Ecole covid : rentrée, test au lycée, vaccin des enseignants
Face à la nouvelle souche de Covid-19 et les fêtes de fin d’année, scientifiques et parents d’élèves s’inquiètent de la rentrée des élèves. Le gouvernement se dit attentif au milieu scolaire et universitaire, tandis que Jean-Michel Blanquer réclame une vaccination des enseignants avant le mois de mars.
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Les enseignants, vaccinés d’ici fin mars ?
[Mise à jour du 5 janvier à 10h15]. Alors que le gouvernement a décidé d’accélérer la campagne de vaccination contre le coronavirus, Jean-Michel Blanquer monte au créneau pour demander la vaccination du corps enseignant le plus tôt possible. « Les enseignants font partie des professionnels de premier rang, après les personnels soignants. Il y a d’abord les personnes âgées, les soignants, et puis il y a certaines catégories, dont les professeurs font partie« , a expliqué le ministre de l’Education nationale sur BFM TV ce 3 janvier. « À l’intérieur du gouvernement, je travaille pour que ce délai s’accélère (…) (Ce serait) souhaitable au mois de mars au plus tard (…) Si on arrive à le faire avant, ce serait bien« , a ajouté Jean-Michel Blanquer.
Faut-il s’inquiéter de la rentrée scolaire après les fêtes ?
Les élèves ont fait leur rentrée des classes ce 4 janvier. Mais après les fêtes de fin d’année et la nouvelle souche de Covid-19 apparue au Royaume-Uni, de nombreux scientifiques et parents d’élèves s’inquiètent. « À ce jour, dans les classes et dans les cantines, le caractère facultatif de la distanciation physique, le protocole d’aération et la limitation du brassage insuffisants, ne permettent pas de prévenir la contamination en milieu scolaire » estime le collectif Ecoles et familles oubliées. Le collectif Les Stylos Rouges, qui réunit des enseignants, compare la France aux autres pays comme Londres, l’Irlande ou encore l’Allemagne, qui ont choisi de fermer leurs écoles pour freiner l’épidémie de Covid. En Grèce, aux Pays-Bas et en Allemagne, la rentrée scolaire a même été reportée.
Le directeur général de la Santé Jérôme Salomon s’inquiète lui aussi du brassage des élèves à l’occasion de cette rentrée scolaire. « Les enfants reviennent de différents endroits, en France ou à l’étranger, ça peut rebattre les cartes de la situation épidémiologique » a-t-il déclaré ce 3 janvier au Journal du Dimanche. En outre, les variantes du Covid-19 apparues au Royaume-Uni et en Afrique du Sud « ne sont pas forcément plus dangereuses mais elles sont nettement plus contagieuses. Elles toucheraient aussi davantage les jeunes (…) Il faut donc qu’on soit très attentif au milieu scolaire et universitaire« , prévient-il.
Davantage des tests de dépistage dans les lycées
Ce 3 janvier, le ministre de l’Education nationale a rappelé sur BFMTV que le taux de contamination dans les établissements scolaires s’élevait à 0,3% avant les vacances scolaires de Noël, et que l’application du protocole sanitaire renforcé dans les écoles permettait aux élèves de faire leur rentrée. Davantage de tests seront néanmoins déployés dans les lycées : « ce protocole va continuer à fonctionner et nous allons déployer encore plus fortement les tests, notamment dans les lycées qui maintiennent en majorité un système hybride comme c’est le cas depuis le début du mois de novembre » a précisé Jean-Michel Blanquer.
Lycées et universités : quelles dates d’ouverture en janvier ?
Reprise des universités à partir du 4 janvier 2021
Ce 17 décembre, la ministre de l’Enseignement supérieur a donné des précisions concernant le retour partiel des étudiants dans les universités début janvier. « L’objectif est qu’on puisse reprendre le présentiel dès début janvier, entre le 4 et le 11 janvier (…) mais pas pour tout le monde, pas à 100%« , a expliqué Frédérique Vidal sur RMC qui ajoute que la priorité sera donnée « aux publics les plus fragiles« . « Les autres resteront à la maison« , indique aussi la ministre qui tient à préciser qu’il faut rester « extrêmement vigilants vis-à-vis de l’épidémie de Covid-19« . Ce 4 décembre, Emmanuel Macron a indiqué, lors d’une interview accordée au média en ligne Brut qu’il serait possible d’organiser « davantage de TD en présentiel, de reprendre peut-être, si les chiffres sont bons, des cours début janvier, mais en demi-amphi », a expliqué le chef de l’Etat qui ne regrette pas d’avoir initialement retardé cette réouverture. « Les universités sont des lieux de très grande circulation avec beaucoup de lieux de vie commune (…), on est plus grand (…) et on peut donc mieux apprendre en non-présentiel », a expliqué Emmanuel Macron. Ce 10 décembre, Jean Castex a apporté des précisions lors d’une conférence de presse. « Nous avons décidé de travailler, sauf s’il y a une situation épidémique épouvantable dès le début du mois de janvier à pouvoir reprendre, évidemment dans le cadre de protocole sanitaire renforcé, l’enseignement en présentiel (…) pour des étudiants ciblés, notamment des première et deuxième années, mais beaucoup d’étudiants étrangers ou internationaux« , a précisé le Premier Ministre. Jean Castex s’est aussi dit « très attentif » concernant les étudiants qui se trouvent « dans une situation psychologique très difficile«
Retour au lycée à partir du 20 janvier
Jean Castex avait précisé, ce 26 novembre, que les lycéens, qui étaient parfois à distance, pourront être accueillis comme d’habitude à partir du 20 janvier. « Les lycées pourront de nouveau accueillir la totalité des élèves« avait-il indiqué.
Covid à l’école et actualités :
- La situation sanitaire est donc « préoccupante » et le gouvernement a déjà placé 15 départements en couvre-feu dès 18h pour limiter la propagation de l’épidémie en France. « Si la situation était amenée à se dégrader davantage dans certains territoires, on prendra les décisions qui s’imposent » avait annoncé ce 1er janvier sur TF1 Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. La situation sera de nouveau évaluée le 7 janvier prochain.
- Avec le couvre-feu, une attestation scolaire est nécessaire pour les parents qui déposent ou vont chercher leurs enfants à l’école ou à leurs activités périscolaires en dehors des horaires de sorties autorisées, notamment dans les départements où le couvre-feu a été avancé à 18h depuis ce 2 janvier.
- Quels risques de transmission du Covid à l’école ? L’étude Comcor de l’Institut Pasteur publiée ce 17 décembre a donné des précisions sur les risques de transmission du coronavirus dans une famille lorsqu’un ou des enfants sont scolarisés. L’enquête, menée durant la période de couvre-feu (du 17 au 30 octobre) et lors du confinement partiel depuis le 30 octobre, précise que le risque de contagion est plus élevé avec un enfant en crèche, en maternelle, au collège ou au lycée. « Il est plus fréquent que des personnes prennent dans leurs bras (des enfants en crèche ou en maternelle) », a expliqué le Dr Arnaud Fontanet lors d’une conférence de presse en ligne organisée par l’Institut Pasteur. « Il est difficile d’interpréter l’absence de sur-risque associé aux enfants scolarisés dans le primaire. Il pourrait s’agir de la moindre contagiosité évoquée pour les enfants de moins de 10 ans comparés aux adolescents, moindre contagiosité qui n’opère pas chez les touts petits avec lesquels les contacts physiques avec leurs parents sont probablement plus étroits« , précise l’étude. En revanche, le fait d’avoir des enfants de plus de 11 ans au collège et au lycée accroît le risque de transmission de coronavirus au sein du foyer. Quant aux étudiants de plus de 18 ans, le risque d’infection est plus faible, pour autant, l’enseignement à distance était privilégié et les universités fermées. « Cela s’explique sans doute par le fait que les étudiants suivent en grande majorité les cours à distance« , indique le Dr Arnaud Fontanet. Enfin, selon le rapport, « les enseignants et instituteurs arrivent à se protéger efficacement contre les risques d’infection dans leur environnement professionnel ».
- Combien de classes et d’écoles fermées en France ? Selon le ministère de l’Education nationale, à la date du 17 décembre à 13h, 34 structures scolaires (25 écoles, 7 collèges et 2 lycées) sont fermées ainsi que 146 classes. Il précise également, dans un communiqué du 18 décembre, que 5264 élèves ont été testés positifs au Covid-19 ces 7 derniers jours, soit 687 en 24 heures. Par ailleurs, 904 membres du personnel des établissements scolaires ont été testés positifs ces 7 derniers jours soit 144 en 24 heures. Pour Jean-Michel Blanquer, ces chiffres sont relativement stables compte tenu de nombre de classes en France.
- La crise a-t-elle été bien gérée à l’école ? La Fédération syndicale unitaire (FSU) a dévoilé une enquête IPSOS pour France Inter sur la satisfaction des parents et du personnel de l’Éducation nationale quant à la gestion de la crise sanitaire à l’école. Réalisée en novembre auprès de 850 enseignants, 150 personnels de l’Éducation nationale non-enseignants et 500 parents d’élèves, celle-ci révèle que pour trois quarts d’entre eux, les actions menées par les professeurs ont été globalement satisfaisantes. À l’inverse, ils sont seulement 29% des enseignants et 45% des parents à avoir la même opinion pour le ministre Jean-Michel Blanquer. En cause : leur inquiétude commune, pour 77% des enseignants et 60% des parents, quant à l’impact de la crise sur le niveau scolaire. La santé des élèves, ainsi que leur propre santé est aussi au cœur des préoccupations. Benoît Teste, secrétaire général de FSU, conclut : « On note une forte insatisfaction par rapport au fonctionnement du système, mais une forte reconnaissance du fait que les personnels font ce qu’ils peuvent dans des conditions parfois dégradées« .
- 500 000 masques transparents pour les crèches et Maisons d’assistants maternels. Dans un communiqué du 17 novembre, la CNAF a annoncé le financement, « à titre exceptionnel » de trois masques transparents pour chaque professionnel des crèches, micro-crèches, et maisons d’assistants maternels. « L’épidémie n’est pas encore derrière nous, je remercie la CNAF d’avoir répondu présent à l’invitation du Gouvernement. Accéder aux visages et aux émotions des adultes qui les entourent au quotidien est un facteur clé du bon développement des jeunes enfants. Aux employeurs désormais de poursuivre cette dynamique » a déclaré Adrien Taquet.
- Revalorisation des professeurs. Dans un communiqué du 16 novembre, le ministère de l’Education a confirmé la revalorisation du métier et du salaire des enseignants, dans le cadre du Grenelle de l’éducation. Parmi les principales mesures : une prime d’activité à hauteur de 100 euros pour les professeurs débutants, 150 euros de prime d’équipement informatique, et une augmentation des directeurs d’écoles de 450 euros.
- Une aide pour les classes de découvertes. Pour soutenir les organisateurs de classes de découverte face à la crise, un fond d’urgence de 15 millions d’euros est mis en place. « 3 000 structures pourront ainsi être aidées » annonce dans un communiqué du 17 novembre Sarah El Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale. Les dossiers sont à envoyer par mail à [email protected] avant le 18 décembre, pour des aides versées d’ici au 15 janvier 2021. « Pour être éligibles, les associations gestionnaires d’un ou plusieurs centres devront employer au moins deux salariés permanents sur l’année et avoir enregistré une perte d’activité de 50% ou plus par rapport à 2019. Le montant du soutien accordé dépendra du nombre d’établissements gérés (de 5 000 à 20 000 euros). Les associations organisatrices mais non gestionnaires de centre recevront quant à elles une aide forfaitaire de 1 500 euros ».
- Tests de dépistage à l’école. Jean-Michel Blanquer confirme qu’il y aura davantage de dépistages du personnel dans les écoles et établissements scolaires. Les personnels sont prioritaires pour l’accès des tests PCR. Près de 1,2 million de tests antigéniques seront mis à disposition des établissements scolaires. Aussi, certaines zones plus exposées au virus seront prioritaires.
- Aide aux étudiants. Chacune des 800 cités universitaires de France va disposer de deux référents étudiants qui viendront renforcer le travail des services des Crous, notamment pour accompagner les étudiants de première année et ceux qui sont les plus en difficulté. Près de 1500 emplois étudiants seront ainsi créés en novembre, décembre et janvier, dans un contexte où l’emploi étudiant est difficile. Le plan « un jeune, une solution » continuera à être déployé. Il mobilise une part importante des plans de relance, précise le Premier ministre.
Lycées à distance ou en présentiel, dans quels cas ?
Face à la deuxième vague, le protocole sanitaire a été durci depuis le 2 novembre, avec la limitation du brassage des élèves, la généralisation du port du masque pour tous les élèves dès le CP, l’aération, la désinfection plus fréquente des locaux. Jean-Michel Blanquer a reconnu que certains établissements ont rencontré des difficultés à s’adapter face à ces nouvelles mesures et que dans les lycées, la limitation du brassage des élèves est plus complexe à organiser notamment en raison de la taille des établissements, et du fait des déplacements plus nombreux des élèves. Suite à de nombreux blocages de lycées, et à la grève lancée par les syndicats enseignants dénonçant le non-respect du protocole sanitaire dans les écoles et établissements scolaires, le gouvernement a laissé plus de souplesse aux lycéens. « Nous avons établi cela avec les chefs d’établissements, les partenaires sociaux et ce cadrage précise que dans la mesure où un lycée peut encore le faire (lycées avec peu d’élèves par exemple), la présence à 100% des élèves reste souhaitable« . En revanche, s’il n’est pas possible pour un établissement d’assurer les conditions sanitaires requises lorsque tous les élèves sont présents, des solutions hybrides sont alors proposées. Jean-Michel Blanquer souhaite qu‘au minimum, 50% du temps scolaire de l’élève se déroule en présentiel d’ici la fin de l’année civile pour garantir le maintien d’un lien fort avec la classe. Chaque lycée devra également établir, avec le soutien de chaque rectorat, un plan précis de suivi et de continuité pédagogique qui détaille les modalités de l’enseignement à distance.
Lycées et Covid : bac en contrôle continu
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Le baccalauréat 2020-2021 est cette année encore aménagé, « aussi bien pour le contrôle continu que pour les épreuves de spécialités », précise le ministre de l’Education. Concrètement, les évaluations communes n’auront pas lieu et se passeront en contrôle continu, avec la moyenne des bulletins scolaires des élèves de Première et de Terminale. « En pratique, cette mesure concerne l’histoire-géographie, les langues vivantes, et la spécialité qui n’est pas poursuivie en terminale, ainsi que les mathématiques pour la voie technologique et l’enseignement scientifique pour la voie générale. Elle concerne les élèves en terminale, inscrits pour la session 2021, comme les élèves en première inscrits à la session 2022, pour les évaluations communes prévues cette année scolaire » précise le ministre de l’Education dans un communiqué du 5 novembre.
- Les épreuves de terminales sur les enseignements de spécialité sont maintenues en mars 2021, mais elles seront également adaptées face à la crise sanitaire. Deux sujets ou des exercices au choix seront proposés pour chaque épreuve et l’un des deux sujets devra avoir été étudié en cours par l’élève. Enfin, le ministère rappelle que le calendrier de Parcoursup reste inchangé.
- Lycées, universités et confinement : Pour les BTS, IUT et prépas, les cours se tiennent à distance. En revanche, les travaux pratiques se feront en présentiel, a précisé Gabriel Attal ce 29 octobre.
- Les modalités du baccalauréat pourront de nouveau être adaptées jusqu’à 2 semaines avant le début des épreuves selon une ordonnance parue au Journal Officiel.
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