Economies d’énergie : comment profiter des aides ?
Le dispositif d’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’ est désormais accessible à l’ensemble des foyers. Mais pas aux mêmes conditions.
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Dans le but d’éradiquer les logements dits « passoires thermiques », les pouvoirs publics on décidé d’élargir à tous les propriétaires le dispositif d’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, jusqu’ici réservé aux foyers modestes. Le montant de cette aide accordée jusqu’à fin 2022 varie toutefois selon les ressources des bénéficiaires. Mode d’emploi en quatre étapes clés.
Trouver son profil
Bleu, jaune, violet ou rose ? Pour aider les consommateurs à s’y retrouver dans les barèmes touffus de MaPrimeRénov’, les pouvoirs publics ont classé les ménages en quatre catégories, selon leur Revenu fiscal de référence (RFR), des plus modestes (bleu) aux plus élevés (rose). Le montant de la prime dépend également de la localisation du logement, en Ile-de-France ou dans les autres régions, ainsi que de la nature du chantier engagé. Pour les plus modestes, la subvention peut représenter jusqu’à 90% de la dépense engagée, avant de diminuer par paliers à 75%, 60 et 40% pour les ménages les plus aisés, voire rien pour certains travaux.
10.000€, c’est le montant de la prime accordé à un foyer « bleu » (jusqu’à 30.225€ de RFR en Ile-de-France pour un ménage de 2 personnes, par exemple) pour l’installation d’une pompe à chaleur ou d’une chaudière à granulés. La prime sera de 8.000€ pour un foyer « jaune », 4000€ pour un ménage classé « violet ». Les contribuables « roses » (RFR supérieur à 60.336 euros pour un ménage de 4 personnes hors Île-de-France, par exemple) ne toucheront aucune prime pour cette opération.
Choisir les bons travaux
Le dispositif finance les travaux qui améliorent sensiblement l’efficacité énergétique du logement : isolation des combles, murs, planchers et fenêtres, remplacement du chauffage ou encore pose d’une ventilation. La prime prend également en charge une partie du diagnostic de performance énergétique (DPE), impératif pour permettre aux ménages qui sortent leur logement du statut de « passoire énergétique » de bénéficier d’un bonus de 1.500 €. Les rénovations qui permettent de décrocher l’étiquette énergétique de classe A ou B donnent, elles, droit à un bonus « bâtiment basse consommation (BBC) » de 1.500 €. Toutefois, ce type de chantier à gros budget entraînera un « reste à charge » élevé. Tous ces travaux doivent être réalisés par une entreprise labellisée RGE (Reconnue garante de l’environnement).
Evaluer sa prime
Compte-tenu du nombre de travaux éligibles et des profils de contribuables éligibles, le dipositif est plutôt complexe. Pour faciliter le travail des particuliers, le simulateur Simul’Aides, mis en ligne par les pouvoirs publics sur Faire.fr, permet d’évaluer assez simplement les primes, bonus éventuels et certificats d’économie d’énergie auxquels vous pourrez prétendre. Pour cela vous aurez besoin des caractéristiques du logement à rénover (surface, adresse, année de construction), des devis déjà collectés et de votre dernier avis d’imposition, sur lequel figure votre revenu fiscal de référence (RFR).
Déposer sa demande en ligne
Les mêmes informations sont indispensables pour déposer votre dossier de demande de prime en ligne sur le site dédié Maprimerenov.gouv.fr. C’est l’Agence nationale de l’habitat (Anah) qui est chargée de vérifier la recevabilité des dossiers, et d’adresser en principe dans les quinze jours une notification confirmant l’attribution de la prime et son montant. Toutefois, le succès du dispositif entraîne de nombreux retards, voire des bugs. Il faut donc s’armer de patience. La prime sera versée par l’Anah après la fin des travaux, sur présentation des factures acquittées. Il est cependant possile de demander une avance de frais lors de son dépôt de dossier.
Cumuler avec d’autres aides, c’est possible
MaPrimeRénov’ reste cumulable avec d’autres subventions à la rénovation énergétique, comme les Certificats d’économie d’énergie, l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), le chèque énergie et les aides proposées par les collectivités locales. En revanche, la nouvelle prime n’est plus cumulable avec le programme Habiter Mieux Sérénité de l’Agence nationale de l’habitat (Anah). A savoir également, ces travaux bénéficient de la TVA réduite à 5,5%, contre 10% pour les autres.
L’avis de notre experte
Ann-Gaël Beard, conseillère Espace Info Energie du réseau Faire, service d’accompagnement aux travaux de rénovation énergétique.
« La majorité des travaux de rénovation énergétique donnent droit à des certificats d’économies d’énergie (CEE) que vous devez ensuite valoriser en euros. Vous pouvez faire vous-même la demande en ligne auprès d’un fournisseur d’énergie (pétroliers notamment) ou d’un distributeur (grandes surfaces disposant de stations-service, par exemple). En faisant jouer la concurrence et en fonction de votre revenu fiscal de référence, la bonification de la prime peut varier du simple au double, le jeu en vaut donc la chandelle. Si vous déléguez vos CEE au professionnel qui réalise les travaux, il se chargera de toutes les démarches, mais la valorisation sera nettement moins intéressante. »
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