Douleur à l’aisselle : comment l’expliquer ?

Vous avez mal au niveau de l’aisselle ? On fait le tour des principales causes avec le Dr. Marc Perez, médecin du sport et ostéopathe.

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Douleur à l’aisselle : les troubles dermatologiques

Première chose à savoir : nos aisselles sont des  » carrefours  » où se croisent des artères, des veines, des nerfs, des vaisseaux lymphatiques… et où on trouve également des ganglions, des muscles…  » Le creux axillaire (c’est le nom scientifique de l’aisselle) est une voie de passage sous le bras, souligne le Dr. Marc Perez, médecin du sport et ostéopathe. Une douleur à l’aisselle peut donc être le témoin de nombreuses pathologies, plus ou moins sévères ! « 

Première possibilité : une douleur à l’aisselle peut constituer le symptôme d’un trouble dermatologique.  » Sous la peau de l’aisselle, il y a des glandes sudoripares qui produisent la sueur ; à la base des poils, il y a aussi les glandes sébacées qui secrètent du sébum  » précise le médecin.

En raison d’un manque d’hygiène (c’est la cause la plus fréquente), les glandes sudoripares ou sébacées peuvent se boucher :  » le liquide qui se trouve à l’intérieur se met alors à stagner et on peut observer le développement d’une infection – mycosique ou bactérienne (staphylocoque)  » précise le Dr. Marc Perez. Concrètement, on peut alors toucher une  » boule  » douloureuse sous l’aisselle.

Douleur à l’aisselle : les pathologies vasculaires

Une douleur à l’aisselle peut aussi refléter la présence d’un caillot sanguin (thrombose) :  » habituellement, les thromboses surviennent plutôt dans les jambes : on peut toutefois observer le développement d’une phlébite (comprendre : d’une inflammation veineuse, provoquée par la présence d’un caillot de sang) au niveau de l’aisselle  » précise le Dr. Marc Perez.

Les thromboses de la veine axillaire surviennent plutôt chez les femmes qui fument et qui sont sous contraception orale ( » tabac + pilule, c’est ravageur  » souligne le médecin), ou encore chez les femmes qui ont subi une opération du sein et/ou du bras (dans le cadre d’un cancer du sein, par exemple).  » Par ailleurs, l’association traumatisme + immobilisation est thrombogène  » ajoute le médecin.

 » Concrètement, en cas de phlébite, on sent une  » masse  » sous l’aisselle qui est chaude, enflée (œdémateuse) et rouge : c’est un motif de consultation rapide !  » explique le Dr. Marc Perez. La présence d’un caillot de sang sera confirmée par une échographie Doppler et le médecin pourra ensuite prescrire des médicaments anti-coagulants.

Douleur à l’aisselle : le syndrome du défilé thoracobrachial

Le plexus brachial est un faisceau de nerfs qui passe au niveau de l’aisselle : dans le détail, il vient des cervicales basses et se dirige vers le bras.  » Ces nerfs peuvent être comprimés au niveau du passage sous la clavicule, en particulier en cas de malformation (lorsqu’il y a une mini-côte surnuméraire ou une grosse vertèbre cervicale) : on parle de syndrome du défilé thoracobrachial ou de syndrome de la traversée thoraco-brachiale (STTB)  » explique le Dr. Marc Perez.

Même lorsque la malformation est présente depuis longtemps (de façon asymptomatique), la douleur peut apparaître à l’occasion d’un mouvement brutal et/ou répété : «  cela concerne surtout les personnes qui font un travail manuel où il est nécessaire de lever le bras à longueur de journée – les peintres en bâtiment, les coachs sportifs, les femmes de ménage… C’est une pathologie du travail manuel  » remarque le médecin.

La douleur est lancinante et peut être qualifiée d’électrique : le patient ressent des  » fourmillements  » qui durent et qui irradient de l’aisselle jusqu’aux doigts. «  Il n’y a pas d’inflammation : la zone n’est ni rouge, ni chaude, ni enflée  » précise le médecin. Outre l’examen clinique, le diagnostic se base sur une radiographie des cervicales et de l’épaule, destinée à identifier la malformation.  » Attention : il ne faut pas confondre le syndrome thoracobrachial avec la névralgie cervico-brachiale où la douleur part des cervicales  » ajoute le Dr. Perez.

Douleur à l’aisselle : les causes musculaires

Au niveau de l’aisselle se côtoient des muscles pectoraux (à l’avant) et des muscles qui s’insèrent sur l’omoplate (à l’arrière).  » On peut donc voir se développer des contractures musculaires douloureuses du côté de l’aisselle  » note le Dr. Marc Perez.

Ces douleurs musculaires sont susceptibles de survenir chez tout le monde, à la suite d’un traumatisme violent (un choc ou un coup, par exemple), de micro-traumatismes répétés (chez les joueurs de tennis, chez les personnes qui travaillent les bras levés ou qui poussent des objets toute la journée…), de troubles posturaux (une mauvaise posture devant l’ordinateur, par exemple) ou encore en cas d’arthrose (c’est-à-dire : d’atteinte articulaire). «  La douleur est déclenchée par le mouvement : elle n’est pas présente au repos  » précise le médecin.

C’est bon à savoir :  » une douleur musculaire au niveau de l’aisselle peut généralement être améliorée en  » pinçant  » le muscle (le repli de peau entre l’aisselle et la poitrine) ou en pressant avec deux doigts (assez fort) le point douloureux pendant une bonne minute  » recommande le Dr. Perez.

Douleur à l’aisselle : les ganglions et les troubles lymphatiques

Sous l’aisselle se trouvent aussi des ganglions lymphatiques – on parle de ganglions axillaires. Ces organes (que l’on retrouve dans tout l’organisme) font partie du système immunitaire et contiennent notamment les globules blancs, préalablement créés dans la moelle osseuse.

 » Les ganglions axillaires peuvent devenir douloureux et inflammatoires (c’est-à-dire : chauds au toucher, enflés et rouges) en cas d’infection virale ou bactérienne – une mononucléose infectieuse ou une angine, par exemple  » explique le Dr. Marc Perez. Les ganglions du cou (ganglions cervicaux) peuvent alors aussi devenir inflammatoires.

Attention ! Chez la femme, un gonflement / une douleur au niveau des ganglions axillaires doit faire l’objet d’un rendez-vous médical rapide, chez le médecin généraliste ou chez le gynécologue : il s’agit en effet de l’un des symptômes (parmi d’autres) du cancer du sein.  » Les ganglions peuvent aussi grossir en cas de lymphome hodgkinien ou non-hodgkinien. « 

Merci au Dr. Marc Perez, médecin du sport et ostéopathe, co-auteur de Soulagez vous-même vos douleurs avec l’ostéo-gym – Dr. Marc Pérez et Alix Lefief-Delcourt, éd. Leduc.S.

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