Dépistage du cancer du sein : des experts préconisent une IRM pour les femmes aux seins denses
Dans le cadre du dépistage du cancer du sein, la mammographie et l’échographie de contrôle sont les deux outils les plus utilisés, pour accompagner la palpation. Mais selon une étude publiée le 12 juin 2023 dans la revue Cancer, ce n’est pas suffisant, en particulier chez les femmes qui ont une forte densité mammaire. Les autorités sanitaires américaines estiment qu’une IRM devrait également leur être prescrit.
Densité mammaire et dépistage compliqué
Un tissu mammaire dense contient une proportion plus élevée de tissu fibreux que de graisse. Au même titre que les antécédents familiaux, il s’agit d’un facteur à risque dans le cadre des cancers du sein. Mais c’est également un facteur qui complique le dépistage par mammographie, et peut donc empêcher les personnes concernées d’obtenir un dépistage précoce.
Face à ce constat, les scientifiques du Centre de cancérologie de l’Université du Vermont (États-Unis) préconisent dans leur étude un dépistage supplémentaire dans ce cas précis : une IRM.
L’étude comprenait 38 166 examens de dépistage par échographie chez 29 112 femmes et 825 360 examens de dépistage par mammographie chez 377 140 femmes, soit une IRM tous les 22 dépistages. Au total, 95,3 % des examens de dépistage par ultrasons concernaient des femmes aux seins denses, tandis que 21,7 % concernaient des femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein au premier degré.
« Une proportion cliniquement significative de femmes subissant uniquement un dépistage par mammographie présentaient un risque élevé d’échec du dépistage par mammographie », concluent-ils en précisant : « Nos résultats démontrent qu’une proportion cliniquement significative de femmes à haut risque de cancer avancé ont subi un dépistage mammographique seul sans dépistage supplémentaire. Ces résultats suggèrent un rôle potentiel pour l’évaluation des risques au moment du dépistage par mammographie ou lors des visites de soins primaires lorsque les stratégies de dépistage sont discutées. »
La densité mammaire, un facteur méconnu
Dans une étude publiée le 23 janvier 2023 dans la revue JAMA, les chercheurs rappelaient qu' »un tissu mammaire dense est présent chez 40 % à 50 % des femmes subissant une mammographie de dépistage et est associé à un risque 1,2 à 4 fois plus élevé de cancer du sein (selon le degré de densité) »
« Les seins denses, composés de plus de tissu glandulaire que de tissu adipeux, constituent un facteur de risque indépendant et non modifiable du cancer du sein et peuvent masquer le cancer sur les mammographies. » Pourtant, ce facteur est souvent ignoré par les personnes susceptibles de développer un cancer du sein, et peu d’entre elles affirment avoir « perçu la densité mammaire comme un important facteur de risque personnel. »
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