Dis maman, pourquoi on meurt ? Comment répondre aux questions que son enfant se pose sur la mort ?
Ils ont le chic pour poser des questions qui nous mettent dans l’embarras… Nos conseils pour rassurer les enfants sans s’égarer.
Il n’y a pas de remède miracle à l’angoisse que suscite l’idée de la mort, chez les petits comme chez les grands. Dans tous les cas, éluder le sujet, quand les enfants s’interrogent, serait contre-productif. Ils auraient alors tendance à penser que la réalité est encore pire que ce qu’ils imaginent. « Pourquoi on meurt ? » Cette question pose celle du cycle naturel. Dès 2-3 ans, observer avec eux les bourgeons qui naissent, les feuilles qui se fanent, ne les inquiétera pas et pourra leur faire comprendre que c’est la même chose pour les humains. Avant 5 ans, ils ont intégré que, quand on est mort, le cœur ne bat plus, que l’on ne peut plus entendre ni parler, mais ils croient volontiers que la personne décédée va revenir, surtout si on leur dit qu’elle est « partie » (voir encadré p. 35). Ils ne réalisent pas encore que tout le monde mourra un jour. Ils le comprendront après 5 ans, mais jusqu’à 9 ans, leur approche restera pragmatique : une chaise, c’est pour s’asseoir, un crayon, pour dessiner… Alors, s’ils demandent à quoi ça sert de mourir, c’est qu’ils ont besoin d’une réponse pratique : les êtres vivants sur terre vont disparaître pour laisser leur place à d’autres, la mort est indissociable de la vie.
« TOI AUSSI, TU VAS MOURIR UN JOUR ? »
Virginie, 8 ans, s’inquiète de ce qui arrivera forcément à son papa… « Oui, mais ça n’arrivera pas avant très, très, très longtemps », lui répond-il. Et la fillette est soulagée par la perspective d’un temps long, bien plus long que sa propre vie depuis sa naissance. A 8 ans, plusieurs décennies paraissent un siècle, sans que l’on ait à raconter des fadaises. Car, pour tous les psys, l’essentiel est là : rester honnête avec un vocabulaire adapté, mais sans fard. Quand on veut trop rassurer l’enfant, on édulcore beaucoup, et parfois l’on s’y perd.
« ELLE EST TRÈS VIEILLE, MAMIE, NON ? »
Léo, 10 ans, pense, comme tous les enfants, que la mort n’est réservée qu’aux personnes âgées. Et tant mieux ! D’ailleurs, c’est ce qu’on leur dit (« On meurt quand on est très, très vieux ! »). Mais peut-être que mamie n’est pas si vieille… elle ne va pas mourir tout de suite. Pourtant, il est vrai qu’approcher du terme de sa vie, puis mourir, est dans l’ordre des choses. Toutefois, l’enfant a surtout besoin de se dire que la mort ne le concerne pas, et ses parents non plus. D’ailleurs, il ne demandera pas à connaître tous les effets du vieillissement ni les détails d’une grave maladie, mais il posera peut-être des questions sous une autre forme. Les enfants ont tendance à digérer longtemps les informations. Même après une explication claire et adaptée, satisfaisante sur le moment, ils y reviennent avec des interrogations similaires ou nouvelles. C’est ce processus qui les aidera à mieux comprendre la mort et à plus ou moins l’accepter, comme nous.
« IL A “MOURU”, MON NOUNOURS ? »
Comme Louis, 5 ans, les plus petits s’expriment souvent à travers des jeux, des saynètes avec leurs peluches, ou encore en dessinant. C’est l’occasion pour les parents de se mettre en position d’écoute et de stimulation, en répondant aux interrogations – « C’est vrai, ça, que lui est-il arrivé ? » plutôt que « Mais non, il n’est pas mort ! » ou « On dit “mort”, pas “mouru”… et les peluches ne meurent pas » –, en posant des questions et en encourageant l’enfant à exprimer ses réponses. Souvent, un petit qui aborde le sujet a déjà une explication en tête. Partir de sa théorie, même pour la remettre en question, est souvent un bon point de départ. « Un enfant de mon entourage avait entendu parler d’un décès après un accident de voiture, raconte Jérôme Lecoq, philosophe praticien et auteur de “la Pratique philosophie” (Eyrolles, 2014). Plus tard, quand sa grand-mère est morte, il a demandé : “Qui est-ce qui l’a écrasée ?” On gagne toujours à éclaircir les présupposés des enfants pour atténuer leurs inquiétudes. »
Vidéo: C’est quoi, l’hypersensibilité ? (Oh My Mag)
-
À 38 ans, Jenifer vient d'avoir son troisième enfant
Oh My Mag
-
Ce geste fou et inexplicable de Valentin Marcone avant la tuerie dans les Cévennes
Oh My Mag
-
Audrey Fleurot différente dans les coulisses de HPI ? Un scénariste balance !
Oh My Mag
-
C'est quoi, l'hypersensibilité ?
Oh My Mag
-
Jessica Thivenin fait des révélations rassurantes sur sa grossesse
Oh My Mag
-
Les députés "habitués" aux clubs échangistes ? Le dérapage de Jean Lassalle qui veut tout dire
Oh My Mag
-
Une jeune maman montre son nouveau-né à un gorille, sa réaction est inattendue
Oh My Mag
-
Parker McKenna Posey, la petite Kady de Ma Famille d’abord est devenue maman !
Oh My Mag
-
Zac Efron manipulateur en amour ? Une ex-conquête balance sur son comportement
Oh My Mag
-
Thomas Pesquet en mission dans l'espace, cette photo prémonitoire attendrit les internautes
Oh My Mag
-
Laurent Gerra, papa réservé, fait de tendres confidences sur sa fille
Oh My Mag
-
McDonald's s’inspire du Japon et dévoile son nouveau burger insolite
Oh My Mag
-
Laurent Ruquier lassé par Stéphane Plaza ? Il lui lance une petite pique en direct !
Oh My Mag
-
Le divorce de Bill Gates est-il lié à ce célèbre scandale sexuel ?
Oh My Mag
-
Olivier Véran était la cible d’un attentat projeté par un groupe néonazi
Oh My Mag
-
Deux discours au lieu d'un pour Harry et William lors de l'hommage à leur mère Diana
Oh My Mag
-
À 38 ans, Jenifer vient d'avoir son troisième enfant
La famille s'agrandit chez Jenifer ! La chanteuse vient de donner naissance à son troisième enfant le 8 mai 2021 à Ajaccio, en Corse.
Oh My Mag
-
Ce geste fou et inexplicable de Valentin Marcone avant la tuerie dans les Cévennes
Une chasse à l’homme est actuellement en cours dans les Cévennes, après le double meurtre des Plantiers, dans le Gard. Les derniers gestes du tueur présumé, Valentin Marcone sont passés au crible.
Oh My Mag
-
Audrey Fleurot différente dans les coulisses de HPI ? Un scénariste balance !
HPI connaît un énorme succès sur TF1 depuis plusieurs semaines. Audrey Fleurot aurait quelque peu la grosse tête à en croire les déclarations d'un scénariste.
Oh My Mag
« OÙ EST-CE QU’ON VA APRÈS ? »
François, 6 ans, grandit dans une famille athée, ce qui a gêné sa mère pour lui répondre. « C’est plus facile quand on peut raconter une belle histoire », remarque-t-elle. Or cette question très personnelle doit être traitée en cohérence avec nos croyances, qu’elles soient religieuses ou pas, sans en faire une vérité générale. Par exemple : « Moi, je crois qu’il ne se passera rien, on vivra dans la tête des gens qui nous ont connus et nous ont aimés. Mais d’autres personnes croient qu’il y a une vie après la mort, un paradis ; d’autres encore croient en la réincarnation… » Dans tous les cas, il s’agit de donner son opinion, en laissant l’enfant libre de se forger la sienne et de se créer ses propres représentations.
« C’EST VRAI QU’ON EST MANGÉ PAR LES ASTICOTS ? »
Pas question de répondre à Stéfie, 7 ans, avec des détails morbides sur la décomposition… Mais à question concrète, réponse simple : « Quand on est mort, il n’y a plus de vie, le cœur ne bat plus, on ne bouge plus, le corps peu à peu disparaît, mais dans le cercueil, il est protégé de l’extérieur. » Les enfants traversent tous une période où la transformation du vivant les fascine. C’est même pourquoi ils vont écraser une fourmi pour voir si elle bouge encore ou observer, médusés, la gueule ouverte d’un poisson sur l’étal du marché…
« JE VAIS MOURIR SI JE SUIS MALADE ? »
A 9 ans, Deborah a parfaitement compris qu’un enfant aussi peut mourir. Si elle pose la question, c’est qu’elle a besoin d’une réponse sincère qui l’aide à réfléchir. Or éluder ou rester silencieux ne protège pas l’enfant. Au contraire, plus il sent un malaise chez l’adulte et plus c’est angoissant pour lui. De manière pragmatique, on peut lui répondre : « Quand on est malade, il existe des médicaments pour se soigner. » On peut aussi user d’images : « On n’a pas un accident chaque fois qu’on monte dans une voiture, et si ça arrivait, on a une ceinture pour se protéger. » C’est une façon de dire que, dans la vie, quand survient un problème, il y a toujours des solutions.
• La vie, c’est quoi ? Pionnier de la philosophie pour enfants en France, Oscar Brenifier donne des pistes pour aborder les grandes questions sur le sens de la vie, le bonheur ou encore la mort. Un support idéal pour s’exprimer et réfléchir ensemble, sans partir de réponses toutes faites. Collection « Philoz’enfants », Nathan. A partir de 7 ans.
• C’est quoi la mort ? Voici une histoire légère et habile : un jour, la petite chatte de la famille semble un peu trop endormie. Les enfants paniquent à l’idée que cela puisse durer mais, finalement, elle se réveille. Cette grosse frayeur reste une occasion d’aborder la question de la mort, sans drame en toile de fond. Collection « Piccolophilo », Albin Michel. Dès 5 ans. F. T.
Parti, disparu, décédé… Tout pour éviter le mot « mort », champion toutes catégories de nos contournements métaphoriques. « L’humain a spontanément tendance à penser que parler d’une chose la fait advenir », estime la psychologue Alexandra Lecart*, spécialiste de thérapie existentielle. Nommer l’événement pour ce qu’il est revient à le reconnaître, à en accepter la réalité, et à attester son irréversibilité. Un processus qui demande parfois du temps… « Contourner le mot trahit notre peur, explique-telle, mais il n’y a pas à culpabiliser parce que l’on utilise des euphémismes. » Selon le sociologue Patrick Baudry, auteur de la Place des morts (L’Harmattan, 2006), aucune société humaine n’a développé un discours détaché sur le sujet.
Partout dans le monde, on en parle à travers des récits mythiques ou religieux destinés à nous apaiser. Pourtant, certains ne supportent pas bien ces euphémismes. André, 73 ans, ne rate jamais ce bon mot quand il entend dire « Elle est partie… » : « Et elle va revenir ? ». Un humour qui peut choquer. « Moi, c’est le mot “décédé” que je ne peux pas prononcer, constate Elisabeth, 54 ans. Ça m’aide plus de nommer les choses, c’est ma façon d’apprivoiser ma peur. » Qu’on doive « mourir » ou « partir », la peur de la mort est naturelle. D’ailleurs, une espèce animale qui ne la craindrait pas prendrait trop de risques et finirait par s’éteindre… F. T.
* Psychologue-riviere.com.
Source: Lire L’Article Complet