constat : quinze ouvertures de porte quotidiennes font grimper sa consommation électrique de 17% en moyenne, et jusqu’à 30% pour certains modèles. Difficile de passer la journée sans ouvrir le réfrigérateur, mais mieux vaut savoir avant ce dont on a besoin, pour limiter les cycles et le temps d’ouverture. Et il ne faut surtout pas y déposer une préparation encore chaude. Même à seulement 35 °C, un plat de 500 g augmente la facture électrique de 8 à 15% sur 24 h.

A savoir. Installer le réfrigérateur dans une niche mal ventilée ou près d’une source de chaleur (four, radiateur, baie vitrée) peut faire exploser sa consommation jusqu’à 200%.

Heures creuses, pas toujours intéressantes

Il y a encore peu, l’option tarifaire « heures creuses » (HC) permettait de réduire sa facture dès lors que 40 % de la consommation d’électricité du foyer était reportée en période creuse. Mais cette tarification a, elle aussi, sensiblement augmenté ces dernières années. Désormais, ce type d’abonnement n’est rentable que si vous parvenez à consommer a minima 60 % de votre électricité aux heures creuses, soit le plus souvent entre 22 heures et 6 heures. Ce qui reste possible via la programmation des appareils gros consommateurs comme le ballon d’eau chaude, le lave-linge, le sèche-linge… A défaut, cette option peut entraîner un surcoût annuel de 30 à 50 €. Mieux vaut alors retourner au tarif de base.

Mode éco à privilégier

A voir la durée très allongée (plus de trois heures parfois) de certains cycles de lavage en mode éco du lave-linge et du lave-vaisselle, on peut avoir du mal à imaginer qu’ils puissent être plus économiques que les programmes rapides. C’est pourtant bien le cas : en moyenne les modes éco permettent d’épargner 50 % d’eau et 60 % d’électricité. Sur l’année, ce sont ainsi en moyenne 30 € d’économisés pour le lave-linge (estimation basée sur 220 lavages) et environ 20 € sur le lave-vaisselle (280 lavages), soit au total 50 € d’économisés, sans perdre en efficacité de lavage bien au contraire, mais au prix d’un rinçage un peu moins poussé.

L’avis de l’expert

L’ouverture du marché de l’électricité en 2007 a eu dans un premier temps des effets positifs, mais sur le long terme le bilan est négatif pour le consommateur. Quatorze ans plus tard, la concurrence n’a apporté ni innovation ni rupture de modèle tarifaire. Les fournisseurs alternatifs se contentent de proposer une économie maximale de 6 à 7 %, avec souvent des services en moins par rapport aux tarifs réglementés. Pire : ils ont multiplié les démarches pour faire augmenter le tarif régulé, afin de relever leurs propres prix. En conséquence, avec la fin des mesures de soutien à la concurrence des fournisseurs d’électricité en 2025, nous proposons un retour régulé au monopole de distribution d’EDF, au profit des consommateurs.

Merci à François Carlier, délégué général de la CLCV (Association Consommation, logement et cadre de vie).

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