Dorothée Gilbert : "J’avais envie de partager ces choses que j'aurais aimé savoir plus jeune"
Dorothée Gilbert a lancé son ballet master class en décembre, alors qu’elle dansait encore à l’opéra. Retour avec la danseuse étoile sur l’engouement pour la dance à distance.
Madame Figaro. – Quelles étaient vos motivations ?
Dorothée Gilbert. Pendant le premier confinement, j’ai pensé à tous ces jeunes danseurs qui devaient s’entraîner seuls chez eux. Quand on est professionnel, on sait ce qu’on a à faire, mais pour eux la situation était forcément plus difficile. Alors, avec mon mari, le photographe James Bort, on a décidé de proposer des vidéos. Et je pense que, même quand la vie aura repris son cours normal, cette master class sera complémentaire des cours en présentiel. Notamment pour continuer à s’entraîner lorsque l’on part en vacances.
Six mois après le lancement de BalletMasterclass, quelles sont les vidéos qui rencontrent le plus de succès ?
Celles concernant les exercices de barre. Tout comme celle que j’ai intitulée « Maintien en forme » pendant les vacances. L’idée était aussi de s’ouvrir à un public plus large, en particulier avec le Ballet training, qui associe des mouvements de danse et de fitness.
Alliés de celles qui cherchent à pratiquer du cardio, le hip-hop et les street dances permettent de travailler en profondeur les abdos et les bras. Minipull Alexander McQueen, brassière Hanro, pantalon Studio Avellano.
Et vous proposez des conseils : comment bien se maquiller pour la scène, comment casser ses pointes…
J’avais envie de partager tout cela, parce que ce sont des choses que j’aurais vraiment aimé savoir plus jeune. Par exemple, j’avais vu dans un reportage de quelle manière Élisabeth Platel cassait ses pointes, et c’est comme cela que j’ai appris. Peut-être que si j’avais fait autrement, cela aurait changé ma carrière, qui sait ! Bien sûr, chacun procède différemment, avec son expérience, mais c’est bien de posséder une base.
Que vous ont appris ces confinements successifs et cette période si particulière ?
Moi qui aimais beaucoup planifier, j’ai appris à vivre au jour le jour. Parce qu’il est difficile de se projeter dans un avenir incertain. En tant qu’artistes, à part pendant le premier confinement, nous avons pu continuer à nous entraîner. Nous avons eu beaucoup de chance par rapport à d’autres compagnies, car l’Opéra de Paris a maintenu les salaires et nous a permis de travailler. Certaines représentations ont été filmées, mais le public me manque. J’en suis à un point de ma carrière où le but est de présenter un spectacle et d’avoir cet échange avec les spectateurs.
Port de tête, grâce, souplesse…, mais aussi travail des mollets, des cuisses, des abdominaux et du dos: la danse classique s’impose comme un sport complet qui ne laisse aucune partie du corps au repos. Robe Dior.
Séries dédiées, défilés… Pensez-vous que la danse est en train de toucher un public plus large ?
Le film Black Swan, de Darren Aronofsky, avait déjà bien démocratisé cette discipline, donc je pense qu’il y a surtout des effets de mode. En tout cas, en nous poussant à proposer les ballets en virtuel, la crise sanitaire nous a permis d’ouvrir les portes de l’Opéra à certaines personnes. Et j’espère que ça va continuer.
Plus d’informations sur balletmasterclass.fr (150 € l’abonnement annuel).
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