Derrière ces influenceuses qui vivent à Dubaï, le coup de com de l'émirat
L’émirat est en pleine opération séduction vis-à-vis de l’Occident. Sa carte maîtresse ? Les influenceuses comme Nabilla Vergara, Caroline Receveur ou Jazz Correia.
La (télé-)réalité en caméra cachée. C’est un coup de maître. En avril dernier, l’humoriste et youtubeuse Marie Benoliel (nom de code : Marie S’Infiltre) a révélé dans trois vidéos étonnantes l’envers du business des influenceuses françaises dans leur exil doré de Dubaï. Qu’elles s’appellent Nabilla Vergara, Caroline Receveur ou Jazz Correia, ces jeunes femmes qui se mettent en scène sur les réseaux sociaux pour leurs communautés respectives (6,5 millions d’abonnés sur Instagram pour Nabilla, 4,1 millions pour Caroline, 3,3 millions pour Jazz) sont devenues richissimes grâce à des posts sponsorisés.
Certaines de ces influenceuses stars possèdent même leurs émissions de télé-réalité attitrées, tournées notamment dans la capitale de l’émirat. Pour accueillir ces entrepreneures d’un nouveau genre, Dubaï a de sérieux atouts, comme l’absence d’impôts sur le revenu et les sociétés. Dans la vidéo en caméra cachée de Marie S’Infiltre, Jazz s’enorgueillit ainsi de gagner «300.000 euros par mois».
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Mirage d’une libéralisation des mœurs. Le «Dubaï dream», Jazz et ses copines le vendent à toutes les sauces : soleil toute l’année, palaces, malls regorgeant de marques de luxe… Grâce à ces nouvelles VRP de la «marque» Dubaï, l’émirat apparaît comme un eldorado pour une jeune génération en mal de rêve et de bling. Ce serait oublier vite qu’à Dubaï comme à Abou Dhabi, la loi islamique a cours, et que les libertés individuelles y sont fortement restreintes. Dans ses vidéos, Marie S’Infiltre montre ainsi l’envers du mirage, fait de prostitution à peine dissimulée et de travail forcé pour des ouvriers du bâtiment notamment, privés de passeport. Sous le sable, l’enfer climatisé ? Aux dernières nouvelles, la princesse Latifa, fille du souverain dubaïote, disparue depuis 2018 après une tentative de quitter l’émirat, est toujours introuvable.
En vidéo, la princesse Latifa dit être «otage» et craindre pour sa vie
Une communication bien rodée. L’objectif assumé ? Séduire touristes et investisseurs, car les ressources en pétrole ne sont pas éternelles, et comme son voisin l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis cherchent de nouveaux leviers de croissance. Après le tourisme, la tech, le développement durable et l’espace sont les secteurs sur lesquels parient les autorités. La fédération vient ainsi d’annoncer le lancement de son futur programme spatial, et… la nomination de Nora Al Matrooshi, une ingénieure de 28 ans, première femme arabe à aller dans l’espace. Prochaine étape du plan de com ? L’Exposition universelle. Repoussée d’un an pour cause de pandémie, elle aura bien lieu cet automne dans le Golfe persique.
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